Ce combattant palestinien continue à "vivre", comme des milliers de ses camarades tombés au combat, grâce aux posters qui décorent les rues, les murs et les habitations de Gaza. "Son corps a été déchiqueté, mais pas son âme, son esprit vit encore", affirme sa veuve voilée de noir, Tawhida. "Les portraits sont là pour que les gens se souviennent de lui, pas nous, parce que nous ne l'oublierons pas". Cette femme menue est assise dans une pièce meublée de façon spartiate dans un des quartiers les plus pauvres de Gaza. Sur le poster qui fait l'apologie de son groupe armé, les Brigades des Moujahidine, Hani al-Qayed sourit. On y voit aussi des chars israéliens détruits par des combattants masqués tirant des obus de mortiers. Les portraits du défunt sont des cadeaux de proches offerts à la famille en deuil. "J'ai perdu une partie de moi-même lorsqu'il est mort, mais les portraits me le rappellent et m'aident à remplir le vide", raconte Tawhida. Pour elle, ces affiches symbolisent l'héroïsme de son mari, qui a laissé derrière lui quatre enfants âgés de moins de huit ans et qui ne connaissent de lui que ce poster.
Le 19 juin, Israël et le Hamas ont convenu d'une trêve par l'intermédiaire des Egyptiens après des mois de violences qui ont fait des centaines de morts et provoqué un blocus israélien qui a paralysé l'économie de la bande de Gaza passée sous le contrôle des islamistes du Hamas l'an dernier.
Les posters des martyrs se veulent également une source d'inspiration pour ceux qui souhaitent suivre leur exemple. "C'est une manière de leur rendre hommage, de glorifier ces martyrs", affirme Hani al-Yazji, patron d'une petite imprimerie à Gaza. Lorsqu'un combattant est tué, ses amis viennent chez Hani al-Yazji avec des photos. Ils choisissent l'arrière plan, les couleurs, les slogans et le drapeau du groupe auquel appartenait le défunt. Le dôme doré de la mosquée Al-Aqsa à Al-Qods est le motif le plus populaire. "La plupart des gens veulent voir le défunt tenant un fusil avec Al-Aqsa derrière lui, car ils veulent faire comprendre qu'ils combattent pour Al-Qods", explique ce commerçant.
Lui-même dit n'être affilié à aucun groupe armé. "Je travaille pour tout le monde. Si quelqu'un m'amenait une photo d'(Ehud) Olmert (le Premier ministre israélien) je ferais un poster de lui", affirme-t-il. Les posters reviennent à environ 20 dollars par mètre carré. Depuis qu'Israël a bouclé la bande de Gaza, son imprimerie a souffert.
Faute de marchandises, il n'a plus beaucoup de travail pour des publicités.
"Rien ne passe, donc cela ne sert à rien de faire des enseignes pour Coca-Cola", dit Hani al-Yazji, pestant contre l'ordinateur en panne à la suite d'une coupure de courant. Jusqu'à la trêve, les portraits des combattants tués représentaient 20 % des ventes et permettaient à l'entreprise de survivre vaille que vaille.
"Si la trêve dure, cela va aider mon affaire, reste à savoir si Israël va respecter ses obligations en ouvrant les points de passage" avec la bande de Gaza, explique-t-il.
Mercredi, Israël a décidé de fermer jusqu'à nouvel ordre les passages pour les marchandises et carburants vers Gaza au lendemain de tirs de roquettes palestiniennes, première sérieuse violation de la trêve. Certains imprimeurs refusent toutefois de produire des posters. "Je n'accepte pas ce genre de travail, car je ne veux pas avoir affaire à des groupes et des hommes armés", affirme l'un d'entre eux qui préfère ne pas donner son nom.
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Le 19 juin, Israël et le Hamas ont convenu d'une trêve par l'intermédiaire des Egyptiens après des mois de violences qui ont fait des centaines de morts et provoqué un blocus israélien qui a paralysé l'économie de la bande de Gaza passée sous le contrôle des islamistes du Hamas l'an dernier.
Les posters des martyrs se veulent également une source d'inspiration pour ceux qui souhaitent suivre leur exemple. "C'est une manière de leur rendre hommage, de glorifier ces martyrs", affirme Hani al-Yazji, patron d'une petite imprimerie à Gaza. Lorsqu'un combattant est tué, ses amis viennent chez Hani al-Yazji avec des photos. Ils choisissent l'arrière plan, les couleurs, les slogans et le drapeau du groupe auquel appartenait le défunt. Le dôme doré de la mosquée Al-Aqsa à Al-Qods est le motif le plus populaire. "La plupart des gens veulent voir le défunt tenant un fusil avec Al-Aqsa derrière lui, car ils veulent faire comprendre qu'ils combattent pour Al-Qods", explique ce commerçant.
Lui-même dit n'être affilié à aucun groupe armé. "Je travaille pour tout le monde. Si quelqu'un m'amenait une photo d'(Ehud) Olmert (le Premier ministre israélien) je ferais un poster de lui", affirme-t-il. Les posters reviennent à environ 20 dollars par mètre carré. