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Accouchement au forceps et ratification sans débat

Les dirigeants européens signeront ce jeudi à Lisbonne le traité remplaçant la Constitution européenne, bien décidés à ratifier rapidement et si possible sans référendum un texte élaboré dans la douleur.

Accouchement au forceps  et ratification sans débat
Mais les discours à la gloire de l'Europe ne feront pas oublier que ce "traité de Lisbonne" de 285 pages est le fruit de 10 mois de tractations douloureuses orchestrées par la chancelière allemande Angela Merkel, déterminée à relancer une Europe que les "non" Français et Néerlandais de 2005 avaient fait vaciller. Si le texte reprend des pans entiers de la Constitution, censés faciliter les décisions dans une Union européenne passée depuis 2004 de 15 à 27 pays, il lui manque le mot Constitution, la référence à un drapeau et hymne européens ou l'intégration in extenso d'une grande Charte des droits fondamentaux des citoyens européens. Pour qu'il ne ressemble plus à une Constitution, le texte est aussi devenu incompréhensible aux non-juristes, un exemple parfait du fossé entre citoyens et eurocrates que les dirigeants européens déplorent pourtant.

L'objectif est de le faire ratifier rapidement par les Parlements nationaux et d'éviter un référendum, surtout dans les pays "à risques": de la Grande-Bretagne au Danemark en passant par la République tchèque, et naturellement la France et les Pays-Bas. C'est pour justifier une ratification parlementaire en Grande-Bretagne que ses partenaires ont accepté qu'elle déroge une fois encore à une politique commune - le renforcement de la coopération en matière de justice et police. Même les pays qui jugeaient un référendum sans risque, comme la Pologne, ont été dissuadés d'en organiser, selon l'eurodéputé libéral polonais Jacek Saryusz-Wolski.

L'Irlande reste néanmoins tenue de le faire. Et le commissaire européen au Marché intérieur, l'Irlandais Charlie Mc Creevy, a déjà prié ses compatriotes de ne pas l'utiliser pour sanctionner leur gouvernement. Même si la ratification se passe sans anicroche, le traité, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2009, va poser l'an prochain de vrais problèmes d'application.

Le choix s'annonce délicat et l'équilibre subtil à trouver entre les candidats pour les postes prestigieux créés par le traité: celui de Haut représentant pour les Affaires étrangères, poste actuellement occupé par Javier Solana mais que le traité dote de moyens nouveaux; et celui de président semi-permanent du Conseil, pour lequel plusieurs noms circulent déjà, comme le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, le Belge Guy Verhofstadt, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, l'ancien président polonais Alexander Kwasniewski ou encore Tony Blair.
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