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S.M. le Roi a présidé une nouvelle causerie religieuse

• La notion de valeur à l'épreuve du temps et de la modernité

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a présidé, samedi au Palais Royal de Fès, une nouvelle causerie religieuse du mois sacré du Ramadan. Cette causerie a été animée

S.M. le Roi a présidé une nouvelle causerie religieuse
Si on m'avait invité à le conclure au temps de l'Islam, J'aurais répondu".
Le conférencier a tout d'abord défini le concept des valeurs qui a été cité à plusieurs reprises dans le saint Coran, avant de s'attarder sur l'acception moderne du vocable valeur qui est, a-t-il expliqué, synonyme de vertu et de tout ce que la raison admet et que la religion recommande.

Après avoir fait remarquer que les grandes valeurs de l'humanité telles que la justice, la fidélité, la sincérité et l'amour ne font l'objet d'aucune divergence parmi les philosophes, il a indiqué que ces valeurs sont de deux genres : célestes et humaines.

D'après le conférencier, les valeurs célestes se basent sur cinq fondements, à savoir les attributs de Dieu, l'éthique du Prophète Sidna Mohammed, les injonctions et les recommandations que renferment le Coran, la raison et les coutumes et les us.
Il s'agit là des fondements des valeurs chez les Musulmans, a-t-il dit, faisant observer que chez les Européens, les valeurs ont connu deux évolutions majeures.

La première évolution était le fruit de l'ère de la Renaissance et des Lumières au cours de laquelle les valeurs célestes ont fini par être concrétisées sur terre, a précisé Cheikh Abdellah Ibn Baya, citant à ce propos les valeurs de la démocratie et des droits de l'homme, consacrées par la Révolution française et qui ont connu leur apogée après la deuxième guerre mondiale. Il a souligné que bien avant cette date, l'Islam avait consacré ces mêmes valeurs, telles que celles de liberté et d'égalité, se référant aux propos du deuxième Khalif orthodoxe, Omar Ben Al Khattab : "Depuis quand vous asservissez les gens alors qu'ils sont nés libres".

La deuxième évolution coïncide avec l'ère contemporaine marquée par la négation des valeurs en ce sens que l'homme est devenu un corps sans âme, ainsi que par les guerres et la décadence de la morale, a déploré le conférencier, étayant ses affirmations par les témoignages de penseurs occidentaux qui font état du crépuscule des valeurs pour les uns, de déclin ou de la mort de l'Occident pour d'autres.

Ce déclin appelle, selon lui, à un retour aux valeurs célestes indiquant que pour pallier l'état de peur, d'incertitude et de manque de confiance à l'échelle planétaire, un pacte des valeurs s'impose, en raison, a-t-il dit, de la communauté de destin de l'humanité.
Ce pacte de valeurs a été diversement appréhendé par les philosophes, dont certains ont mis en doute le caractère universel de certaines valeurs alors que d'autres admettent l'existence de valeurs communes à l'humanité, telles que celles de la justice, de la fidélité, de la sincérité et du droit.

Cheikh Abdellah Ibn Baya s'est particulièrement attardé sur la valeur de l'amour que prône l'Islam, expliquant que cette valeur consiste en l'amour de Dieu envers ses créatures, l'amour de ces dernières envers le Créateur et l'amour entre les humains.
Le conférencier a enfin insisté sur la valeur de la différence, qui est un enrichissement plutôt qu'un motif de conflits et de guerre, soulignant que le respect de cette valeur permettrait de résoudre les problèmes auxquels le monde musulman est confronté, ceux des extrémismes et autres jusqu'au-boutismes, qui sont à l'origine des guerres et la dévastation.

Et de conclure que le respect de la valeur de la différence constitue le salut de l'humanité. A l'issue de cette causerie, S.M. le Roi a été salué, outre le conférencier, par Chaikhouna Ould Abdellah Cheikh Beya, l'un des érudits de l'Arabie Saoudite et directeur du Centre 111110nal du renouveau islamique en Grande-Bretagne, Mohamed Haitham Al-Khayat (Egypte), conseiller en chef de l'OMS au Moyen-Orient, Cheikh Madani Tall, de la confrérie Omaria au Sénégal, Cheikh Hassan Cissé de la Tariqa Tijania au Sénégal, Mourtada Boussairi, directeur de l'Institut Khouddam Al Islam au Nigeria, Chawki Andin, vice-président des affaires religieuses en Turquie et professeur à l'université d'Ankara, Mustapha Kotb Sano, directeur de l'Institut supérieur de l'unité de la Oumma islamique (Malaisie), Taleb Khyar, membre de l'institution de contrôle légal à la Banque islamqiue de Nouakchot et Mohamed Ahmed Chafia, secrétaire général des as116iations islamiques au Niger.

Le Souverain a été également salué par Tidiane Ben Ammar Kane, secrétaire général de Dar Al Koran à Dakar, Mohamed Mabrouk Al Komti, conseiller de la Haute juridiction islamique à Tripoli, Ahmed Ali Saifi, directeur du Centre de prédication islamique en Amérique latine au Brésil, Sadik Othmani, chargé des affaires islamiques, de prédication et d'information au centre de prédication islamique, Abdellah Jamai, professeur à l'université Utrecht (Pays-Bas), ainsi que par Mounir Njimi et Mohamed Ouriti, membres de l'Union islamique en Italie, membres de la communauté marocaine établie dans ce pays.

S.M. le Roi a été aussi salué par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, qui a présenté au Souverain la première collection des ouvrages édités cette année par le ministère, à savoir "L'érudit Abdelouahed Ben Acher : sa vie et son apport dans le fiqh", du professeur Abdelmoughit Mustapha Bassir, "La calligraphie marocaine : histoire, réalité et perspectives", "Aspects de renouveau dans le discours religieux islamique moderne" et "La vision de l'Islam en termes de préservation de l'environnement".
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