Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

«Mohammed, Sceau des Prophètes»

Selon Abdallah ben Omar, le Prophète Sidna Mohammed (que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur Lui) faisait la retraite spirituelle (Al Iatikaf) pendant la dernière décade du mois de Ramadan”.

No Image
(suite)

Abbas ne voulut pas partir avec l'armée, mais Abou Djahl, dans le temple, lança contre lui des reproches, en disant : «Nous savons que toi et les autres Béni Haschim, vous tenez à Mohammed; vous êtes ses espions dans le temple. Mais si nous revenons victorieux de cette guerre, nous expulserons tous les Béni Haschim de La Mecque». Les autres Qoraïschites tenaient à Abbas le même langage. Abbas répliqua: «Je suis vieux et ne suis pas propre pour la guerre mais j'enverrai mes fils».
Abbas avait quatre fils: Fadhl, Abdallah, Qotham et Obaïdallah. Les Qoraïschites dirent: «C'est bien d'envoyer les quatre fils mais il faut que tu viennes aussi. «Je partirai», dit Abbas.

Il prit cette résolution malgré lui et fit ses préparatifs. Ses fils voulurent l'accompagner mais il ne leur permit pas et partit avec un de ses esclaves. Ses neveux vinrent le trouver et lui dirent: «Tu es un homme âgé, nous ne te laisserons pas partir seul; nous irons avec toi». Abbas s'y opposa, mais ceux-là savaient qu'il parlait ainsi par haine des Qoraïschites et par dépit d'être contraint de partir. Trois de ses neveux allèrent donc avec lui, à savoir Talib et Aqi, fils d'Abou Talib, et Naufal, fils de Harith. Omayya, fils de Khalaf, de la tribu de Djoumah, ne voulut pas prendre part à l'expédition à cause de son âge avancé.

Il avait deux fils, Safwan et Abdallah, il fit partir ce dernier, le plus jeune des deux. Il avait aussi un ami nommé Oqba, fils d'Abou Mo'aït, le même qui avait craché à la figure du Prophète. Abou Djahl chargea Oqba de déterminer Omayya au départ, car, dit-il, nous ne pouvons pas le laisser ici; il jouit d'une grande considération; s'il reste, personne ne voudra quitter La Mecque. Oqba vint trouver Omayya qui était assis dans le temple au milieu d'une troupe de Qoraïschites, et lui dit: «Ne veux-tu pas venir avec tous ces gens ?».

«Vous êtes assez nombreux», répondit Omayya. Oqba dit: «Viens par amour pour moi. Moi, j'ai craché à la figure de Mohammed parce que tu l'as voulu; il est juste que tu fasses ma volonté en venant avec nous». Omayya répliqua: «Je suis vieux, j'envois mon fils qui est jeune». Oqba dit: «Tu n'es pas plus vieux qu'Abbas qui est l'oncle de Mohammed et qui, cependant, vient avec nous; n'as-tu pas honte de refuser de partir?»,  mais Omayya persista dans son refus malgré les instances d'Oqba. Alors celui-ci envoya chercher dans sa maison une «cassolette» dans laquelle il fit mettre du feu et du bois d'«aloès» et la plaça sous le vêtement d'Omayya puis il apporta un fuseau et le plaça à côté de lui. «Que signifie cela?», demanda Omayya.

Oqba dit: «Comme tu n'oses pas aller à la guerre, fais ce que font les femmes : parfume-toi avec ce «vois d'aloès» et reste assis à filer. Omayya fut très affecté et très honteux de ces paroles. Il jeta la cassolette et le fuseau sur Oqba et lui lança des injures. Puis il se leva, fit ses préparatifs et partit, lui et son fils avec l'armée. Abou Lahab, fils d'Abdou L'Mottalib, étant fort malade, ne pouvait pas se joindre à l'armée. Il avait une créance de quatre mille dirhams sur un homme considérable de la tribu de Makhzoum, nommé Ass, fils de Hischam, fils de Moghaïra. Ass envoyait à l'armée un remplaçant. Abou Lahab lui dit: «Si tu pars toi-même à ma place, je te fais remise de ces quatre mille dirhams». Ass partit avec une troupe des Béni Makhzou, des gens de sa famille et de ses affranchis. Le troisième jour après l'arrivée de Dhamdham, mille hommes sortirent de La Mecque, piétons et cavaliers, montés sur des chevaux arabes et sur des chameaux de course, tous complètement armés. A la porte de la ville, Abou Djahl inscrivit les noms de tous les hommes qui composaient l'armée.

Tous étaient pleins de joie et dirent: «Mohammed pense qu'il en sera d'Abou Sofyan comme d'Amrou Ben Al Hadram, dont la caravane venant de Taïf, chargée de quelques fruits, de dattes et de raisin et escortée de quatre hommes, a été enlevée et lui-même tué par les quelques hommes envoyés par Mohammed. Nous lui montrerons aujourd'hui comment nous protégeons nos biens et notre religion et comment nous arracherons les hommes de ses mains». Ils emmenèrent avec eux le frère d'Amrou Ben Al Hadrami et lui dirent: «Nous allons venger la mort de ton frère, nous allons tuer celui qui a accompli le meurtre et celui qui l'a ordonné».

Ni Abou Sofyan ni le Prophète ne savaient que l'armée quoraïschite s'était mise en campagne. Le Prophète, après le retour des deux Djohaïnites, qui lui avaient annoncé que la caravane devait arriver le lendemain à Badr, s'était mis en mouvement et s'était rapproché de Badr à la distance d'une étape. Il rencontra sur sa route un village, une station des caravanes nommée Safra, située entre deux montagnes. Il demanda le nom du bourg et ensuite les noms des deux montagnes; on lui répondit que l'une s'appelait Mouslih et l'autre Moukhri.

