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L'approvisionnement en semences sécurisé

Un arrêté relatif à l'approvisionnement en semences certifiées de céréales d'automne (blé tendre, blé dur et orge) au titre de la prochaine saison agricole vient d'être signé lundi à Rabat entre le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhenouch, et le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar.

L'approvisionnement en semences sécurisé
Ayant pour objectif d'éviter les problèmes récurrents d'approvisionnement en semences céréalières, un accord portant sur le même objet a été conclu entre l'Association marocaines de semences et plantes et l'ONG des multiplicateurs de semences. "Cette convention est la deuxième en son genre signée avec le ministre de l'Agriculture en l'espace de 5 mois. Nous considérons que cette initiative est positive puisqu'elle s'inscrit dans les mesures préventives pour anticiper les éventuelles contraintes de la futur saison agricole", indique Salaheddine Mezouar. L'arrêté cosigné porte donc sur le renforcement du programme de multiplication des semences au niveau des zones irriguées pour atteindre 20.000 ha au lieu des 14.000 ha habituellement réalisés, et les zones bours qui passeront de 23.000 ha à 30.000 ha.

"Ce programme vise à sécuriser l'approvisionnement du marché en semences et à améliorer leur niveau d'utilisation. Il a également pour objectif de garantir une harmonisation entre la filière des semences céréalières et celles des céréales communes et d'accorder davantage de visibilité aux différents opérateurs dans le secteur", souligne Aziz Akhenouch. Ledit programme ambitionne également de mettre en place un nouveau système de soutien de la filière semencière. Ce nouveau système est axé particulièrement sur l'instauration d'un prix incitateur aux multiplicateurs en se référant aux prix du marché des céréales communes, majoré d'une prime de multiplication de 15%.

Outre la poursuite du soutien de l'Etat au stockage des semences céréalières, le nouveau système est également axé sur la mise en place d'un soutien normatif, permettant d'encourager l'utilisation des semences certifiées et de maintenir leurs prix de vente à des niveaux abordables en comparaison avec ceux des céréales communes. Par ailleurs, on entend donner plus de souplesse aux sociétés semencières dans la détermination des prix de vente en maintenant un différentiel raisonnable avec le prix des céréales communes, soit 30%. A cet effet, le montant de subvention unitaire proposé au titre de la campagne agricole 2008/2009 est de 115 DH le quintal pour les semences certifiées de céréales d'automne (catégories G3, G4, R1 et R2).

Ainsi et sur la base d'un volume de vente prévisionnel en semences céréalières évalué à un million de dirhams de quintaux (tous espaces confondus), l'enveloppe budgétaire nécessaire pour ce soutien s'élève à environ 115 millions de dirhams. Ajouté à l'enveloppe nécessaire pour la couverture des frais de stockage des semences évaluée à près de 10 millions de dirhams, le montant global du soutien de l'Etat au secteur semencier s'élève à environ 125 millions de dirhams financés à partir des ressources du Fonds de développement agricole. Signalons que ce soutien accordé par l'Etat aux semences céréalières durant les trois dernières campagnes agricoles a permis de réduire significativement le différentiel de prix entre le commun et les semences certifiées ; générant ainsi une forte demande sur ces dernières.

De ce fait, les ventes réalisées en ces semences au cours de ces trois dernières campagnes agricoles ont atteint des niveaux appréciables avec respectivement 670.000 quintaux, 760.000 et 800.000 quintaux, aboutissant ainsi à l'épuisement total des disponibilités en semences. Néanmoins, elles restent tributaires de l'évolution des conditions climatiques et du niveau de la récolte précédente. A titre indicatif, pour la présente campagne agricole, ces disponibilités ont été limitées par la perte de la quasi-totalité du programme de multiplication des semences en bour en raison de la sécheresse.

Elles ont été également limitées à cause de la flambée des prix du marché des céréales au cours de la période de récolte ne permettant pas ainsi aux sociétés semencières d'acquérir des quantités suffisantes en "bon à semer" et en semences certifiées. Cette pénurie est due aussi aux faibles disponibilités sur le marché mondial en semences certifiées des variétés inscrites sur le catalogue officiel.
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Mesures d'accompagnement

A l'instar du nouveau système pour la sécurisation de l'approvisionnement en semences céréalières, le ministère de l'Agriculture a mis en œuvre un programme d'encadrement rapproché des multiplicateurs en vue d'améliorer la productivité et la qualité des semences. Une campagne de sensibilisation des agriculteurs a été lancée dans ce sens pour améliorer le taux d'utilisation des semences certifiées. La priorité a été également donnée en matière d'irrigation aux parcelles destinées à la multiplication. Rappelons que les importations du Maroc en céréales (blé, maïs et orge) ont plus que doublé durant la période janvier-novembre 2007 pour atteindre quelque 12,45 milliards de dirhams (MMDH) contre 4,8 milliards une année auparavant, selon l'Office des changes.

Les achats des céréales sont intervenus pour 18,5% dans l'accroissement global des importations, qui ont atteint, à fin novembre dernier, quelque 233,3 MMDH, en hausse de 21,4% par rapport à leur niveau durant la période janvier-novembre 2006, relève-t-on dans les dernières statistiques de l'Office des changes sur les échanges extérieurs du Maroc.

Les importations marocaines du blé ont ainsi plus que triplé durant les onze premiers mois de l'année en cours pour atteindre quelque 8,33 MMDH contre 2,76 MMDH une année auparavant. Cette hausse en valeur a été accompagnée d'une progression de 105% en volume, en raison du repli de la production céréalière nationale, fortement affectée par le manque de pluies qui a caractérisé l'année 2007.
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