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Les sunnites ne retourneront pas au gouvernement

Rejet de l'accord signé entre les chefs politiques

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Un accord entre les protagonistes de la crise politique en Irak a été mis en cause lundi, au lendemain de son annonce, par la principale formation sunnite qui a insisté sur la démission du gouvernement.
Le Front de la Concorde a considéré, par la voix d'un de ses députés, que le cabinet du Premier ministre Nouri al Maliki, un chiite, tentait "de montrer au monde qu'il fonctionne, mais c'est un échec et il doit démissionner".

Khalaf al-Alayan, un des chefs de cette coalition sunnite qui a quitté le cabinet le 1er août, a précisé à l'AFP que "le Front ne retournerait pas au gouvernement tant que toutes ses demandes ne seraient pas
satisfaites". La veille, les principaux responsables politiques et confessionnels du pays avaient annoncé un accord censé mettre fin au blocage politique, qui alimente la violence sectaire.
Le gouvernement irakien est paralysé depuis plusieurs mois par des querelles intestines entre sunnites et chiites qui ont provoqué le départ ou le boycottage de 17 des 40 ministres.

Le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, le président kurde Jalal Talabani, le vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, le vice-président chiite Adel Abdel Mehdi et le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, ont fait une rare apparition commune à la télévision après l'annonce de l'accord.

Le bloc sunnite, qui a remporté 44 sièges (sur 275) aux élections législatives de décembre 2005, est dirigé par M. Hachémi. M. Alayan a précisé que celui-ci avait participé à l'annonce d'un compromis en tant que vice-président et non pas en tant que chef de la coalition sunnite. Ce compromis, qui a demandé plusieurs semaines de discussions, doit encore être soumis à l'approbation du Parlement dont la rentrée est prévue le 4 septembre.

Il envisage notamment un allégement des restrictions à l'égard des anciens membres du parti Baas, au pouvoir sous Saddam Hussein, exclus des emplois publics par l'administrateur américain Paul Bremer après l'invasion de mars 2003. Une loi de réconciliation "pour garantir la justice et la transparence pour tous" devrait remplacer la loi sur la "débaassification".

Des élections régionales doivent être également organisées dans les 18 provinces irakiennes pour désigner des conseils régionaux.
Le Parlement doit redoubler d'efforts pour voter une loi sur le pétrole irakien, qui non seulement organise la distribution des revenus entre les régions mais encadre aussi la participation d'entreprises étrangères à l'exploitation de l'or noir irakien.

Enfin, chaque communauté, qui compte sur des milices confessionnelles pour garantir sa sécurité, doit aider les forces de sécurité à mettre fin à la violence.
Un député kurde, soutien du gouvernement, Mahmoud Othman, a salué l'accord comme "un pas important".
"Nous avons souffert de la mise en œuvre trop lente de décisions importantes. Nous formulons le vœux que les décisions prises hier (dimanche) soient mises en œuvre rapidement et ouvrent la voix à d'autres décisions".

Cet effort de réconciliation politique, considéré par les Etats-Unis comme indispensable pour le succès de leur récente offensive contre les groupes rebelles et les extrémistes d'Al-Qaïda en Irak, avait été immédiatement salué par Washington.

"Nous continuerons de soutenir ces dirigeants courageux ainsi que tous les Irakiens dans leurs efforts pour vaincre les forces terroristes qui cherchent à anéantir la démocratie irakienne", a indiqué un
communiqué.

L'accord intervient à point nommé pour le président George W. Bush, confronté à des critiques croissantes aux Etats-Unis sur l'absence de perspectives de solution en Irak. Son administration doit faire, dans deux semaines, un rapport devant le Congrès sur le résultat de l'escalade militaire entamée en janvier.
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Iran et Al-Qaïda

Le président George W. Bush devait se livrer hier à une nouvelle défense de l'engagement en Irak, qui se trouve selon lui à la croisée des extrémismes sunnite d'Al-Qaïda et chiite du régime iranien, a indiqué un haut responsable de l'administration lundi.

Dans un discours qu'il devait prononcer mardi vers 17h GMT devant une assemblée d'anciens combattants à Reno (Nevada, ouest), M. Bush devait évoquer l'Irak comme la ligne de front commune face à Al-Qaïda et aux groupes associés, mais aussi face au radicalisme du régime islamique iranien, a dit ce responsable sous couvert de l'anonymat.


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