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Les sunnites quittent le gouvernement

44 députés continueront à siéger à l'assemblée nationale

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Les six ministres du principal bloc sunnite en Irak ont décidé de démissionner mercredi, affaiblissant davantage la coalition gouvernementale dirigée par le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki. "Le Front de la Concorde nationale annonce son retrait du gouvernement de Nouri al-Maliki. Les ministres présenteront leur démission aujourd'hui", a déclaré le député Rafeh al-Issawi lors d'une conférence de presse dans la Zone verte ultrasécurisée de Bagdad en présence du vice-président Tarek al-Hachémi.

M. Hachémi restera à son poste, a-t-il ajouté, et les 44 députés (sur 275) du Front de la Concorde continueront de participer aux sessions de l'assemblée nationale à leur reprise en septembre.
Le principal bloc sunnite avait annoncé le 19 juillet qu'il mettait fin au boycottage du Parlement mais ses six ministres avaient en revanche décidé de continuer le boycottage du gouvernement.

La semaine dernière, ce bloc avait posé un ultimatum au gouvernement, menaçant de le quitter à l'issue d'un mois de conflits. Il exigeait la cessation des raids et campagnes d'arrestations, menés selon lui, par des milices chiites alliées à la coalition gouvernementale dans les localités sunnites.

Par ailleurs sur le terrain, six mois après l'envoi des renforts américains en Irak, des experts indépendants et des membres de l'administration Bush notent des signes encourageants en matière de sécurité, mais restent pessimistes sur l'évolution politique.

De retour d'une semaine sur le terrain, deux experts de l'Institut Brookings, Michael O'Hanlon et Kenneth Pollack, qui ont souvent critiqué la politique américaine en Irak, ont expliqué avoir constaté des "progrès considérablement plus importants qu'attendus sur le plan de la sécurité". "C'est la première fois que je reviens d'Irak réellement plus optimiste que je suis parti", a expliqué M. Pollack, évoquant les progrès contre Al-Qaïda dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, et le retour du calme dans les villes de Tal-Afar et Mossoul, dans le nord du pays.

Dans un entretien sur CNN, le vice-président américain, Dick Cheney, a assuré pour sa part que le rapport prévu en septembre pour faire le point sur les effets de la nouvelle stratégie révèlera "que nous aurons fait des progrès importants".
"Les informations que je reçois des gens que je respecte indiquent qu'effectivement, (la stratégie) est en train de produire des résultats", a affirmé le vice-président. Le numéro deux du Pentagone, Gordon England, s'est pour sa part déclaré "frappé" par les progrès de la sécurité dans certaines zones, évoquant notamment devant la commission des affaires budgétaires de la Chambre des représentants le retour de certains habitants dans la province d'Anbar et la réouverture de plusieurs marchés dans le centre de Bagdad.

L'amiral Michael Mullen, qui témoignait devant une commission de sénateurs chargés d'examiner sa nomination comme prochain chef d'état-major interarmées, le poste le plus élevé au sein de l'armée américaine, a lui aussi évoqué ces progrès: "La sécurité est meilleure. Pas formidable, mais meilleure".
Mais Michael Mullen a immédiatement ajouté que si la sécurité était essentielle, elle ne servait qu'à permettre au gouvernement irakien d'atteindre les deux autres objectifs indispensables à la stabilisation du pays: la réconciliation politique nationale et le développement économique.

"Si cela n'arrive pas, le nombre de soldats engagés et la durée de leur engagement ne changeront pas grand-chose", a prévenu l'amiral, faisant écho aux nombreux généraux qui ont déjà prévenu qu'une solution uniquement militaire était impossible en Irak.Et sur ce plan, les deux experts ont expliqué que le gouvernement irakien avait fait "zéro" progrès.

Après avoir rencontré des généraux américains, des diplomates et des responsables irakiens, Michael O'Hanlon et Kenneth Pollack ont conclu que le gouvernement était "un bazar complet", incapable de trouver l'élan politique sur lequel repose la stratégie américaine.
Malgré cette nuance, un parlementaire influent, le démocrate John Murtha, ancien Marine, poids-lourd de la Chambre des représentants en matière d'affaires militaires et farouche opposant à la guerre en Irak, a fermement dénoncé mardi les propos des deux experts.

"Je ne sais pas où ils sont allés. Je ne sais pas ce qu'ils ont vu. Mais je sais une chose: cela ne s'arrange pas", a déclaré M. Murtha sur CNN. Les Etats-Unis comptent actuellement 160.000 soldats en Irak et le Pentagone dépense en moyenne 9 milliards de dollars par mois dans ses opérations militaires dans le pays.
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La mission saoudienne

L'Arabie Saoudite a annoncé mercredi qu'elle allait envoyer une mission diplomatique en Irak et a rejeté des critiques américaines l'accusant de ne rien faire pour aider à stabiliser la situation dans ce pays en proie aux violences notamment anti-américaines. "Pour soutenir le gouvernement irakien (...), nous avons décidé d'envoyer une mission diplomatique du ministère des Affaires étrangères pour voir comment établir notre ambassade à Bagdad", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal.

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