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L'enquête du HCP, rigueur et espoir

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Le Haut commissariat au Plan vient de rendre publics les premiers résultats de l'enquête nationale sur les niveaux de vie des ménages pour l'année 2007. La dernière enquête du genre remonte en effet à l'année 2001. Compte tenu de l'expérience acquise depuis la dernière opération, de la méthodologie utilisée en 2006-2007, du nombre d'enquêteurs et de l'importance du questionnaire -900 questions posées, répertoriées ensuite et analysées- l'enquête que le Haut commissaire vient de présenter mercredi est significative et importante. Ses résultats sont cautionnés par la qualité du travail et le partenariat de la Banque mondiale. Ils nous apportent des indications précieuses sur les dépenses des ménages marocains.

D'ores et déjà, l'on peut dire qu'il s'agit là d'un travail exhaustif, mené avec rigueur et pertinence. Il nous offre de précieuses indications, notamment sur l'amélioration des conditions de vie, la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité qui reculent et les effets d'une politique économique comme aussi de l'INDH dont on perçoit avec plus ou moins de précision les effets salvateurs.

Un thème central ressurgit à travers les premières conclusions, à savoir celui de la pauvreté que le rapport présente comme un «indicateur quantitatif», distinguant d'ailleurs entre «pauvreté relative et vulnérabilité». En gros, la dépense annuelle par personne en 2007 était de 11.222 dirhams par personnes, alors qu'elle ne dépassait pas 8.289 dirhams en 2001. Elle a ainsi progressé de 5,1% en terme nominal et de 2,3% en terme réel. Cette amélioration du pouvoir d'achat concerne aussi bien les milieux urbains que ruraux, l'écart entre les deux s'étant réduit de 2 fois en 2001 et à 1,8 fois en 2007. Le rapport souligne que la progression des niveaux de vie entre 2001 et 2007 a été profitable pour l'ensemble des ménages, en particulier aux «populations pauvres et vulnérables». La description des genres de dépenses fait ressortir en premier lieu celle de l'alimentation, ensuite de nouvelles dépenses portant sur les transports, les communications. Soit une hausse en tout de 112%, ce qui signifie une réelle mobilité des Marocains.

L'enseignement, la culture et les loisirs qui forment le poste de la deuxième dépense augmentent de 63%. L'enquête révèle que la pauvreté a été combattue puisqu'une amélioration globale du niveau de vie a été constatée. Mais les inégalités sociales sont restées en stagnation. Les chiffres sont éloquents à ce titre : la pauvreté est passée sur la période 2001 à 2007 de 15,3% à 9% au niveau national, de 7,6% à 4,8% en milieu urbain et de 25,1% à 14,5% en milieu rural. Quant à la vulnérabilité, elle est passée de 22,8% à 17,5% au niveau national.

On estime à ce niveau que le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté s'élève à 2,8, alors que 1,7 million de Marocains sont sortis de la pauvreté et 1,2 million ont échappé à la vulnérabilité. Est-ce à dire que pendant la même période -entre 2001 et 2007- les conditions de vie des citoyens se sont améliorées, réduisant la menace de pauvreté et offrant de l'espoir aux ménages. Mieux, les critères du Millénaire fixés par l'ONU et la Banque mondiale sont en voie de réalisation.

D'emblée, il convient de mettre en exergue les retombées des progrès réalisés par l'économie nationale et, eu égard à la pauvreté, à l'effet porteur que continue de générer l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Celle-ci a porté ses efforts sur les communes, la campagne et les régions reculées avec des résultats positifs et parfois significatifs. L'enquête du Haut commissariat au Plan est un travail d'une rigueur scientifique qui ne le cède en rien à une enquête sociologique d'envergure menée dans les démocraties occidentales. Pertinente et indépendante, elle est révélatrice de l'évolution de notre pays.
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