Dernière annonce en date, Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales, ne jure que par l'impératif d'une meilleure visibilité. Il veut contenir le budget de la compensation dans une limite fixée à 3 ou 4% du PIB. De cette manière, les engagements du budget de l'Etat en matière de subvention seront connus à l'avance pour parer à tout débordement sur l'investissement.
Au conseil d'administration de la Caisse de compensation, tenu vendredi dernier sous la présidence du ministre, ce dernier a insisté sur ce point, regrettant que les dépenses de subvention totalisent à la fin de l'année quelque 36 milliards de DH. C'est pratiquement l'équivalent du budget d'investissement inscrit dans la Loi de finances.
Le souhait, à terme, est de privilégier l'investissement et maintenir la cadence des grands projets structurants en verrouillant le système de subvention. Et ce, indépendamment des fluctuations des cours mondiaux des matières premières, principalement le pétrole.
Le ministre a souligné, à ce propos, que le soutien des produits pétroliers, du gaz butane et du sucre a connu en 2007 une hausse de quelque 6% par rapport à 2006, passant de 18,3 à 19,4 MMDH.
Aujourd'hui, deux éléments essentiels peuvent être considérés comme acquis en matière de réforme de la compensation. Ils ont fait l'objet d'une présentation à l'avant dernier Conseil de gouvernement par Nizar Baraka.
Il s'agit d'abord de l'affichage des prix principalement du blé subventionné en attendant que d'autres produits subissent le même traitement. Cette denrée a toujours fait l'objet de spéculation et de détournement. En indiquant clairement le prix, le gouvernement entend barrer la route à des agissements que l'on a pris l'habitude de condamner sans pour autant prendre les mesures qui s'imposent ou passer à la sanction.
Beaucoup d'encre a, en effet, coulé sur l'importance de l'affichage dans un temps où le gouvernement a besoin de visibilité dans sa politique de réforme aussi bien en amont qu'en aval des processus de distribution des produits subventionnés. Pour plus d'efficacité, la Caisse de compensation a jugé bon d'externaliser sa brigade de contrôle. Un pas positif, estime-t-on, dans la mesure où le contrôle reste le parent pauvre en matière de ciblage. Deuxième point à mettre au compte de l'actuel gouvernement, la nouvelle réforme s'est basée sur la carte de la pauvreté établie par le Haut commissariat au plan.
Ce document permettra un meilleur usage de la compensation notamment dans les régions qui reçoivent, par exemple, peu ou prou de blé subventionné. Selon une source ministérielle, 500 nouveaux centres ruraux bénéficieront d'un traitement plus équitable que par le passé. Notons que ladite carte n'a pas manqué de prendre en considération les communes les plus pauvres qui figurent également dans les programmes de l'INDH.
Il faut dire, au-delà du souci social, que la volonté du gouvernement de faire le grand ménage à la Caisse de compensation est également nourrie par l'impératif de rationaliser son intervention et partant les dépenses budgétaires qui en découlent. Décryptons. L'équipe El Fassi, bien que récemment saluée par le FMI, ne s'en trouve pas moins sur la corde raide ballottée entre son obsession, certes positive, de maintenir les grands équilibres budgétaires et la contrainte d'insuffler une nouvelle dynamique en matière d'investissement et de création d'emploi. Procéder à un meilleur ciblage de la compensation allègera incontestablement l'effort social du Budget et donnera plus de visibilité sur d'autres secteurs à forte valeur ajoutée.
En effet, selon une récente déclaration de Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des finances, les engagements de la Caisse peuvent totaliser vers la fin de l'année la coquette somme de 45 milliards de DH. Une estimation plus alarmante que celle donnée par N. Baraka. Il parait donc clair que le sujet mérite tout l'intérêt qu'on lui porte. D'autant plus qu'il figure en pôle position sur la liste des domaines que le gouvernement veut dérouiller en y appliquant une nouvelle gouvernance qui ne jure que par le résultat.
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Autre anomalie de l'actuel système : 20% de la population aisée profite de 75% de la subvention dédiée aux hydrocarbures, tandis que 20% de Marocains démunis bénéficient seulement de 1% de la subvention. Ce déséquilibre pose la problématique de l'équité sociale en matière de soutien du pouvoir d'achat dont l'actuel gouvernement a voulu en faire son cheval de bataille. Ces dysfonctionnements expliquent l'urgence du grand ménage dans un système voué à l'échec si l'on ne crève pas l'abcès.
