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Pour que l'essor économique ne soit pas un écroulement écologique

Parmi les visibles recommandations de l'étude relative au Plan de déplacement urbain (PDU) figure l'amélioration de la qualité de l'air respiré par les Casablancais.

Pour que l'essor économique ne soit pas un écroulement écologique
Ces recommandations s'inscrivent directement dans les démarches prises pour un quotidien urbanistique meilleur. Dans ce cas, l'encouragement des transports écologiques Tramway, RER, s'avère l'un des outils fiables pour réduire l'utilisation des véhicules personnels. Selon une étude menée récemment dans ce cadre, un bus, même en mauvais état, qui transporte 50 personnes pollue toujours moins que 25 voitures. Cependant, on ne peut pas demander aux gens de ne pas utiliser leurs voitures si on ne leur propose pas de situation alternative. Selon le dernier bulletin de février 2008 sur « la qualité de l'air à Casablanca » émis par la direction de la météorologie nationale, "l'air n'est pas aussi pollué comme on l'imagine". En effet, depuis 2003, des stations de mesure ont commencé à être installées à Casablanca pour essayer de cerner l'ampleur de la pollution. C'est ainsi que des capteurs ont d'abord été posés dans le secteur industriel d'Aïn Sbaâ, au niveau du club ONCF, et devant l'hôpital d'enfants de Casablanca, dans l'avenue Zerktouni où les embouteillages sont quasi permanents. En 2005, un troisième site a été ouvert à Sidi Othmane.

Depuis, deux nouvelles stations à la wilaya et au lycée Al Jahid de Derb Sultan ont été inaugurées. Selon un responsable dans le Centre météorologique de Casablanca, « La qualité de l'air dans la métropole dépend essentiellement des facteurs climatiques. On peut présumer que celle-ci est en amélioration progressive, les bulletins livrés hebdomadairement se font selon les normes marocaines qui ne différent pas de celles internationales. Les paramètres de disposition généreuse (les vents) sont l'indication d'une qualité d'air bonn».
Toutefois, ces déclarations sont loin de soulager les inquiétudes des citoyens casablancais. «Je fais le trajet chaque matin du Boulevard Bnou Tachefine à Bd Zerktouni pour conduire mes enfants à l'école et je ne peux vous décrire le stress et la pollution qu'on subit quotidiennement », affirme Hassan, père de deux enfants.

Selon les professionnels du domaine, un seul élément sauve Casablanca et lui évite d'être un fumoir irrespirable : sa situation géographique. Bâtie en bord de mer, la ville profite de vents favorables qui lui permettent d'évacuer une partie de sa pollution atmosphérique. Rappelons que côté industrie, des efforts sont aussi à faire pour diminuer le taux de pollution au niveau de la cité blanche.
Même avec l'existence de dispositions pour empêcher les entreprises de polluer l'atmosphère et les forcer à dépolluer leurs installations quand le mal est fait, Aïn Sebaâ reste la région la plus polluée, selon la même étude menée en février 2008, soit 760 dépassements par rapport au seuil d'information de la population et 397 autres par rapport au seuil de l'alerte.

Concernant les particules en suspension, le rapport révèle que la norme marocaine n'est pas respectée dans les zones soumises à l'étude.
Tous ces polluants de la qualité de l'air ont été mesurés de manière continue, à l'aide d'analyseurs. Des moyennes horaires et journalières ont été calculées à partir des valeurs instantanées mesurées. Selon le même bulletin, la loi atmosphérique de 2003, qui fixe les niveaux d'émissions autorisées des usines, n'a toujours pas entré en vigueur. Dans cette perspective bon nombre de médecins et spécialistes ont relevé que la pollution atmosphérique dans la capitale économique est inquiétante est qu'elle est la cause directe de maladies respiratoires.
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Lois en tiroirs

Le Maroc est doté d'un arsenal juridique en mesure de stopper les dégâts imposés à l'environnement. Il suffit juste d'appliquer la loi 13-03-2003 et ses décrets d'application relatifs à la lutte contre la pollution de l'air et celui de 1998 complétant l'arrêté de 1953 sur la police de la circulation et du roulage, particulièrement l'article 21 bis relatif à l'émission de fumée, du monoxyde de carbone et de l'opacité. Tout cet arsenal pourrait, s'il était appliqué, contribuer au changement de comportement des industriels, qui ne se soucient guère du respect de l'environnement. Il faut également appliquer le principe du pollueur payeur pour réparer les dommages que font subir ces unités industrielles à l'homme et à la nature.

Les sources de pollution au niveau de la capitale économique sont multiples. D'abord la forte concentration des industries représentant un potentiel important de pollution atmosphérique et liquide. 97% des émissions de monoxyde de carbone, 94% des oxydes d'azote, 88% des dioxydes de soufre et 99,5% des composés organiques volatils rejetés dans l'air, proviennent des unités industrielles. Lesquelles déversent chaque jour 480.000 m3 d'eaux usées dans la nature. L'autre source est le transport. L'utilisation de vieilles voitures et de vieux bus, et surtout du mauvais carburant accentue cette pollution. La majeure partie des émissions de CO2 et des particules provient des automobiles et des camions diesel.
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