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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

La quête ardue de la compétitivité

Les 2e Assises nationales se tiendront le 12 juin à Skhirat

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Un autre débat sur les exportations. Les rencontres sur le devenir de cet important pan de l'économie nationale se suivent et se ressemblent et les attentes ne font que grandir.
Ce qui contraint tous les intervenants dans ce secteur économique à faire des 2es Assises nationales de l'exportation qui se tiendront le 12 juin au Centre international de conférences Mohammed VI à Skhirat, plus qu'une banale et routinière rencontre pour des débats ressassés et stériles. Ils devront en fait faire preuve de plus de volontarisme et apporter du concret à cette occasion.

Surtout que cet événement, qui est organisé par l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), est placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et sous la présidence effective du Premier ministre, Driss Jettou, tout en impliquant les différents intervenants (le ministère du Commerce extérieur, de nombreux autres départements ministériels, le CMPE…).

Il est à noter que cette deuxième édition traitera du thème «Les exportations marocaines dans le commerce mondial : défis et opportunités», avec les habituelles thématiques de la promotion, la compétitivité et la diversification.

En attendant, les exportations marocaines n'arrivent pas à accéder à un sentier de croissance soutenue et pérenne. Même si elles gagnent parfois quelques points, ces acquis sont vite effacés par l'acharnement de la concurrence.

En général, on s'accorde à désigner les coûts de production qui sont supérieurs à ceux d'un grand nombre de pays concurrents, comme le principal responsable de cette perte de compétitivité.
Mais, il faut ajouter également la rigidité structurelle de l'offre et le manque de dynamisme des entreprises, qui n'accordent pas un grand intérêt à l'innovation.

En fait, il est établi que le niveau élevé des coûts des facteurs de production, en particulier de l'énergie et de la main-d'œuvre, conjugué à la faible utilisation de la capacité de production installée, entrave le développement des exportations.
Ces constats ont été d'ailleurs confirmés par une étude de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF)
portant sur la période 1994-2005.

Il en est sorti en
fait que la vulnérabilité de l'économie nationale à l'évolution
de la conjoncture de l'Union européenne, aux fluctuations climatiques et à la volatilité des cours, aussi bien des matières premières que des principales devises de facturation, sont les principaux facteurs externes qui entravent la compétitivité des exportations marocaines.

Sur le plan interne, la faiblesse des exportations s'explique notamment par un niveau très insuffisant de diversification de l'offre et les coûts élevés de production et de logistique commerciale, par rapport à de nombreux pays concurrents.

En somme, l'évaluation des différents indicateurs de compétitivité des exportations du Maroc montre que le Maroc n'arrive pas à atteindre le niveau adéquat pour affronter la concurrence mondiale, et ce, en raison de la persistance des handicaps structurels dans un contexte marqué par le développement du démantèlement des barrières à l'échange.

Par ailleurs, la compétitivité de l'économie nationale ne dépend pas seulement des coûts de production.
Mais, elle est également conditionnée par le dynamisme des entreprises en termes d'innovation, de veille stratégique et de formation.

Or, les budgets alloués à la recherche&développement et les efforts consentis pour innover et diversifier les produits ne sont pas une monnaie courante dans notre tissu entrepreneurial.
Comme conséquence, le taux de couverture ne cesse de se dégrader et la compétitivité du produit marocain s'effrite année après année.
Ce qui fait que les exportations ont enregistré un taux de croissance annuel moyen de 3,1% durant la période 1995-2004, soit un taux plus faible que celui de la demande étrangère adressée au Maroc (5%).

Du coup, la part de marché du Maroc sur le marché mondial s'est dégradée de 0,13% en 1995 à 0,11% en 2004. Un autre indicateur montre bien cette dégradation. Il s'agit du déficit commercial qui est passé de 44 à 86 milliards de dirhams entre 2003 et 2006.
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Une stratégie ambitieuse

Pour remédier à cette dégradation de la position des exportations marocaines sur le marché mondial, le ministère du Commerce extérieur a élaboré une nouvelle stratégie à l'horizon 2015.

Objectif : réduire le déficit commercial de 50% et, par conséquent, améliorer les ventes du Maroc à l'étranger de 11,5% par an, contre 5% actuellement.

Cette stratégie repose en premier lieu sur le développement de produits à forte valeur ajoutée et la diversification de nos débouchés extérieurs, tout en renforçant la présence des produits marocains sur les marchés traditionnels, à savoir ceux de l'Union européenne, qui devra rester la première destination des exportations nationales.
Pour réaliser cette stratégie, le département de tutelle recommande de prendre une série de mesures.

Il s'agit notamment de la création d'un Comité national de promotion des exportations, la création des consortiums d'exportation, l'amélioration de la compétitivité des entreprises exportatrices.

Cet objectif devra être réalisé, estime-t-on, par une révision du système d'incitations fiscales (exonération de l'IS et de l'IGR pour les 10 premières années d'exploitation, suppression de la patente et réduction du poids de la fiscalité locale), le réaménagement du système de financement de l'exportation et l'amélioration du système d'assurance à l'exportation.
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