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Les ventes baissent durant le Ramadan

Si le hasard de la promenade vous mène en ces temps-ci auprès du marché des fleurs situé au Bd Zerktouni, vous pouvez aisément formuler l'hypothèse que rien ne manque au bonheur de ces fleuristes qui ont choisi comme travail l'agencement du beau et le commerce du bonheur.

Les ventes baissent durant le Ramadan
La marchandise est soigneusement posée pour attirer l'attention et le regard du client. Au long de cette ruelle qui monte au CHU Ibn Rochd règne un climat de fraîcheur et de couleurs. Dans cette fin de période estivale, le niveau de leur commerce baisse. «L'été, saison des fêtes, se termine dans peu de jours. Le Ramadan a fait que les gens reprogramment les mariages pour plus tard. Donc, en cette période, nous avons de moins en moins de clients», déclare Adil, vendeur de fleurs dans ce marché. Pourtant, il ajoute avec satisfaction: «Hamdolilah, j'ai des particuliers qui achètent de la marchandise d'une manière régulière, en plus des sociétés et des banques». Le fleuriste parle tout en coupant et en arrangeant les fleurs. Car comme tous les vendeurs, son vrai capital c'est le soin apporté à ses roses et ses fleurs. Ainsi, les marchands entament le travail aux premières heures de la journée. Ils font sortir les roses, les posent sur les étalages ‘'s'alimenter de la lumière'' et réorganisent les fleurs qui restent à l'intérieur de leurs échoppes.

Ils ne manquent pas de redresser les petites ombrelles pour protéger les plantes de la chaleur et du soleil. Pour encaisser de l'argent, ils font appel à des aptitudes, à savoir chercher des astuces pour acquérir le bien matériel en plus de la finesse et la sensibilité. Ce dernier détail est en mesure de limiter ou de multiplier les ventes. «Un bon fleuriste doit être capable d'embellir sa marchandise et la faire distinguer de celle des autres concurrents», nous confie l'un des fleuristes. Et d'ajouter que loin d'être un élément secondaire, le goût artistique est nécessaire pour l'exercice de ce métier. «Nous achetons la marchandise du même grossiste. Ce qui fait la différence entre nos étalages, c'est la touche finale de chacun», déclare un autre vendeur. Chose confirmée par Adil, un jeune fleuriste: «En plus des choix évidents de couleurs, les fleurs incluent également la manière dont elles sont présentées et arrangées». Doué pour agencer les fleurs et harmoniser les couleurs, Adil nous raconte volontiers son histoire avec le métier.

Agé de 28 ans, il a tenté de faire carrière dans plusieurs professions avant de se décider pour celle du fleuriste, métier que son grand-père faisait. Et à travers ses huit années de travail, il affirme que beaucoup de choses ont changé par rapport au temps de son grand-père. «Dieu merci, ce n'est pas comme avant. Les Marocains commencent à changer d'idées, offrir un bouquet de fleurs entre petit à petit dans nos habitudes». Certes, geste d'amour, d'amitié ou de respect et d'estime, offrir des fleurs traduit donc un ensemble de sentiments qui visent le rapprochement humain. C'est cette idée qui commence à se propager parmi les différentes tranches sociales marocaines. Or, des voix disent que l'achat des fleurs n'est pas un phénomène qui date d'aujourd'hui. Parlant d'une manière réservée et en mesurant ses mots, cette élégante femme, rencontrée au marché des fleurs, fait allusion à une tradition marocaine, selon elle, souvent oubliée lors du débat sur la culture des fleurs et des plantes.

«Il y a quelques années, on ne pouvait pas trouver un foyer ou une maison sans des plantes ou un bouquet de fleurs», indique-t-elle avant d'ajouter avec un ton sûr: «S'occuper des plantes, des arbres, des fleurs, ‘'ward beldi'' par exemple, était parmi les tâches quotidiennes des femmes marocaines. Alors, si on réfléchit un peu, on pourra nous rendre compte que la culture des fleurs est incluse dans nos coutumes».  Sans commenter cette déclaration, les spécialistes du marché de fleurs font, par ailleurs, distinction entre cultiver des plantes et offrir des fleurs ou roses à quelqu'un. «Certes, les Marocains décorent leurs maisons de plantes mais ils préfèrent offrir d'autres cadeaux que les fleurs. Preuve en est, nous sommes à côté de l'hôpital et peu de gens achètent des roses pour les patients. S'ajoute à cela l'envahissement du marché par les plantes et fleurs en plastique. Cependant, on reste optimiste en espérant que les idées changent de plus en plus avec la nouvelle génération», conclut un vieux fleuriste.
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Variation des prix

En été, haute saison des mariages, en fin d'année, Saint Valentin ou fête des mères, les fleuristes font preuve d'originalité et s'ingénient pour satisfaire leurs clients. Entre paniers sophistiqués, bouquets composés, roses solitaires… le choix est multiple chez les fleuristes traditionnels ou spécialisés. Il faut dire que les Casablancais sont aussi très attentionnés quand il s'agit de cadeaux ou de célébrations particulière. Il est à savoit qu'une petite attention coûte en moyenne 5 Dhs dans les marchés de fleurs et le double et plus dans les magasins spécialisées (10 à 15 Dhs). Le prix fluctue selon la variété, la longueur de la tige, le feuillage et d'un fleuriste à l'autre. L'emballage et la fraîcheur font la différence.

Chez certaines échoppes de fleurs spécialisée, la botte de 12 roses avec feuillage varie entre 130 et 150 Dhs, emballée, enrubannée et prête à offrir. Pour ceux qui désirent être plus originaux, les fleuristes proposent des paniers composés de différentes fleurs, parfois rares et aux parfums subtils qui leur coûteront les 600 Dhs et plus. Les bouquets et les compositions florales valent bien évidemment plus cher, et tiennent compte de la variété des fleurs et de la présentation, mais comme pour une simple rose, le prix atteint le double par rapport au marché traditionnel.

*Journaliste stagiaire
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