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Le syndrome algérien

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Entre 15 et 20% de taux de participation, un vent de fronde et de grogne qui souffle dans les profondeurs silencieuses de l'opinion,
ce sont là quelques signes marquants de lendemains
qui déchantent en Algérie après les dernières élections législatives. Non qu'il faille se réjouir-loin de là-d'une telle posture où nos frères de l'Est se trouvent acculés.

Ce désintérêt manifeste de la politique, cette passivité détachée n'ont jamais été le trait d'un peuple connu pour être porté sur le débat riche, contradictoire et passionné. Dans le cas d'espèce, il s'agit ni plus ni moins d'une sanction populaire, exprimée par
une abstention sans précédent dans l'histoire qui s'apparente à un avertissement, voire à du mépris.

Ceux qui sont tentés d'y voir l'écho aux appels
de la branche Al-Qaïda-Maghreb, qui n'a cessé d'exhorter le peuple au boycott, se mettent le doigt dans l'œil. Tout au plus peut-on y déceler un sentiment de découragement et de désapprobation. Le peuple algérien subit depuis seize ans un terrorisme armé
qui a décimé ses meilleurs éléments, déchiré le tissu social et intellectuel, et instauré une peur permanente comme une lourde chape de plomb sur le pays.

Le peuple algérien a adhéré à l'initiative de la "concorde nationale " lancée par le président Abdelaziz Bouteflika, il ne pouvait imaginer issue heureuse à la crise algérienne qui a disloqué le pays, brisé son unité et exposé son peuple à l'irréversible inquiétude.
Mais la charte de réconciliation nationale n'a pas eu l'effet escompté, elle est passée par pertes et profits, à la limite comme une " hirondelle qui ne fait pas le printemps " ! Les dernières élections législatives-et M. Belkhadem, Premier ministre, a beau soutenir
le contraire sur les chaînes de télévision étrangères-ont souligné une totale désaffection de l'opinion vis-à-vis
des initiatives du pouvoir.

Elles démontrent aussi l'incapacité ahurissante de ce dernier à mobiliser les foules sur un projet institutionnel et politique comme celui d'une assemblée parlementaire représentative. Cependant, au-delà de cette fâcheuse péripétie, il faut voir surtout en cette élection avortée un test de crédibilité.

Si les Algériens dans leur écrasante majorité ne sont pas allés aux urnes, ont préféré rester chez eux plutôt que d'aller voter, mesurant également que leur abstention force plus encore la désapprobation du pouvoir, c'est que celui-ci ne réussit plus à les mobiliser, encore moins les convaincre.

Ce test électoral ne devrait pas être isolé d'un contexte où le doute s'insinue, celui d'une maladie du président qui ne dit pas son nom, d'une dissimulation de la vérité au peuple qui rappelle le syndrome de Georges Pompidou en 1974 dont l'état de santé dramatique
n'a été dévoilé au peuple que quelques jours avant
sa disparition. Nous n'en sommes pas là, Dieu merci, mais l'Algérie doit continuer son chemin.
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