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Les Européens règlent leurs comptes

Les Européens s'estiment confortés par la crise financière dans leur volonté de renforcer rapidement la surveillance des marchés, face à des Etats-Unis coupables à leurs yeux d'avoir longtemps refusé d'intervenir au nom du libéralisme.

Les Européens règlent leurs comptes
La débâcle mondiale en cours "montre les limites de l'idéologie financière libérale et la nécessité d'un interventionnisme pragmatique", a estimé le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne (UE), dans une tribune parue vendredi dans le quotidien français Le Monde. L'Europe va discuter des moyens d'affronter les crises financières lors de son prochain sommet, à la mi-octobre, a-t-il annoncé.

La veille, son Premier ministre François Fillon avait été encore plus net: "nous ne pouvons pas accepter de payer les pots cassés d'une régulation défaillante", a-t-il dit, soulignant que "l'Europe attend des autorités américaines qu'elles prennent leurs responsabilités". Les "centaines de milliards" annoncés vendredi par le gouvernement américain pour sauver son système financier, la nationalisation de l'assureur AIG au pays du capitalisme roi et les promesses de Washington de mieux contrôler les banques remettent au goût du jour le rôle de l'Etat et la nécessité de ne pas tout laisser au seul marché.

Le monde anglo-saxon "redécouvre qu'on a toujours besoin des gouvernements", ironisait cette semaine le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker. Avant le déclenchement de la crise, les pays continentaux de l'UE ont prêché largement dans le vide, dans les forums internationaux comme le G7, en faveur de mesures contraignantes pour discipliner la spéculation financière, notamment celle venant des "hedge funds", les fonds spéculatifs.
Les plaidoyers de l'Allemagne dans ce domaine, début 2007, étaient restés largement vains du fait de l'opposition des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.
La donne a été modifiée avec la crise, et notamment la quasi-faillite de la banque britannique Northern Rock qui a convaincu les Britanniques d'aller de l'avant en Europe.
L'Union européenne examine à l'heure actuelle deux projets phares, l'un visant à encadrer strictement les activités des agences de notation, censées vérifier la solvabilité des emprunteurs, mais accusées aujourd'hui de ne pas avoir fait leur travail.
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