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Embellie sur fond d'inflation

Le Haut commissariat au Plan (HCP) maintient toujours ses prévisions conjoncturelles pour l'exercice en cours.

Embellie sur fond d'inflation
Révélant que le taux de croissance de l'économie nationale, durant le 2e trimestre de l'année en cours, à 6,7%, ses prévisionnistes estiment que l'activité économique nationale reste assez dynamique et ce plus qu'il n'a été annoncé par les indicateurs de conjoncture au début de l'année. Cette embellie, quoique marquée par une inflation ravivée, a permis de situer la croissance globale, au premier trimestre, à 7%, avec, toutefois, une anticipation d'une légère inflexion à partir du deuxième trimestre. Les conditions pluviométriques, plus favorables au second trimestre, pourraient avoir atténué, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 10,9%, l'effet de cette inflexion, pour situer la croissance globale, au même trimestre, aux alentours de 6,7%. Cette performance serait poursuivie au troisième trimestre, appuyée essentiellement par la dynamique des activités tournées vers la demande intérieure. Une configuration d'autant plus remarquée qu'elle s'est opérée dans un contexte international peu favorable, marqué essentiellement par une poussée des tensions inflationnistes, provoquées par la hausse des cours du pétrole, des prix des matières premières industrielles et des produits alimentaires.

Dans sa note de conjoncture pour le mois de juillet 2008, le HCP précise que ce mouvement de hausse s'est traduit par un renchérissement des importations nationales, qui ont progressé de 27,7% durant les cinq premiers mois de 2008, pour engendrer un alourdissement du déficit commercial et un recul du taux de couverture de deux points pour se situer à 50,4%. Dans cette foulée, l'orientation favorable des exportations qui ont bondi de 22,9%, est le résultat, principalement, de l'effet prix à l'export, surtout des produits phosphatés, qui ont profité de la hausse des cours mondiaux. Hors phosphates et dérivés, les exportations nationales ont, en effet, stagné, subissant un ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc, qui est passée de 2,4%, au 3e trimestre de 2007, à 1,5% au 1er trimestre 2008.Selon le HCP, les effets du tassement de la demande extérieure sur la croissance économique ont été quelque peu atténués par la dynamique des activités tournées vers la demande locale. La construction, l'industrie, les télécommunications et l'agriculture ont été les principaux moteurs de l'économie nationale. Le secteur industriel se positionne légèrement au-dessus de sa tendance de moyen terme.

L'accroissement annuel de la valeur ajoutée industrielle a atteint 5,3%, au premier trimestre 2008, contre 3,1% à la même période de 2007. Les contributions à la croissance du secteur sont dominées par l'agroalimentaire et le "textile et cuir", pour un peu plus de la moitié de sa croissance. Confortant son net redressement, l'activité de la construction bénéficie toujours d'une conjoncture favorable. Sa valeur ajoutée s'est accrue de 10,3%, au premier trimestre 2008, en variation annuelle. La demande en inputs s'est maintenue à un niveau élevé ; les ventes de ciment ont augmenté de 17,2%, en glissement annuel.

Les crédits à l'immobilier ont également enregistré une expansion de 42,4%, durant la même période. Toutefois, les craintes d'un retournement de conjoncture se lisent dans les déclarations des chefs d'entreprises; il reste que les conditions d'une offre suffisante paraissent toujours favorables face à une demande non encore totalement satisfaite. Globalement, l'évolution, à moyen terme, reste bien orientée pour le BTP, avec, néanmoins, des incertitudes qui subsistent chez les promoteurs et qui s'expliquent par un environnement caractérisé par la hausse des coûts des intrants et les risques de baisse de prix de vente. A noter que ces derniers étaient portés, au cours de la période récente, par des phénomènes de spéculation et des conditions de crédits encourageantes.

La valeur ajoutée pourrait avoir crû de 8,8%, au deuxième trimestre 2008, en glissement annuel. La valeur ajoutée agricole a progressé, au premier trimestre 2008, en variation annuelle, de 9,5%, soit une contribution d'un point à la croissance économique globale. Il reste que le Maroc traverse encore un cycle de pluviométrie peu favorable. Son impact est relevé au niveau des productions agricoles, aussi bien animales que végétales. L'année 2008 a connu un niveau de récolte agricole en deçà de son potentiel de production. Le cumul des irrégularités de la pluviométrie dans le temps et dans l'espace a affaibli les niveaux de production. La récolte de céréales, pour la campagne actuelle, est estimée à 50 millions de quintaux, soit 12% en moins que la récolte moyenne de la période 2000-2004. Le dynamisme des principales activités non agricoles s'est traduit par une amélioration de la situation de l'emploi, notamment en milieu urbain. Les baisses du nombre de chômeurs, au 1er trimestre 2008, s'élèvent à 6,3% contre une hausse de 1,4% pour le milieu rural. La consommation des ménages progresserait à un rythme soutenu, en dépit des hausses des prix, relevées au cours des deux derniers trimestres.

Les interventions de la Caisse de Compensation limitent amplement les répercussions de ces hausses, notamment au niveau des prix de consommation.
Au mois de juin 2008, l'indice global des prix a augmenté de 4,7% par rapport au même mois de l'année passée. La contribution des produits alimentaires à cette croissance s'élève à 4 points. L'inflation est aussi ressentie au niveau des prix des matières premières, suite au renchérissement des inputs importés. L'indice des prix à la production industrielle avait avancé, une année auparavant, les premiers signes d'une inflation par les coûts. Les manifestations de l'inflation précitée sont relatées par le calcul de l'inflation sous-jacente. Cette dernière a évolué au cours du même mois, en glissement annuel, de 5,2%.
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Financement de l'économie

Au niveau du financement de l'économie, la croissance des moyens de paiement devient, en ce début de l'année, plus modérée, comparativement à leurs niveaux il y a deux années. En effet, l'accroissement de la masse monétaire s'est situé à 12,5%, en glissement annuel, au deuxième trimestre 2008, après avoir enregistré 19,3% au même trimestre de 2007. Les crédits bancaires continuent de soutenir la création monétaire. Le niveau des encaisses monétaires reste important, suite aux accroissements enregistrés au cours des dernières années. Au total, donc, l'excédent monétaire demeure un facteur de risque au cas où les encaisses liquides se transformeraient en dépenses.
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