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L'affaiblissement continue

Les Etats-Unis ont perdu des emplois pour le septième mois consécutif en juillet, tandis que le chômage bondissait à son plus haut niveau en quatre ans, confirmant les difficultés persistantes de l'économie dans le sillage de la crise de l'immobilier.

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L'économie a supprimé 51.000 emplois en juillet, ce qui est une relativement bonne surprise car les analystes s'attendait à 75.000 licenciements nets. De plus, les révisions font ressortir 51.000 pertes d'emploi pour juin et 47.000 pour mai, au lieu de 62.000 annoncé initialement pour chacun des deux mois.
Mais dans le même temps le chômage a bondi à 5,7% de la population active, contre 5,5% le mois précédent, ce qui est le niveau le plus élevé depuis mars 2004.
"Ce sont des chiffres faibles", a estimé Stephen Gallagher, de la Société Générale. "Mais compte tenu de la morosité ambiante, ils révèlent en même temps une résistance inattendue", a-t-il ajouté. La Bourse de New York a d'ailleurs réagi avec soulagement dans un premier temps, avant de plonger dans le rouge, plombée par les pertes trimestrielles de General Motors.
La porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, a pour sa part jugé les chiffres "mitigés", relevant en même temps la hausse du taux de chômage et celle des salaires.

Les analystes avertissent de leur côté qu'il y a peu de raisons d'espérer une embellie rapide. "Même si le déclin de l'emploi n'a pas été énorme, il a concerné un grand nombre de secteurs, seuls la santé et le secteur minier affichant un semblant de vigueur", a noté Nigel Gault, du cabinet Global Insight. Les suppressions d'emplois ont en effet été la règle quasi générale : 22.000 dans le bâtiment, 35.000 dans l'industrie, 17.000 dans la distribution et 24.000 dans les services aux entreprises. De plus "le nombre d'heures travaillées a décliné, ce qui n'est pas de bon augure pour les futures embauches", a ajouté M. Gault.
Le département du Travail a avancé un élément d'explication au bond du chômage en soulignant la "hausse notable" observée ces trois derniers mois chez les 16-24 ans, qui ont eu plus de mal à trouver un job d'été. Pour leur part, certains économistes expliquent le relativement faible niveau des licenciements par le contrecoup de la "reprise sans emploi" que les Etats-Unis avaient connue après la récession de 2001.

"Nous avions alors eu un niveau d'embauches décevant, et c'est peut-être une bonne nouvelle aujourd'hui, car nous n'avons pas la vague de licenciement généralement associée à un ralentissement économique", note Scott Anderson de la banque Wells Fargo. Ce sursis pourrait ne pas durer. A présent que l'effet des chèques de remise d'impôt commence à se dissiper, la croissance risque de ralentir fortement d'ici la fin de l'année, voire de devenir négative au quatrième trimestre.
"Nous risquons alors de voir une dégradation de la situation de l'emploi, avec près de 100.000 licenciements par mois vers la fin de l'année", avertit John Lonski, de Moody's.

Ce rapport sera soigneusement décortiqué par la banque centrale (Fed) qui réunit son comité de politique monétaire (FOMC) la semaine prochaine. Pour les analystes, on s'achemine tout droit vers un maintien à 2% du taux directeur. "Les chiffres d'aujourd'hui n'étaient ni assez forts, ni assez faibles pour donner une bonne raison à la Fed de changer sa politique à court terme", estime M. Lonski.
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