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Le cours du blé flambe à l'international

La révision des prix des pâtes alimentaires a déjà eu lieu
Minotiers, agriculteurs, industriels, boulangers,…tous tirent la sonnette d'alarme. La flambée des prix du blé sur le marché mondial bouleverse les prévisions des plus avertis d'entre eu

Le cours du blé flambe à l'international
Que faire alors pour limiter les dégâts ? Bien entendu, en l'absence de mesures concrètes, ils n'ont eu pour réaction immédiate que de répercuter l'augmentation sur le prix final des produits à la base de cette matière première. Si pour les pâtes alimentaires, la révision des tarifs à la hausse a déjà eu lieu, pour le pain, les négociations sont toujours en cours avec les pouvoirs publics, bien qu'il a été convenu il y a près d'un mois que le prix de ce produit de base de la nourriture des Marocains restera inchangé.

Cependant, la donne a changé. La pression est d'autant plus forte que plusieurs professionnels s'attendent à une augmentation des prix. Seulement, en cette période électorale, il est difficile de prendre une telle décision ô combien stratégique pour l'économique et le social. Outre les industriels de l'agroalimentaire, les minotiers, sont également touchés de plein fouet par la frénésie des cours du blé à l'international. «Même avec des droits de douane à 0%, l'augmentation des prix de la farine est prévisible», affirme ce responsable de la fédération nationale des minotiers.

Il semblerait que la situation soit devenue délicate. Sa résolution ne se limite pas uniquement à la mise au point de quelques mesurettes, mais à une réforme en profondeur de la filière céréalière. Une réforme réclamée à cor et à cri par tous les professionnels depuis 1996, année où les prix mondiaux du blé avaient atteint un record historique.

Depuis aucune avancée n'a été réalisée. Pire encore, cette année, la visibilité en matière d'approvisionnement en cette matière première a fait défaut. Aujourd'hui, il ne s'agit pas uniquement de faire face à la fièvre des cours mondiaux, mais également à la disponibilité de ce produit, de plus en plus rare.

«Cette année, depuis février, on aurait dû prendre les mesures nécessaires pour assurer des stocks suffisants», indique ce responsable à la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural.

A cet égard, il est à signaler qu'un appel d'offres serait lancé mercredi prochain pour couvrir les besoins en blé d'ici mars prochain, ceci à un moment où la fièvre continue à monter. Hier, le marché parisien à terme du blé meunier a ouvert en forte hausse et franchi de nouveaux seuils historiques, poussé par l'envolée du marché américain.

Le mouvement, jamais égalé de mémoire de trader sur le marché parisien, est accéléré par la poursuite des achats d'importateurs majeurs comme l'Inde, des rumeurs persistantes de prochaine taxation des exportations russes et une situation climatique préoccupante pour les récoltes de l'hémisphère sud, de l'Australie en particulier.

Quelques minutes après l'ouverture, le marché parisien a dépassé le seuil psychologique des 250 euros/tonne sur l'échéance de novembre, nouveau record depuis la création du marché à terme en 1998, de 252,50 euros/tonne. Comparée à l'an dernier à la même époque, la progression dépasse 130%. Pour les observateurs, le marché est entré dans l'irrationnel total. Le problème de l'offre et de la demande est tel que les prix ne sont pas assez élevés pour suffisamment rationner la demande. Toutes les autres échéances, y compris celles portant sur la prochaine campagne 2008/2009 (juillet/juin), ont suivi le mouvement, et atteint également des records.

Précisions qu'à Chicago, le blé a battu mercredi dernier son record historique de 1996 de 7,50 dollars le boisseau sur l'échéance décembre 2007, une situation qui n'est pas sans dégâts.

En effet, dans de nombreux pays, les importateurs étaient mal couverts et certains se précipitent à l'approche du Ramadan qui débutera à la mi-septembre. Une nouvelle étape pourrait être franchie par l'Inde, importateur majeur, qui pourrait dans les jours prochains payer jusqu'à 400 dollars la tonne de blé coût et fret, pour couvrir une partie de ses besoins.

Le Maroc, à côté de l'Iran, de l'Egypte et de l'Irak, ont encore des besoins et l'avancement rapide des ventes de la Russie fait craindre la mise en place d'une taxe dissuasive à l'exportation par ce fournisseur majeur, avec les Etats-Unis, du marché mondial.

Pire encore, la nervosité des marchés risquerait d'être plus accentuée par le manque de pluies en Australie à l'approche du stade clé de la floraison des blés.
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