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Accueil next Spécial Marche verte

Une ville pleine de potentialités

Plusieurs projets touristiques seront lancés incessamment

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«Le tourisme», le mot magique que la plupart des acteurs de la ville d'Al Hoceïma s'accordent à avancer en premier quand on leur pose la question sur les potentialités de la région. «Les potentialités de la région sont très évidentes. Mais, si on fait une comparaison avec ce qui se passe sur la côte d'en face, en l'occurrence la Costa d'El Sol, nous serions sidérés du retard que nous avons accusé», avance un opérateur.

Même son de cloche chez le président du conseil de la commune : «Notre côte dispose de magnifiques plages pour la plupart encore vierges et qui sont meilleures notamment en matière de la qualité du sable et de l'eau». Et d'avancer: «l'Espagne reçoit un nombre très important de touristes alors que nous n'avons rien». Outre le soleil et le sable, d'autres disciplines peuvent être développées notamment le ski nautique et la plongée sous-marine.

Le tourisme balnéaire n'est pas la seule niche dont dispose la région. Les opérateurs énumèrent aussi le tourisme culturel qui peut bénéficier des kasbas et des sites archéologiques à l'image des cités ancestrales, Badis et Annoukour, ainsi que le tourisme rural. Les centaines d'hectares de forêt de cèdres, pins et sapins peuvent attirer les adeptes de ce genre de tourisme.

Selon Othmane Badich, directeur du Centre régional d'investissement (CRI), plusieurs projets touristiques sont prochainement lancés. Au niveau du tourisme balnéaire, il s'agit du réaménagement du complexe touristique Quemado, cédé à la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et dont les travaux seraient lancés au plus tard dans six mois.

Le réaménagement de l'ex-Club Med d'Al Hoceïma, dont l'activité a été arrêtée en 2003, a également été cédé à la CDG. Sa capacité d'accueil sera de 2.000 lits. Un appel à manifestation d'intérêt international relatif à l'aménagement du site de Calaïris, d'une superficie de 330 ha, sera également lancé. Fadesa, l'aménageur de la station balnéaire de Saïdia, a déjà montré son intérêt. Au niveau du tourisme rural, un produit nouveau dans la région, deux circuits ont été identifiés.

Le premier, le parc national d'Al Hoceïma, qui démarrera cette année, compte huit gîtes dont deux sont déjà opérationnels. Les autres seront aménagés grâce à un financement de plusieurs partenaires notamment les Eaux et Forêts, le ministère du Tourisme, la wilaya, le secrétariat d'Etat au Développement rural, dans le cadre des Activités génératrices de revenu (AGR), l'Agence du Nord et le conseil de la région. Ces projets devaient être dévoilés par Adil Douiri, ministre du Tourisme à l'occasion d'une visite en mi-février. Cette dernière a été reportée jusqu'au début mars.

D'autres niches sont également à développer. Il s'agit de l'artisanat, des plantes médicinales et aromatiques qui sont assez répandues dans la région, des gisements de marbre et de l'industrie agroalimentaire.
La pêche, qui emploie quelque 5.000 personnes, ainsi que le conditionnement du poisson, sont également à mettre à niveau.
Côté agriculture, la région dispose d'un bon potentiel en matière d'amandiers, d'oliviers et de caroubiers.

Les longues années d'enclavement et d'oubli qu'a connues la région l'ont profondément pénalisée. Mais, selon les opérateurs, l'approche sécuritaire seule n'est plus à l'ordre du jour à l'aube de la nouvelle ère. La réticence historique des habitants du Rif vis-à-vis du reste du pays a profondément changé, surtout suite à la grande mobilisation des autres provinces au lendemain du séisme.

Une nouvelle approche, cette fois, plus ouverte et plus dynamique, redonnera sûrement au Rif la place qui lui revient. Optimistes? «Très», répondent habitants, jeunes, opérateurs et autorités locales. Reste seulement à offrir des encouragements pour séduire davantage les investisseurs. «Il y a beaucoup à faire dans les trois prochaînes années.

Le développement ne fait que commencer», affirme le président de la commune qui affirme recevoir, chaque semaine, des délégations qui viennent prospecter le terrain. La plupart de ces hommes d'affaires viennent pour des projets dans le domaine touristique ou de transport. La dernière, une compagnie aérienne turco-allemande est intéressée par une ligne Al Hoceïma-Barcelone.

D'autres sont intéressées par l'aménagement du littoral. Mais les responsables restent intéressés plus par des hôtels et des restaurants plutôt que des résidences. Ces premiers offrent plus de postes de travail à même d'absorber le taux de chômage élevé dans la région.
A peu près 24% selon un responsable qui lance tout de même, que les jeunes ne travaillent pas, «ils souffrent même si les immenses chantiers d'infrastructures sont faits en or». A méditer.
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L'industrie, le grand absent

Selon le CRI, le nombre d'entreprises dont les formalités de création ont été effectuées dans la région de Taza et Al Hoceïma a atteint 1.000 unités en 2006. Ces entreprises ont nécessité un montant d'investissement de 164,89 millions de Dhs et vont générer plus de 2.100 emplois. La majorité des créations ont été observées au niveau du commerce et des services avec 781 unités créées, soit 78,1% du total.

Ces secteurs sont alors considérés comme les principaux pourvoyeurs d'emplois et base essentielle du tissu économique de la région. L'industrie représente seulement 1,7% des unités créées. L'industrie du bois compte huit unités, en baisse de 42% par rapport à 2005. L'agriculture et la pêche, elles, comptent quatre unités, le tourisme quatre unités et l'industrie chimique et parachimique trois unités.

Aucune unité dans ce domaine n'a été créée en 2005. En ce qui concerne les certificats négatifs, le CRI a délivré 518 certificats en 2006. La répartition sectorielle de ces certificats dévoile une forte disparité entre les secteurs, 55,02% concernant le secteur des services divers. 18,34% des certificats ont concerné le secteur du commerce.

Toujours en dernière position, les secteurs de l'industrie, du tourisme, de l'artisanat, de l'agriculture et de la pêche ont attiré peu d'investisseurs. Malgré une augmentation par rapport à une année auparavant, le pourcentage des créations dans ces secteurs s'est élevé à seulement 7,14% du total des certificats négatifs délivrés.
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