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«Le potentiel économique de nos deux pays offre beaucoup d'opportunités»

Le ministre roumain des Affaires étrangères, Lazar Comanescu, effectue, du 6 au 8 novembre, une visite officielle pour coprésider avec Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, les travaux de la Commission mixte qui seront couronnés par la signature d'un nouvel accord-cadre de coopération bilatérale et d'un protocole de partenariat dans le domaine agricole.

«Le potentiel économique de nos deux pays offre beaucoup d'opportunités»
Lazar Comanescu
A cette occasion, le ministre roumain sera reçu par Abbas El Fassi, Premier ministre, Mustapha Mansouri, président de la Chambre des représentants, et Ahmed Chami, ministre des Industries, du Commerce et des Nouvelles technologies.

La Roumanie et le Maroc sont deux pays émergents, avec un taux de croissance économique au-dessus de la moyenne continentale, des économies qui ne sont pas en compétition, mais, par contre, ont un degré élevé de complémentarité, et dont le potentiel doit être mis en valeur.

La coopération avec la Roumanie qui existait avant 1989 se développe davantage. Depuis, ce pays s'est impliqué dans l'aménagement des constructions portuaires au Maroc. Une société roumaine participe, après l'année 2000, à la réalisation des ports Dakhla et Al Hoceima. À présent, les sociétés roumaines de bâtiment sont au Maroc en vue de l'aménagement du complexe portuaire Tanger Med, de l'extension du réseau d'électrification dans l'espace rural, de la réalisation d'un boulevard et du réseau de transport urbain basé sur le métro léger, ainsi que d'un centre de stockage-recyclage des déchets ménagers, à Casablanca. L'on souligne également l'ouverture par Renault-Dacia d'une nouvelle entreprise à Casablanca, d'une capacité annuelle d'assemblement d'environ 200.000 automobiles, ainsi que l'appréciation dont jouit le modèle Logan, considéré au Maroc comme le successeur de l'ancienne Dacia 1300.Le volume des échanges économiques bilatéraux s'est chiffré en 2007 à 125 millions de dollars, 40% de plus par rapport à 2006.

Les principaux produits à l'exportation roumaine vers le Maroc sont constitués des pièces et composants pour la voiture Dacia Logan, des produits sidérurgiques et chimiques, des médicaments, et des articles sanitaires, des files synthétiques, des colorants, des roulements, des instruments et appareils optiques, de verre à vitre, papier et cartons, ainsi que des céréales et du bois. Le Maroc exporte vers la Roumanie des phosphates, des conserves végétales et de poisson, des agroalimentaires, des agrumes, des chaussures et des produits textiles.
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Interview: LAZAR COMANESCU, ministre roumain des Affaires étrangères

LE MATIN : Vous serez en visite officielle au Maroc, du 6 au 8 novembre 2008, pour coprésider avec le ministre marocain des A.E. et de la Coopération, M. Taieb Fassi Fihri, les travaux de la 10e session de la Commission mixte intergouvernementale de coopération entre la Roumanie et le Maroc. Pourquoi avoir attendu, depuis 2003, pour relancer ce rendez-vous qui devait être annuel ?

LAZAR COMANESCU :
Après le changement en 1989 et comme conséquence directe de ce changement profond la Roumanie a concentré ses efforts vers l'intégration européenne et euro-atlantique. Il était logique, une fois cette objectif réalisé, que mon pays s'engage à relancer ses rapports bilatéraux avec ses partenaires traditionnels parmi lesquels se trouve bien sûr le Maroc. En effet, l'adhésion à l'Union européenne apporte une valeur ajoutée à la perspective et au potentiel de ces rapports. Compte tenu des changements profonds dans l'économie roumaine, nous sommes à la recherche de modalités plus flexibles, pragmatiques et mieux adaptées aux nouvelles réalités de la globalisation pour faire le point sur nos relations économiques et commerciales. C'est dans un pareil contexte que notre Commission mixte de coopération économique et technique a lieu.

Les relations économiques et politiques unissant le Maroc et la Roumanie sont qualifiées de part et d'autre de privilégiées. Comment comptez-vous les mettre en valeur ?

Nos deux pays sont unis par des liens d'une excellente entente politique qui n'a point faibli durant des décennies. Il est vrai à la fois que le processus de réforme économique après 1990, qui a entraîné la diminution sévère de certains domaines industriels (la chimie entre autres), a eu des répercussions sur l'évolution des relations économiques, par exemple la chute des importations des phosphates du Maroc, pour nous limiter à un seul exemple. Mais, entre-temps, l'économie roumaine s'est sensiblement structurée et le taux de croissance, l'un des plus forts de l'Union européenne, de pair avec les progrès notables de l'économie marocaine, nous offre aujourd'hui une base beaucoup plus diversifiée et plus solide pour notre coopération économique.

Lors de votre nomination en avril dernier à la tête de la diplomatie roumaine, vous aviez défini vos priorités économiques. Quel domaine d'activité est prioritaire dans le partenariat avec le Maroc ?

Le potentiel économique de nos deux pays offre beaucoup d'opportunités. Sans être exhaustif, nous pensons à l'énergie, à l'agriculture, à l'aménagement portuaire, où nous avons eu déjà une bonne expérience, ou à l'industrie, en particulier celle de l'automobile (à voir la Logan).

Vous avez toujours prôné la nécessité de consolider la coopération bilatérale, à travers la conclusion d'accords de partenariat. Quels seront les accords devant être signés lors de la tenue des travaux de la commission intergouvernementale mixte maroco-roumaine?

Nous sommes prêts à signer l'accord-cadre de coopération entre le gouvernement de la Roumanie et le gouvernement du Royaume du Maroc, ainsi que le protocole de coopération dans le domaine agricole. D'autres accords, en phase finale de négociation, seront signés à Bucarest lors de la visite du chef du gouvernement marocain, que nous espérons accueillir au printemps prochain.

Quelles sont les opportunités de coopération avec les opérateurs privés de votre pays, surtout après son intégration à l'UE en 2007 ?

L'économie roumaine aussi bien que l'économie marocaine offrent beaucoup d'opportunités, particulièrement pour des investissements et pour l'implication des opérateurs dans des projets concrets, soit en Roumanie soit au Maroc. De même, je crois qu'il mérite d'explorer la possibilité de réaliser des projets communs (joint-ventures) dans des pays tiers. Il ne faut pas oublier non plus le potentiel particulier des PME, que nous devons fortement encourager.

En votre qualité d'expert des affaires européennes, puisque vous étiez chef de la mission de la Roumanie et puis représentant permanent de votre pays auprès de l'UE. Quelle nouvelle configuration peut-on envisager de cadre partenarial entre le Maroc et l'UE, suite notamment à l'octroi du «statut avancé» ?

Après le plus récent Conseil d'association entre le Maroc et l'UE, en octobre 2008, l'UE a adopté plusieurs mesures qui permettront au Maroc de venir plus près de l'UE, confirmant ainsi son statut avancé. Ces mesures visent une coopération politique et de sécurité plus forte, la préparation d'un accord de libre-échange plus profond et complet, et l'intégration progressive du Maroc dans les politiques sectorielles de l'UE. On ne doit pas oublier le fait que le Maroc est déjà le bénéficiaire principal de la politique européenne de voisinage, avec une aide financière de 654 millions d'euros de 2007 à 2010.
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