Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Fête du Trône 2006

Un 1er Mai sous haute tension

Tous les syndicats ayant participé au dialogue social, n'ayant pris fin qu'hier, veulent un premier mai explosif. Une propension que l'on retrouvait dans les déclarations des chefs de file à leur sortie du siège de la Primature. N'empêche, le gouvernement a pris l'engagement d'appliquer toutes ses propositions, faisant table rase des réticences syndicales.

Un 1er Mai sous haute tension
Notons qu'après moult tractations, le Premier ministre a revu sa copie sur un certain nombre de revendications phares. Ainsi, le package final du gouvernement retient une revalorisation du Smig de 10% sur deux années et pour la première fois une hausse de même envergure du Smag (agricole), une amélioration des allocations familiales de 50DH (les portant de 150 à 200 DH), une baisse de l'IR de 42 à 40% en 2008 pour arriver à 38% en 2011, dès 2009, les salaires de 3200 DH seront exonérés puis à terme ceux de 3500, 95% des retraités exonérés d'IR en 2011 et une revalorisation des pensions minimales principales de 500 DH/mois à 600 DH. Quant aux revenus dans la fonction publique, ils doivent connaître une amélioration de 10,4% sur la période 2008-2011 avec une augmentation minimale nette de 300 DH par mois.

L'Exécutif a estimé initialement le coût du dialogue social à 14 MMDH dispatchés en 5 MMDH pour les augmentations de salaires et 9 MMDH sous forme de réduction de l'impôt sur le revenu. Cette manne considérable aurait entre temps connu une hausse de un à deux milliards de DH. Malgré cet effort budgétaire grandiose, les syndicats rejettent en bloc les «sacrifices» gouvernementaux les considérant “inconséquentes”. A l'orée du 1er mai, trois Centrales (UMT, FDT, ODT) ont lancé, comme par coïncidence, un mot d'ordre de grève générale pour le 13 mai dans le secteur public et les collectivités locales. A ne lire dans ce télescopage aucune action commune, les trois syndicats feront chacun cavalier seul.

Les syndicats surfent quant à eux sur une autre vague, celle de l'escalade ô combien mobilisatrice des troupes en pareilles circonstances. Du moins jusqu'en septembre prochain où les trois partenaires sociaux se sont donné rendez-vous pour reprendre les négociations. Gouvernement, syndicats et patronat auront au moins convenu d'une chose : institutionnaliser le dialogue social pour lui décoller ce cachet de saisonnalité et d'improvisation qui le vidait de sa vraie vocation.

Loin de la cacophonie des tractations sociales, le syndicalisme marocain se trouve aujourd'hui sur la corde raide, ballotté entre son devoir revendicatif et les nouveaux paramètres de l'économie mondialisée qui requiert plus de participation, voire d'apaisement. Notre dossier revient sur cet aspect et tant d'autres afin de démystifier un environnement syndical à la croisée des chemins.
Lisez nos e-Papers