Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Notre enfance a besoin de nous

Malgré tous les efforts, 40% vivent dans la précarité

No Image
200.000 enfants, femmes et personnes âgées, soit 2% de la population, dont 71.000 à Casablanca, vivent dans la précarité extrême. 40% des enfants sont en situation difficile (pauvreté, divorce, violence conjugale, alcoolisme, chômage, mère célibataire…). 2,4% des enfants âgés entre 0 et 15 ans sont handicapés et près de 50.000 sont soit abandonnés soit orphelins. "Malgré ces chiffres, les programmes et structures pour enfants en difficulté sont relativement peu nombreux et l'encadrement laisse souvent à désirer", commente Najat M'Jid, présidente de l'association Bayti.

Entre 20.000 et 30.000 enfants vivent dans les rues, d'après les données officielles. 600.000 enfants âgés de 7 à 14 ans sont exploités économiquement et sexuellement. D'après une enquête effectuée à Casablanca en 2003, 72% des travailleurs domestiques sont des enfants.

La plupart souffrent de maltraitance, la plus répandue étant la violence physique dont le taux varie entre 37% et 56%. Quant à l'agression psychique, qui reste cependant difficile à mettre en exergue car souvent non visible et relevant d'une appréciation subjective, elle se situe entre 12% et 47%. Du côté des viols, inceste, attouchements et exploitations sexuelles, les taux varient entre 15% et 32%.

Face à ces chiffres plus qu'alarmants, plusieurs réponses ont été apportées. Au niveau politique, on note une volonté réelle de la part du gouvernement. Aujourd'hui, grâce à l'INDH, la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale devraient baisser à l'aide des actions de soutien aux activités génératrices de revenus, d'amélioration des conditions d'accès aux services et infrastructures de base (éducation, santé, route, eau et assainissement, protection de l'environnement, etc.). " Le Maroc a beaucoup fait dernièrement pour réduire les inégalités sociales.

Sur le plan législatif, il y a de nombreuses réformes en cours telles que le projet de loi sur le travail domestique, le cadre institutionnel et juridique concernant la protection de l'enfant contre toutes formes de violence… Plusieurs programmes nationaux et régionaux ont également été lancés ", poursuit Najat M'Jid. En effet, des projets socio-éducatifs, culturels et sportifs ont été mis en place.

Des unités de prise en charge de la femme et de l'enfant, des cellules d'écoute dans les tribunaux et les écoles et des plans de formation des intervenants ont été initiés… Du côté des associations, celles-ci sont aujourd'hui plus actives et plus nombreuses. Les partenariats Etat, secteur privé et bailleurs de fonds internationaux sont également de plus en plus importants. Et pourtant, malgré tous ces efforts, il reste encore beaucoup à faire ! La pauvreté, la misère et la violence sévissent toujours autant et les enfants abandonnés, orphelins, en situation de rue, travailleurs… sont encore trop souvent laissés-pour-compte.

Selon Najat M'Jid, ceci est dû au fait qu'il n'y a pas de réelle politique intégrée en matière de l'enfance. "Il n'y a pas de programmes adaptés, de proximité et d'accompagnement familial. Les ressources humaines manquent cruellement sans parler du financement. Par ailleurs, il n'existe pas de culture de l'évaluation et il y a un déficit en matière de gouvernance. Nous devons apprendre à asseoir la pérennité", poursuit Najat M'Jid. Michèle Zirari, avocate à Casablanca aborde, quant à elle, les difficultés liées à l'élaboration des lois. " Nos textes de loi sont bons, mais le problème est situé au niveau de l'application.

C'est là où se produisent tous les blocages. Or nous ne pouvons parler de loi si nous ne travaillons pas d'abord sur les mécanismes qui assureront une bonne application ", dit-elle. Aujourd'hui, la seule note d'espoir qui se profile à l'horizon est le plan d'action national pour un Maroc digne de ses enfants.

Beaucoup de personnes ont tout mis en œuvre pour que les promesses faites soient tenues. L'obligation des résultats qui sera imposée par la Loi des finances pourrait largement y contribuer.
-----------------------------------------------------
En réponse : le PANE 2006-2015Approuvé en mars 2006 par le gouvernement, le Plan d'action national "pour un Maroc digne de ses enfants à l'horizon 2015" a pour objectifs de favoriser une vie meilleure garantissant la santé aux enfants, un enseignement de qualité, la protection des enfants des mauvais traitements, de l'exploitation et de la violence et la lutte contre le sida.

Au niveau juridique, plusieurs textes de loi devraient être adoptés : loi sur la protection de l'enfant, sur la lutte contre le travail des enfants, concernant le statut relatif aux assistantes sociales, sur les normes de standardisation des institutions d'accueil des enfants, sur la protection des personnes handicapées… Et pour assurer la mise en œuvre de ce plan, des mécanismes de suivi sont prévus avec une définition précise des responsabilités de tous les intervenants dans le cadre d'une approche participative.

Cette dynamique est appuyée par l'adoption de mesures d'accompagnement et l'approbation d'un nombre de conventions et de protocoles d'accord internationaux.

REPÈRES
Situation
socio-économique
> 29.891.708 habitants 16.463.634 citadins et 13.428.074 ruraux
> 13% de la population est pauvre
> 700.000 ménages, soit 4 millions d'habitants, sont exclus socialement
> 48% de la population âgée de 15 ans et plus est analphabète
> Taux de croissance de la population : 1,61%
> Taux de mortalité infantile : 43,25‰
> Taux de mortalité maternelle : 227/100.000 naissances vivantes
> Accès aux soins prénataux et assistance accouchement : 61%
> 20% de la population privée d'installations en eau potable
> Nombre médecins / 100.000 habitants : 48

*Source :
Recensement 2004.
Lisez nos e-Papers