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Zapatero décroche un second mandat

Net vainqueur des législatives, dimanche, en Espagne, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero va devoir, faute de majorité absolue, nouer de délicates alliances pour gouverner, vraisemblablement avec les nationalistes.

Zapatero décroche un second mandat
Le Parti socialiste espagnol (PSOE) a amélioré son score à l'issue du scrutin de dimanche, obtenant 169 sièges de députés, cinq de plus qu'en 2004, mais reste privé d'une majorité absolue.

Le PSOE n'est pas parvenu à creuser l'écart avec son principal adversaire, le Parti populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy, dont le groupe au Parlement s'accroît également de cinq députés (153 au total) au terme d'une élection marquée par une accentuation de la déjà forte bipolarisation du système politique espagnol.
Les alliés des socialistes durant la législature passée, les écolo-communistes d'Izquierda Unida et les nationalistes catalans de gauche d'ERC ont été laminés, passant pour les premiers de cinq à deux sièges et pour les seconds de huit à trois députés.

M. Zapatero "va devoir continuer à compter sur des appuis extérieurs, sûrement différents de ceux qu'il avait en 2004", relève lundi le quotidien de centre-gauche El Pais.
M. Zapatero et les dirigeants du PSOE ne se sont pas prononcés sur le type d'alliances qu'ils envisageaient pour la législature qui s'ouvre.
"Aujourd'hui, il convient de fêter la victoire", a éludé lundi le numéro du PSOE, José Blanco, interrogé sur les possibles alliances à venir.
"Le président du gouvernement décidera s'il veut gouverner seul", en comptant sur des appuis ponctuels au Parlement des autres formations, ou "en coalition", a-t-il ajouté.

"Je gouvernerai avec la main ferme et la main tendue", avait lancé dimanche soir M. Zapatero, appelant à une "nouvelle étape sans crispation", en référence aux quatre ans de très dures confrontations avec le PP, en particulier sur le thème des nationalismes basques et catalans.
C'est vers les nationalistes catalans de Convergencia i Unio (CIU, centre-droit), légèrement renforcés du scrutin avec 11 députés contre 10 auparavant, que se tournaient les regards lundi.

Le résultat acquis par CIU lui permet de devenir une "force politique centrale" en Espagne, a estimé son leader Josep Antoni Duran i Lleida.
CiU, avec qui Zapatero avait négocié pour élaborer dans la souffrance un nouveau statut d'autonomie élargie pour la Catalogne, "sera la clef de la législature", estimait le journal catalan, La Vanguardia.

Peu avant le scrutin, cette puissante coalition nationaliste de centre-droit était sortie du bois en se déclarant disposée à une alliance avec le vainqueur du 9 mars.
Son chef de file, M. Duran Lleida, pose comme "condition", l'application intégrale du statut catalan", adopté en 2006 mais dont la mise en pratique est source de tensions avec le pouvoir central. "Du point de vue de l'arithmétique parlementaire, CiU est l'unique parti qui seul peut apporter le nombre de voix suffisant pour assurer au PSOE une majorité", reconnaît le journal libéral El Mundo.

Mais une telle alliance s'annonce difficile, étant donné la rivalité historique en Catalogne entre CiU et le Parti socialiste catalan qui dirige le gouvernement régional.
Quant au Parti populaire, il "est contraint à une profonde réflexion sur le type d'opposition qu'il a menée durant la précédente législature", commente lundi El Pais.
"La PP a perdu en gagnant", a résumé, en maniant le paradoxe le journal conservateur ABC, soulignant que le PP progresse en effet en voix et en nombre de députés par rapport aux résultats de 2004, "mais pas de manière suffisante".
Après avoir "fidélisé" dans la première moitié de la législature passée son électorat avec "une politique d'opposition dure, sans ménagement et quelquefois très antipathique, Mariano Rajoy n'a pas été capable de construire sur ce socle une plate-forme gagnante", critiquait ABC.
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La trace de l'ETA

Le contexte de ces élections a été bouleversé par l'assassinat attribué à l'organisation indépendantiste basque ETA, d'un ex-élu municipal socialiste, Isaias Carrasco, qui a suscité une vague de réprobation unitaire en Espagne. La presse conservatrice espagnole avait émis la crainte dimanche que cet assassinat ne provoque un vote de sympathie en faveur de M. Zapatero. Mais, comme l'estimaient la plupart des commentateurs espagnols, cet assassinat n'a pas fondamentalement influencé un scrutin conforme aux pronostics des derniers sondages officiels de la campagne de lundi dernier.Ces derniers avaient vu juste en prédisant une victoire du PSOE avec quatre points d'avance sur un PP en progression.
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