On lui dit aussi, sur demande, le nom des Arabes qui habitaient cet endroit; c'étaient deux branches de la tribu de Ghifar, les Béni-En-Nar et les Béni Horaq. Le Prophète trouva ces noms de mauvais augure et ne s'arrêta pas à cet endroit. Il passa entre les deux montagnes, prit sur la droite et vint à un lieu nommé Dsafiran, à une étape de Badr. C'est là qu'il attendit l'arrivée de la caravane d'Abou Sofyan. Abou Sofyan, après être revenu avec Amrou, fils d'Ass, de son excursion à Badr, et après avoir fait partir Dhamdham pour La Mecque, demeura encore trois jours au même endroit. Ensuite, il dit à Amrou, fils d'Ass: «Pourquoi rester ici? Mohammed est plus près de nous que les gens de La Mecque, avant que ceux-ci arrivent, il peut se passer beaucoup de choses.

Conduisons la caravane loin d'ici en quittant la route pour nous rapprocher chaque jour de La Mecque et nous éloigner de Mohammed ». En conséquence, Abou Sofyan parti avec la caravane en évitant la route, laissa les puits de Badr à sa gauche et se dirigea vers le bord de la mer, puis, en longeant la côte, il prit la route de La Mecque vers Djeddah, chemin plus long de cinq journées de marche. Après avoir voyagé pendant cinq jours, la caravane fut en sûreté sur le territoire de La Mecque, à trois journées de distance de la ville. Là, elle apprit le départ de l'armée mecquoise qui avait passé la veille par cet endroit, se dirigeant vers Badr pour attaquer Mohammed.

Les gens de Médine n'étaient informés ni de la marche de la caravane ni de l'arrivée d'une armée de La Mecque. Le Prophète se trouvait toujours à Dsafiran, guettant la caravane. Alors Gabriel vint lui annoncer qu'Abou Sofyan avait sauvé la caravane et qu'une armée arrivait de La Mecque. «Mais Dieu, lui dit-il, t'a promis la victoire et sur la caravane et sur l'armée». Le Prophète a convoqué ses compagnons et leur fit part des événements. Ils furent consternés.

Le Prophète leur dit: «Ne vous affligez pas, car Dieu m'a promis la victoire en tout état de choses, soit sur la caravane, soit sur l'armée». Les musulmans dirent: «Ô apôtre de Dieu, prie pour que Dieu nous fasse triompher de la caravane, ce sera plus facile et la lutte sera moins vive, car nous tous nous sommes partis sans faire des préparatifs de guerre et sans être complètement armés». Dieu révéla le verset suivant : «Dieu vous avait promis que l'une des deux parties vous serez livrée; vous avez désiré que ce ne fût pas la plus forte. Mais Dieu a voulu prouver la vérité de Sa parole et exterminer jusqu'au dernier des infidèles», etc. (Sur. VIII, vers. 7 et 8).

Abou Sofyan, arrivé à trois journées de La Mecque, apprenant que l'armée y avait passé en se dirigeant vers Médine et que ses propres fils étaient dans l'armée, envoya de cet endroit même un messager vers les troupes et dire aux chefs: «Si c'est pour sauver vos biens que vous vous êtes mis en campagne, ils sont en sûreté maintenant, je suis arrivé sur le territoire de La Mecque. Rentrez et évitez la guerre et le meurtre car ceux qui sont avec Mohammed appartiennent à nos familles et sont nos parents. Il est inutile de verser leur sang». Le messager d'Abou Sofyan trouva l'armée campée à Djohfa, à trois journées de Badr. Parmi les infidèles, les avis furent partagés.

Les uns voulaient marcher en avant, les autres voulaient s'en retourner. Otba, fils de Rabiaâ, exprima ce dernier avis. Abou Djahl di t: «Par Dieu, nous ne nous en retournerons pas avant d'avoir été à Badr et avant d'y avoir passé dix jours à boire du vin et nous reposer; nous inspirerons ainsi la terreur aux brigands de Médina; tous les Arabes entendront parler de notre armée et nous craindront et personne n'osera plus poursuivre une de nos caravanes». Ensuite, il parla à Amir Ben Al Hadrami et lui dit: «Tu es le client d'Otba, nous voulons aller venger ton frère; mais Otba veut s'en retourner, dis-lui de ne pas le faire. Si cependant il refuse, romps l'engagement et les liens qui t'attachent à Otba et aux Béni Abdou Schams et deviens un des nôtres; allie-toi aux Béni Makhzoum: nous vengerons alors ton frère». Amir vint trouver Otba et lui tint ce langage. Otba répliqua: «Ton frère n'est pas assez important pour qu'il fasse la guerre avec ce grand nombre d'hommes. Si tu veux quitter la tribu des Abdou Schams, quitte-la; dégage-toi de tous liens avec elle si tu veux, et va où tu voudras ». Amir vint dire ces paroles d'Otba à Abou Djahl qui, se trouvant au milieu de plusieurs hommes, dit: «Otba a la colique», expression proverbiale chez les Arabes pour dire que quelqu'un a peur. Abou Djahl avait le sobriquet “aux fesses jaunes”.

Il avait reçu ce sobriquet parce que, à cause d'une infirmité qu'il avait, il teignit la partie postérieure de son corps avec du safran, quand on voulait l'injurier, on lui donnait ce nom.
Quelques-uns prétendent que cette infirmité lui était arrivée dans son enfance quand, luttant un jour avec Mohammed, celui-ci l'avait jeté par terre et lui avait rompu une artère.
(à suivre…)
Lisez nos e-Papers