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Transparence et déontologie vont de pair

Galvaudée à tout va, la transparence ne saurait l'être quand il s'agit des finances aussi bien publiques que privées. Les experts-comptables en savent quelque chose. Dans ce domaine particulier, il faut se garder de toute équivoque.

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Considérée à juste titre comme une valeur clé du développement économique et social, la transparence financière sous-tend bien des enjeux dont la portée devrait être cernée à sa juste valeur. C'est en tous les cas ce qui ressort des débats initiés en fin de semaine dernière à Marrakech sous la houlette de l'Ordre des experts-comptables (OEC) du Maroc à l'occasion de la tenue de leur 5e congrès. Le gratin de la profession mais aussi les parties prenantes de la transparence financière ont été unanimes pour dire que, dans ce processus, les règles sacro-saintes de la déontologie sont autrement plus incontournables.

Pour les uns et les autres, c'est même une obligation qu'il faut, plus que par le passé, pleinement respectée. «Dans un monde économique conditionné par la mondialisation, la libéralisation des biens et services, la levée des frontières et la délocalisation, les professionnels sont tenus à favoriser la qualité de leur service dans le respect des règles déontologiques qui régissent leurs interventions et à renforcer auprès des dirigeants et chefs d'entreprises la nécessaire obligation d'observer la transparence financière et tout le processus l'accompagnant», indique en substance Fessal Kohen, président du Conseil national de l'OEC.

Au demeurant, explique-t-il, les travaux scientifiques de la ville ocre ont permis d'insister sur le respect des normes comptables, seule gage pour accroître la qualité et la comparabilité des informations financières et renforcer la confiance des actionnaires et des investisseurs.

Et le moins que l'on puisse affirmer c'est que, deux jours durant, les congressistes ont eu ainsi l'opportunité d'échanger leurs expériences et de débattre des enjeux de la transparence financière, une règle cardinale pour une croissance forte et soutenue d'un pays évoluant dans une époque marquée par la mondialisation des échanges et des investissements, et par la révolution des technologies de l'information et de la communication.

Il faut dire que conscient des enjeux liés à la mondialisation des échanges et à son corollaire -la transparence financière- le Maroc a volontairement adopté, dés le début des années 1990, une série de réformes visant précisément à moderniser ses structures économiques et sociales et à y introduire un premier niveau de transparence financière. Les nouveaux dispositifs ainsi mis en place ont progressivement évolué depuis, dans la perspective de faire du Maroc un pays qui ne souffre d'aucune faiblesse majeure en matière de transparence financière par rapport aux pays à niveau de développement similaire. L'objectif est de favoriser au mieux le développement des entreprises dans le marché intérieur et à l'export. Et partant, de soutenir la compétition favorisant l'attraction des investissements directs étrangers.

Reste que les débats de Marrakech ont eu, cette fois-ci, cette particularité de déboucher sur des recommandations pour le moins judicieuses. D'aucuns ont estimé que par les temps qui courent, il est nécessaire, voire indispensable de mettre en branle des mesures concrètes visant à apporter à l'édifice de la transparence financière de notre pays, les moyens et outils complémentaires à travers lesquels l'entreprise soit un moteur encore plus dynamique de développement économique, un incitateur en matière d'investissement, un levier pour l'emploi des jeunes et un véritable soutien à la création et au développement des entreprises.

Abondant dans le même sens, Abdelkader Masnaoui, président du Comité scientifique de l'OEC, explique que la transparence financière, doit être appréhendée non comme contrainte imposée aux managers publics et privés mais comme un réel levier de développement national. Selon lui, s'il est admis que la transparence financière n'est pas une fin en soi mais le moyen privilégié pour asseoir la confiance entre les divers protagonistes du champ économique et social, il est clair que, dans le contexte international, la transparence financière figure désormais parmi les valeurs clés du développement des échanges.

En somme, fait-il valoir, l'OEC du Maroc a été placé d'emblée comme partie prenante majeure parmi les acteurs appelés à assurer un niveau de transparence financière acceptable au sein des entités que les professionnels conseillent ou auditent. Dans le même ordre d'idées, Rachid Seddik Seghir, président du Comité «Communication», indique que cette rencontre coïncide également avec un regain d'intérêt spectaculaire pour un Maroc en plein mouvement, marqué par le lancement de grands chantiers structurants et une montée en puissance du pays, dont les performances tant sur les plans économique que social sont palpables. Mais au plan local, il faut dire que la texture économique reste, comme on le sait, marquée par une nette prédominance des PME. Et à ce niveau, il y a lieu d'identifier l'enjeu crucial du concept de transparence financière, comme unique condition de mise à niveau accélérée du tissu des PME-PMI.

Ces unités productives demeurent exposées aux fluctuations de l'environnement.
Pour Kamal Bourezgui, expert-comptable, «cela est dû essentiellement au manque de visibilité qu'implique l'absence de définition d'une stratégie claire et formalisée». La mise en œuvre de cette dernière permettra d'identifier les opportunités et les menaces de l'environnement. L'entreprise se trouve acculée à définir une stratégie de développement à moyen terme à travers un diagnostic stratégique et une fixation d'objectifs mesurables. Tour cela pour dire, en définitive, que la transparence, qui s'impose comme cette épée de Damoclès, doit être gérée avec autant de doigté.
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Quid des normes IAS/IFRS ?

Pour Kamal Mokdad, expert-comptable, les normes IAS/IFRS permettent globalement de mieux répondre aux attentes du marché en termes d'information financière. Il s'agit de l'utilisation étendue de la juste valeur pour évaluer les instruments financiers et de la réintégration au bilan des instruments dérivés ainsi que de la prédominance de la réalité économique des opérations sur leur forme juridique («substance over form»).

Outre l'amélioration de l'appréciation des risques financiers (recherche des dérivés cachés dans les contrats commerciaux, chiffrage des avantages accordés au personnel, etc.) il s'agit aussi de la présentation d'une information financière plus riche, mieux structurée et désormais rédigée avec davantage de pédagogie. Toutefois, l'incidence des options retenues (méthode d'évaluation de l'immobilier d'exploitation -terrains- et de placement, affectation du portefeuille titres par catégorie, critères et modalités de calcul des dépréciations…) et la volatilité induite des résultats et des fonds propres rendent en pratique moins aisée la comparaison des performances des établissements de crédit. Sans oublier que les premières publications en IFRS ne manqueront pas de relancer le débat sur la nécessaire convergence entre le PCEC et les normes IAS/IFRS.
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