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Tous pour un et un pour tous

Zakaria Fahim
Past président CJD

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Faites vos comptes, rien ne va plus. Le 7 septembre est arrivé au pas de charge précédé par une nuée d'effluves émanant de nos décideurs politiques qui ont essayé de présenter un nouveau visage de la campagne législative. Chaque parti a invité dans l'arène ses meilleurs limiers pour défendre les couleurs et croiser le fer avec le peuple pris dans son sens littéral.

Le politique a essayé de tirer les leçons du passé au moins sur le plan de l'accouchement des projets présentés à la 110n et surtout de leur communication. Il est clairement établi que les partis ont usé d'un arsenal important soutenu par des séminaires de formation « offerts » par la 116iété civile à travers des professionnels de la communication politique pour atteindre leurs clients. Toute personne de bonne foi ne peut contredire cette assertion, tellement elle est évidente.

En effet, le politique a voulu plaire, rassurer et tenter d'impliquer surtout tous les décideurs de tous bords, leviers, pour donner du sens et déployer sereinement et efficacement, au-delà du microcosme basé sur l'axe Settat-Kenitra, les projets de demain dont aura besoin le Maroc pour créer plus de richesse et permettre le partage du savoir-faire et du savoir faire faire, clés pour s'approprier toute nouvelle démarche de développement décliné régionalement.
On pourrait croire que l'essentiel a été fait, mais à en juger par le taux de défiance des électeurs, notamment des jeunes, on voit que l'abîme entre ces deux mondes est toujours profond.

Deux points clés sont à surligner :
- l'annonce par le ministère de l'intérieur himself du taux de participation des inscrits qui est seulement de 37%
- une journée presque comme les autres !!!
Si l'on revient sur la participation réelle après correction des 20% des électeurs potentiels n'ayant pas récupéré leur carte, elle n'est plus que de 29%, et ce, sans compter le 1 million de votes invalidés.
Sachant que dans les grandes villes «le « Chronopost » estampillé par le mokadem a bien fonctionné pour les livraisons à domicile des cartes d'électeurs.

Si l'on faisait le parallèle avec l'entreprise, lors des prises de décisions importantes en assemblées générales extraordinaires, un quorum minimum de 50% est exigé pour valider les votes exprimés !!! En clair, 29% des électeurs n'auraient pu décider de l'avenir du pays, un deuxième passage aux urnes aurait été initié. Cet important taux d'abstention est un signal on ne peut plus clair adressé à tous les acteurs politiques et une pression forte pour tenir compte des attentes des 61% des non votants.

Pourquoi et quel message ?
Certains diront, et c'est certainement vrai, que c'est une donnée mondiale. Mais pour un pays comme le nôtre, qui a entamé sa mue depuis l'avènement de notre nouveau roi, réaliser les projets pharaoniques nécessaires de développement, qui passent sûrement par un plan Marshal à travers les grands chantiers d'infrastructure, ne peut se faire sans leur implication et leur participation active.

Nous n'avons pas eu un débat de fond et une communication de proximité, pédagogique et surtout sincère portée par des femmes et des hommes de conviction ayant compris l'importance de Servir. C'est un passage obligé à priori non ressenti par monsieur Tout le Monde.

Alors, peut-on dire que nos jeunes ne sont pas au fait des enjeux et de la force politique qu'ils constituent pour ces échéances ?
Rien n'est plus sûr. Beaucoup de jeunes et moins jeunes continuent de regarder la politique avec des rétroviseurs. Cela est peut-être facilité par le fait qu'il y ait encore un nombre important de dinosaures et trop peu de femmes aux commandes dans notre paysage politique. Il est impératif de changer cette perception en joignant la parole à l'acte et de dire ce qu'on fait et de faire ce qu'on dit.

Certains politiques ont pensé encore à tort qu'être analphabète est synonyme d'absence de jugement et de bons sens. Avoir oublié que beaucoup de relais existent pour offrir à tout citoyen une information pertinente sur la qualité des programmes politiques a été sanctionné par ce faible taux de participation.

Quels gages peuvent être donnés pour renouer le dialogue entre le politique et ceux qui ont boudé les urnes ?
D'abord, les tentatives relevées ici et là pour avoir frauduleusement des électeurs doivent être publiquement et rapidement sanctionnées pour être d'un bon conseil pour tous les autres. La démocratie ne peut avancer sans justice. Là aussi, nous devons être plus blanc que blanc.

