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Allergie, quand tu nous tiens

Des éternuements intenses, violents, en salves, 10, 15 fois à la suite ; un écoulement nasal aqueux, inondant les mouchoirs ; une obstruction nasale brutale, complète et bilatérale ; larmoiement, prurit oculaire, impression de corps étrangers sous les paupières ; respiration de plus en plus difficile et sifflante ; toux…

Allergie, quand tu nous tiens
voici les principaux signes de la rhinite allergique, une maladie qui constitue pour ceux qui en sont atteints un véritable cauchemar, surtout à l'annonce du printemps. Car dans les cas les plus sévères, cette scène peut se terminer par une crise d'asthme. «Les intrications avec les autres maladies allergiques sont importantes, notamment avec la pathologie asthmatique, l'eczéma, l'urticaire et la conjonctivite allergique», souligne Dr. Benkirane Sanae, allergologue
Caractérisée par une inflammation des muqueuses du nez, la rhinite allergique est une maladie très fréquente qui survient lorsqu'une personne sensibilisée se trouve en présence d'un allergène.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'allergie est considérée comme étant la 4e maladie dans le monde. En 2010, l'OMS estime que la moitié de la population mondiale sera concernée. Aujourd'hui, elle touche entre 10 à 40% de la population selon l'âge et le pays. «A Casablanca, il y a un véritable boom des allergies. Ceci est dû essentiellement à la pollution. Et ça augmente de manière très significative, surtout chez les enfants», affirme le Dr. Benkirane. Selon notre spécialiste, on distingue deux types de rhinite : la persistante, présente tout au long de l'année, qui est due à des allergènes que l'on trouve en permanence dans l'environnement (acariens, poils d'animaux, moisissures…), et la saisonnière, liée surtout aux pollens des arbres, graminées et herbacées, qui se manifeste chaque année à la même saison.

Les facteurs irritants qui peuvent aggraver les symptômes sont la fumée de tabac et des feux de foyer, les parfums, la pollution de l'air, le vent ou les courants d'air, et les écarts de température. Sans oublier les acariens (insectes microscopiques contenus dans la poussière), le pollens, les poils et squames de chat qui sont les principaux responsables de la rhinite allergique. Autant dire que lutter contre cette maladie est presque une mission impossible. Autre «ennemi» important relevé par les allergologues est le mode de vie qui semble être le principal coupable de la rhinite. La mobilité géographique vers des régions riches en pollens, l'enfermement prolongé dans des habitations non aérées, la pollution des automobiles, le tabagisme passif, le stress, le manque de vitamines, l'obésité… sont autant de facteurs aggravants.

«La composante génétique héréditaire n'est pas non plus à négliger. En effet, les personnes ayant un ou les deux parents atteints d'une maladie allergique ont plus de risque de développer, elles-mêmes, une allergie sous la forme d'une rhinite notamment. C'est ce qu'on appelle des personnes à risque», explique le Dr Benkirane.
Aussi, pour éviter d'avoir une crise et prévenir au maximum l'apparition des symptômes, le mieux est donc d'éliminer le ou les facteurs responsables, soit les allergènes. «Il n'y a pas d'âge pour la rhinite allergique. Elle peut apparaître ou disparaître à n'importe quel moment. C'est une maladie imprévisible. Il faut donc adopter une certaine hygiène de vie et faire des tests cutanés pour typer la cause», continue le Dr. Benkirane.

Et selon les allergènes incriminés, cette élimination (ou éviction) est plus ou moins facile. En cas de rhume des foins, l'éviction des allergènes est plutôt difficile car il faudrait supprimer pelouses, arbres et fleurs… Pour les acariens, la suppression est un peu plus facile si quelques règles sont respectées: aération des pièces, aspirations fréquentes, literie synthétique, etc. Certaines règles quotidiennes doivent aussi être respectés par les malades. Ainsi, ces derniers doivent toujours avoir sur eux une petite veste
ou un pull au cas où le vent se lèverait ; en voiture par exemple durant le printemps, saison propice pour le pollen, il faut éviter d'ouvrir les fenêtres…
Mais, lorsque la rhinite est là, il ne reste plus que le traitement médicamenteux qui vise à guérir les symptômes rapidement.

Et le plus souvent, il suffit juste de supporter la crise. Les antihistaminiques par voie orale ou les corticoïdes par voie nasale sont les classes thérapeutiques les plus efficaces face à une rhinite allergique légère. «Avec les nouvelles générations, il n'y a pas d'accoutumance et les effets secondaires ont pratiquement été entièrement éliminés», précise le Dr Benkirane. Pour des symptômes plus sévères, des corticoïdes par voie générale peuvent être prescrits.
Mais il y a un point que les traitements ne peuvent en aucun cas soigner, c'est l'altération de la qualité de vie provoquée par la rhinite allergique.

En effet, la vie sociale d'une personne allergique peut s'en trouver affectée (quel allergique ne s'est pas senti honteux au cinéma ou au théâtre avec ses éternuements à répétition pendant toute la durée du spectacle ?), mais aussi scolaire et professionnelle. En effet, sur le lieu de travail, la somnolence due à des médicaments à effets sédatifs peut poser des problèmes.
«C'est une maladie chronique qui provoque en effet beaucoup de désagréments dans la vie quotidienne. Ce n'est pas toujours évident de gérer des éternuements à répétition, un écoulement nasal permanent… c'est très gênant pour les personnes allergiques», affirme le Dr Benkirane. Autrement dit, il vaut mieux prendre son mal en patience et apprendre à vivre avec !
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