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Solution à la faiblesse de l'épargne

Un financement halal qu'une large frange de la population attend

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La commercialisation, en juillet prochain, de produits financiers conformes à la Charia, serait-elle en mesure de redonner du tonus à l'épargne ? Le financement dit halal pourrait-il constituer une solution au déficit d'épargne marquant l'économie marocaine ? Des questions qui pointent du nez à un moment où les autorités monétaires ont donné leur aval pour l'intégration des produits islamiques dans la palette des offres des banques commerciales.

Il s'agit d'abord de la «Moucharaka » qui correspond à une adaptation islamique du capital investissement où la banque s'engage par financer un projet, et à en partager les profits et les pertes qui en découlent en fonction d'un ratio préétabli.

Ensuite de la «Ijara» où la banque achète un bien et le loue à son client avec une promesse de vente à terme. Enfin de la «Mourabaha», qui est un prêt à court terme sans intérêt rémunéré par une marge prédéterminée. Une offre qu'une large frange de la population attend afin d'accéder au crédit sans avoir à se soucier du dilemme de conscience posé par les produits de financement conventionnels.

En effet, conjugué à des facteurs objectifs comme la faiblesse des revenus ou la part élevée de personnes analphabètes, le facteur culturel, dominé par l'aspect religieux, explique la réticence des Marocains à utiliser les instruments modernes de financement. Résultats. La bancarisation ne concerne que 20% de la population. Et depuis longtemps, l'économie marocaine souffre d'un taux d'épargne faible, ce qui ne lui permet pas de financer le niveau d'investissement qui serait nécessaire au maintien d'une croissance économique forte et stable.

En 2005, l'épargne financière a atteint 109 milliards de dirhams, soit 28,3% du PIB, à comparer par exemple avec le taux d'épargne de la Chine, lequel avoisine 50%.

Ces écarts expliquent le différentiel de taux d'investissement entre les deux zones. «D'après la BEI, l'épargne marocaine est constituée à 70% d'avoirs liquides et de placements à court terme non rémunérés. Ainsi, la structure de l'épargne se caractérise par une maturité trop courte pour financer des investissements à long terme », rapporte l'Alerte émergente d'Asterès, bureau d'étude français offrant des analyses pour les sociétés françaises installées dans les marchés émergents.

Reste à préciser que Bank Al-Maghrib a interdit de faire référence, lors des campagnes de communication, à la connotation religieuse des produits de finance islamique. «Cette obligation est très contraignante car le label halal est l'argument principal de vente de ces produits. Il est en effet dommageable de restreindre la publicité de ces produits financiers dans la mesure où ils pourraient contribuer de façon significative au financement de la croissance économique marocaine », selon les analyses d'Asterès. Par ailleurs, les entreprises ne sont pas en reste.

Elles sont une cible prometteuse pour ce financement alternatif, surtout en ce qui concerne les investissements étrangers en provenance des pays du Golf, terrain de prédilection de la finance islamique (voir le Matin du 26/04/07). Les banques du Golf accompagnent les grands groupes, regorgeant de liquidités, dans leur développement à l'international.

Ceux installés au Maroc ne dérogent pas à cette règle.C'est le Cas de la raffinerie à capital étranger, Samir qui bénéficie, grâce à l'Arab Bank, de centaines de millions de dirhams par mois pour le financement de ses importations de pétrole.

Une dynamique qui devrait s'accélérer dans le futur avec l'engouement des investisseurs arabes sur le marché marocain. De nombreux projets sont annoncés, notamment dans le tourisme et l'immobilier.
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