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Un tribunal pour juger les assassins de Hariri

Une convention a été signée entre Beyrouth et l'Onu

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Le Liban et l'Onu ont signé une convention sur l'établissement d'un tribunal international pour juger les accusés de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, ouvrant la voie à la création de ce tribunal sous réserve de ratification par le Parlement libanais. Les Nations unies ont signé mardi cette convention, qui "avait été paraphée auparavant à Beyrouth par le directeur général du ministère de la Justice, au nom de la République libanaise", a annoncé l'Onu dans un communiqué.

"Il revient maintenant aux autorités libanaises compétentes de prendre les mesures nécessaires, conformément à la Constitution, à l'approbation et à la ratification de l'accord, pour lui permettre d'entrer en vigueur. Le tribunal pourra alors devenir opérationnel, avec le plein soutien des Nations unies", ajoute le communiqué.

Le Conseil de sécurité avait approuvé le 21 novembre le projet de création de ce tribunal. Depuis lors, le projet a fait deux fois la navette entre New York et Beyrouth. Dans un premier temps, a-t-on expliqué de sources onusiennes, le gouvernement libanais a fait connaître son approbation des modalités juridiques du tribunal.

Sur la base de cet accord, les experts onusiens ont rédigé une convention entre l'Organisation internationale et le pays du Cèdre, sorte d'accord politique de coopération pour la création de ce tribunal. Envoyée à Beyrouth, cette convention s'est trouvée bloquée par le refus du Président pro-syrien, Emile Lahoud, de la signer.

Mais, a-t-on expliqué, la Constitution libanaise permet de passer outre après deux semaines à une opposition présidentielle si une majorité des deux tiers du cabinet approuve le projet. En fin de semaine dernière, une lettre du Premier ministre libanais Fouad Siniora a informé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de la signature de la convention.

Toujours de source onusienne, on indique que la prochaine étape devra être la ratification de la convention par le Parlement libanais. Lors de l'approbation le 21 novembre par le Conseil de sécurité du projet de création du tribunal, la Syrie s'était dite non concernée tant qu'elle n'était pas consultée.

Des rapports d'étape de la commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de Rafic Hariri ont fait état de l'implication de membres de services de renseignements libanais et syriens. L'approbation du projet dans la foulée par le gouvernement Siniora, premier pas pour un entérinement de la part du Liban, avait été le détonateur d'une crise qui a mené à la démission de six ministres pro-syriens, parmi lesquels tous les représentants de la communauté chiite.

La crise politique au Liban, marquée notamment par un gigantesque sit-in de l'opposition dans le centre de Beyrouth, n'a pas cessé depuis lors. Menée par le Hezbollah chiite, soutenu par la Syrie et l'Iran, l'opposition demande un nouveau cabinet et des législatives anticipées. Elle accuse le gouvernement Siniora d'accaparer le pouvoir et de faire le jeu de l'Occident.

Ce dernier, issu des élections de 2005, souhaite le retour des ministres démissionnaires et appelle au dialogue pour faire face à la crise politique et économique, dans un pays durement frappé par la guerre de l'été.

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Siniora n'ira pas à Munich

Le Premier ministre libanais Fouad Siniora ne se rendra pas à Munich pour participer à la Conférence de Munich sur la sécurité, prévue à partir de demain, a-t-on appris de source officielle. "Le Premier ministre s'est excusé de décliner l'invitation du chancelier allemand Angela Merkel à participer à cette conférence.

La raison en est la présence du ministre israélien des Affaires étrangères", a indiqué cette source à l'AFP. Le Liban a dans le passé boycotté les conférences internationales auxquelles participaient Israël, et a récemment affirmé qu'il serait le dernier pays arabe à reconnaître l'Etat hébreu qui a lancé l'été dernier une vaste offensive militaire au Liban .

Souvent qualifiée de "Davos de la sécurité", la Conférence de Munich sur la politique de sécurité, dont c'est la 43e édition, se tiendra du 9 au 11 février.
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