Ensuite, la réussite d'un projet de 116iété passe par la fusion harmonieuse d'un ensemble d'indicateurs. Leur non déploiement concomitant laisse un goût amer et donne cette impression désastreuse que rien ne se passe et que les dès sont pipés. C'est pour cela que chacun doit faire ce qu'il a à faire de façon SMART. Nous devons nous dire qu'ensemble, 116iété civile et classe politique, nous pouvons construire le Maroc de demain.

C'est possible, si nous croyons en l'intelligence collective et que nous instaurons la Confiance, ingrédient rare mais sans lequel tout n'est qu'un acte d'une pièce de théâtre dont la fin est toute connue : retour à la case de départ muni militari et vive le 1er pas en avant et 3 pas en arrière.

Le "un pour tous et tous pour un" doit nous habiter et être mis en facteur, accompagnant chacun de nos actes.
Les élus ayant juré de servir honnêtement et efficacement devront accepter de venir périodiquement, avec des comptes rendus, assurer monsieur Tout le Monde que les promesses électorales sont transformées en projets en trois D livrés comme prévu dans les délais et au coût budgété, sinon s'en expliquer et être prêts à être sanctionnés éventuellement.

Enfin, cet impératif de résultat et de promesse tenue ne peut à mon sens être atteint si la balkanisation des partis reste un postulat faisant du consensus mou la seule réponse possible.
S'il est vrai que l'Espagne comptait une pléthore de partis à la sortie du franquisme avant de s'autoréguler, il faut rappeler à nos décideurs que le temps est aujourd'hui binaire : on est In ou on ne l'est pas. La responsabilité des partis politiques démocrates, c'est de s'unir non pas uniquement pour la circonstance mais de façon pérenne.

La Koutla élargie, pour ne pas la nommer par exemple, devrait devenir un grand parti.
Le parallèle avec les fusions des entreprises est une bonne illustration de cette nécessité de s'unir pour opérer des synergies et avoir une masse critique capable de vous donner la possibilité de jouer dans la cour des grands et surtout de vous assurer la survie dans un monde qui est tout sauf un long fleuve tranquille.

Beaucoup de jeunes ne se rappellent plus de Simca ou Talbot, mais connaissent Renault.
Le regroupement de cette force autour de la marque Renault a permis à cette dernière d'exister encore de nos jours et de se payer le luxe d'aller chasser sur les terres japonaises et ramener Nissan dans l'escarcelle.

L'union fait la force et surtout donne de la crédibilité au projet de 116iété proposé.
Une promesse conjuguée au singulier a plus de chance d'être tenue quand elle est portée par une équipe unie avec un capitaine d'équipe légitimé d'entrée de jeu, car parlant sur un plan légal et opérationnel au nom d'un parti intégré.

Je vous l'accorde, il n'y aura plus qu'un seul président d'un grand parti. Les autres ex-présidents seront les cardinaux légitimes en charge de la réussite de la fusion dont l'enjeu principal est de fédérer les hommes et les femmes autour d'un projet sans compromission.
Pour mémoire, on fêtera encore pendant longtemps Georges Washington pour avoir fondé les Etats-Unis d'Amérique, alors que Gorbatchev restera écartelé entre les kyrielles de petits pays qu'il a laissés naître et est déjà pour beaucoup d'observateurs un épisode sans plus de l'Histoire.

Le politique n'a pas su rappeler que les législatives donnent une majorité à un ou plusieurs partis pour constituer un gouvernement et non pas un coup de peinture au club municipal du quartier.
Le charisme, le sens de la charge politique, la capacité d'adhésion à un projet de 116iété gagnant sont la clé pour le choix en amont de ce futur capitaine d'équipe.

Concevoir un modèle avec des primaires pour désigner le futur animateur de l'équipe gouvernementale en cas de succès est une réponse forte aux attentes des jeunes démocrates qui croient en l'adéquation Homme/Femme-Projet pour mener à bien cette lourde mission.

Etre capable de débattre avec le candidat premier ministrable avant le vote est une réponse singulière et forte aux détracteurs de la légitimité par les urnes et des abstentionnistes.
On ne devient pas Premier ministre par hasard.

Les jeunes démocrates sont prêts à s'engager dans la Politique, avec comme premier engagement d'aller voter pour faire entendre la voix de l'Avenir. Nous le savons que trop bien la politique de la chaise vide ne sert que les extrêmes et crée beaucoup de frustration pour ceux et celles qui ont préféré rester sur le quai des urnes.

Aimons notre pays, donnons lui la chance d'avoir son Premier ministre, issu de la majorité consolidée au préalable,
dans le cadre d'un pacte permanent qu'est la fusion.
Si ce n'est pas en 2007, gageons que 2012 sera l'année
de la réconciliation du peuple avec ses politiques.
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