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Une politique budgétaire expansive

La politique budgétaire de l'Etat s'inscrit dans une orientation de détente, à travers l'accompagnement et la stimulation de la croissance économique, la réactivation du marché de l'emploi, le maintien du niveau de vie des ménages et la subvention des prix.

Une politique budgétaire expansive
Pour le reste de l'année, il est prévu une poursuite de l'effort de l'investissement public à un rythme important. Les dépenses de fonctionnement, principalement les salaires des fonctionnaires, s'accroîtraient selon une allure plus vive, en raison des recrutements programmés. Les charges de compensation subiraient les effets de l'envolée des cours des matières premières et des produits de base. A ce niveau d'ailleurs, le Conseil de gouvernement a décrété une rallonge budgétaire de 14 MMDH, au titre de la Loi de finances en cours. C'est ainsi que malgré la poursuite du bon comportement des recettes budgétaires, il est fort probable que les pressions sur les dépenses publiques s'intensifient vers la fin de l'année. Les perspectives de clôture du budget 2008 tablent sur une reprise du déficit global, après un léger excédent budgétaire en 2007 et qui était, par ailleurs, exceptionnel. Toutefois, il est prévu que le taux du déficit ne dépasserait pas 3% du PIB.

La politique budgétaire adoptée par les pouvoirs publics, pour l'année 2008, se veut expansive. L'objectif visé est le soutien de la croissance économique et le développement social à travers les grands projets structurants d'infrastructure et d'habitat. Pour ce faire, l'Etat compte sur une bonne évolution des recettes fiscales, à l'image des années antérieures. En dépit d'une conjoncture économique et financière mondiale défavorable, les finances publiques continuent de résister aux chocs extérieurs. La bonne tenue des recettes permet aux autorités d'absorber, à court terme, les coûts exorbitants des subventions sans compromettre la stabilité macroéconomique.
D'ailleurs, l'augmentation substantielle des recettes fiscales a été l'une des performances majeures de la gouvernance des finances publiques au cours des dernières années. Cette forte progression est le fruit notamment de la réforme de la politique fiscale en cours, de l'efficacité accrue des contrôles fiscaux et de l'élasticité globale du système fiscal dans les secteurs en expansion.

L'exécution du budget 2008, durant les huit premiers mois, fait ressortir une poursuite du renforcement et du dynamisme des recettes fiscales. La pression fiscale a légèrement baissé et les recettes y afférentes ont sensiblement augmenté. Par conséquent, l'épargne budgétaire s'est nettement améliorée et le solde global est provisoirement excédentaire. Au total, la situation des charges et ressources du Trésor a fait ressortir un excédent budgétaire de 7,2 MMDH, reflétant une nette amélioration des recettes fiscales face à un accroissement moins rapide des dépenses en dépit de la hausse continue des charges de compensation. En effet, les recettes fiscales ont augmenté de 25,3% en glissement annuel et se sont chiffrées à 127,4 MMDH, soit un taux de réalisation de 87,1% des prévisions du budget 2008. Cette hausse est attribuable essentiellement au produit des impôts directs qui a marqué une hausse de 38%. En effet, les rentrées au titre de l'impôt sur les sociétés ont augmenté de 65,7% pour atteindre 32,4 MMDH, soit un taux de réalisation de 110,2%.

Les recettes procurées par l'impôt sur le revenu, d'un montant de 22 MMDH, se sont accrues de 13%. Pour sa part, le produit des impôts indirects, chiffré à 54,6 MMDH, s'est renforcé de près de 20%. La taxe sur la valeur ajoutée a procuré un montant de 42,1 MMDH, en hausse de 25,6%, tandis que les rentrées de la taxe intérieure de consommation n'ont progressé que de 4,1%. S'agissant des recettes non fiscales, elles ont connu une quasi-stabilité à 10,6 MMDH, recouvrant une baisse de 8,7% du produit de monopole et une hausse de 9,3% des autres recettes. Les recettes ordinaires ont, ainsi, totalisé 139,7 MMDH, montant en hausse de 22,2% d'une année à l'autre. Les dépenses courantes, exécutées à hauteur de 74,6%, se sont accrues à un rythme moins rapide de 17,5%, se chiffrant à 103,6 MMDH, en dépit de l'alourdissement des charges de compensation, qui ont atteint 21,9 MMDH au lieu de 8,6 MMDH un an auparavant. Les dépenses de fonctionnement, d'un montant de 69,2 MMDH, se sont élargies de 4,4%, en liaison essentiellement avec l'augmentation de 5,1% de la masse salariale, suite aux revalorisations décidées dans le cadre du dialogue social au printemps 2008. Quant aux charges relatives aux intérêts de la dette, elles ont marqué une baisse de 6%, recouvrant une diminution de 8,1% des intérêts de la dette intérieure et une hausse de 6,4% de ceux relatifs à la dette extérieure.
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La masse salariale

La masse salariale s'est accrue de 4,9% en moyenne entre 2004 et 2007 pour atteindre 65,2 MMDH, soit près de 50% des dépenses de l'Etat (hors dette) et 80 à 90% des dépenses totales de certains secteurs. L'évolution de la masse salariale montre que la hausse est imputable à la revalorisation des salaires dans un contexte de maîtrise des effectifs.
En effet, entre 1990 et 2006, le salaire moyen a progressé de 6,4% par an en moyenne, alors que l'évolution des effectifs n'a pas dépassé 1,3% par an. Par rapport au PIB, la masse salariale est relativement élevée en comparaison à des pays de niveau de développement comparable, malgré sa baisse de 11,3% en 2004 à 10,8% en 2007 comme résultat des efforts déployés (limitation des postes budgétaires ouverts par la Loi de finances, non remplacement des postes libérés suite aux départs à la retraite, départ volontaire, suppression des recrutements dans les basses échelles…). Centrés sur les postes budgétaires, ces efforts restent insuffisants et devraient être couplés avec une meilleure gestion des crédits à travers l'articulation de la prévision budgétaire avec la gestion des ressources humaines et avec la responsabilisation des ordonnateurs dans la perspective du passage des crédits évaluatifs aux crédits limitatifs.
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