Au conseil d'administration de la Caisse de compensation, tenu vendredi dernier sous la présidence du ministre, ce dernier a insisté sur ce point, regrettant que les dépenses de subvention totalisent à la fin de l'année quelque 36 milliards de DH. C'est pratiquement l'équivalent du budget d'investissement inscrit dans la Loi de finances.
Le souhait, à terme, est de privilégier l'investissement et maintenir la cadence des grands projets structurants en verrouillant le système de subvention. Et ce, indépendamment des fluctuations des cours mondiaux des matières premières, principalement le pétrole.
Le ministre a souligné, à ce propos, que le soutien des produits pétroliers, du gaz butane et du sucre a connu en 2007 une hausse de quelque 6% par rapport à 2006, passant de 18,3 à 19,4 MMDH.
Aujourd'hui, deux éléments essentiels peuvent être considérés comme acquis en matière de réforme de la compensation. Ils ont fait l'objet d'une présentation à l'avant dernier Conseil de gouvernement par Nizar Baraka.
Il s'agit d'abord de l'affichage des prix principalement du blé subventionné en attendant que d'autres produits subissent le même traitement. Cette denrée a toujours fait l'objet de spéculation et de détournement. En indiquant clairement le prix, le gouvernement entend barrer la route à des agissements que l'on a pris l'habitude de condamner sans pour autant prendre les mesures qui s'imposent ou passer à la sanction.
Beaucoup d'encre a, en effet, coulé sur l'importance de l'affichage dans un temps où le gouvernement a besoin de visibilité dans sa politique de réforme aussi bien en amont qu'en aval des processus de distribution des produits subventionnés. Pour plus d'efficacité, la Caisse de compensation a jugé bon d'externaliser sa brigade de contrôle. Un pas positif, estime-t-on, dans la mesure où le contrôle reste le parent pauvre en matière de ciblage. Deuxième point à mettre au compte de l'actuel gouvernement, la nouvelle réforme s'est basée sur la carte de la pauvreté établie par le Haut commissariat au plan.
Ce document permettra un meilleur usage de la compensation notamment dans les régions qui reçoivent, par exemple, peu ou prou de blé subventionné. Selon une source ministérielle, 500 nouveaux centres ruraux bénéficieront d'un traitement plus équitable que par le passé. Notons que ladite carte n'a pas manqué de prendre en considération les communes les plus pauvres qui figurent également dans les programmes de l'INDH.
Il faut dire, au-delà du souci social, que la volonté du gouvernement de faire le grand ménage à la Caisse de compensation est également nourrie par l'impératif de rationaliser son intervention et partant les dépenses budgétaires qui en découlent. Décryptons. L'équipe El Fassi, bien que récemment saluée par le FMI, ne s'en trouve pas moins sur la corde raide ballottée entre son obsession, certes positive, de maintenir les grands équilibres budgétaires et la contrainte d'insuffler une nouvelle dynamique en matière d'investissement et de création d'emploi. Procéder à un meilleur ciblage de la compensation allègera incontestablement l'effort social du Budget et donnera plus de visibilité sur d'autres secteurs à forte valeur ajoutée.
En effet, selon une récente déclaration de Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des finances, les engagements de la Caisse peuvent totaliser vers la fin de l'année la coquette somme de 45 milliards de DH. Une estimation plus alarmante que celle donnée par N. Baraka. Il parait donc clair que le sujet mérite tout l'intérêt qu'on lui porte. D'autant plus qu'il figure en pôle position sur la liste des domaines que le gouvernement veut dérouiller en y appliquant une nouvelle gouvernance qui ne jure que par le résultat.
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Iniquité
Le budget de la compensation est passé de 0,8% du PIB en 2002 à plus de 5% aujourd'hui. Parallèlement à cela la composition actuelle des prix se trouve dépassée et mérite réflexion et débat, tout autant que les lois régissant le système de la subvention de manière générale.Autre anomalie de l'actuel système : 20% de la population aisée profite de 75% de la subvention dédiée aux hydrocarbures, tandis que 20% de Marocains démunis bénéficient seulement de 1% de la subvention. Ce déséquilibre pose la problématique de l'équité sociale en matière de soutien du pouvoir d'achat dont l'actuel gouvernement a voulu en faire son cheval de bataille. Ces dysfonctionnements expliquent l'urgence du grand ménage dans un système voué à l'échec si l'on ne crève pas l'abcès.