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«Une question de volonté du chef d'entreprise»

111VIEW • Latifa Chihabi
La responsabilité incombe à l'heure actuelle aux patrons pour développer le secteur

«Une question de volonté du chef d'entreprise»
Quel est le principal obstacle auquel l'agence se heure au quotidien ?
Le principal obstacle est relatif à la sensibilisation des chefs des PME.
Les chefs d'entreprises ignorent, en effet, plusieurs choses malgré nos efforts. Nous avons, ainsi, posé au sein de l'agence une question principale : que pouvions-nous faire en dehors du débat traditionnel ?


Nous avons éclairé bon nombre de points comme la transparence et la bancarisation. Nous mettons à la disposition des entreprises des experts-comptables qui ne leur coûtent rien. Nous avons des experts prêts à aider les entreprises. Quelques-uns ont leurs propres experts font leur mise à niveau et c'est tant mieux. D'autres recourent à nos services. Mais il y en a d'autres qui ne viennent pas du tout. Ainsi, nous sommes en train de créer un réseau pour aller vers ces entreprises. Nous communiquons et nous allons continuer de communiquer. Tout ceci ne peut être engagé sans la volonté du chef d'entreprise. L'Etat remplit pleinement son rôle.

Est-ce que la stratégie de la mise à niveau des PME a conduit à des résultats probants ?

On ne parle plus aujourd'hui de mise à niveau, mais plutôt de modernisation. C'est l'environnement de l'entreprise qui doit être mis à niveau.

Notre approche de modernisation est basée sur cinq leviers structurants, à savoir une communication de proximité à travers le réseau des intervenants régionaux dans la modernisation compétitive des entreprises, le recours à l'intermédiation par le biais de cabinets conseils nationaux, la promotion de produits d'appel, la segmentation des besoins et un meilleur ciblage des actions, ainsi que l'évaluation des programmes.

Notre action ne peut aboutir sans la fédération d'autres actions. Certes, aujourd'hui, nous finançons la plus grande partie de notre activité grâce aux bailleurs de fonds étrangers. Mais, nous sommes en train de chercher davantage de financements nationaux.
Nous continuerons à avoir besoin de l'expertise des bailleurs de fonds étrangers dans certains domaines.

Mais nous avons à l'heure actuelle suffisamment de maturité pour adopter une démarche qui s'inscrive dans la durée.

Malgré les efforts déployés, qu'est-ce qui empêche et entrave le développement soutenu des entreprises ?

Nous avons un constat contradictoire : les entreprises sont faibles, alors que l'accompagnement existe. La dynamique n'est pas encore enclenchée comme nous l'avons souhaité.
A qui la faute ? Je pense qu'elle incombe aux chefs d'entreprises, car si quelqu'un a envie de moderniser son entreprise, il a tous les moyens d'être informé. Nous sommes allés dans les régions pour les informer et les bousculer.

Dans certaines régions, les chefs d'entreprises ne savent pas que les droits de douane ont baissé sur leurs produits finaux et croient encore qu'ils bénéficient de la protection en continuant de fabriquer la quantité qu'ils veulent.

C'est un travail de longue haleine. Les outils d'accompagnement existent. L'agence poursuit son action en faveur des associations professionnelles, des centres techniques, ainsi que du redéploiement régional… Mais, tant que le secteur informel est là, les entreprises trouveront un problème.

Qu'en est-il de l'accompagnement du secteur du textile habillement ?

Il faut que ce secteur s'adapte avec les réalités actuelles du marché. Les sous-traitants doivent exploiter les atouts du Maroc comme la proximité avec l'Europe. Il ne faut pas aller vers les produits que la Chine fabrique où il n'y a pas de valeur ajoutée. Il faut faire un effort d'organisation au niveau de la chaîne de production, en ayant un personnel polyvalent capable de fabriquer des produits de bonne qualité.
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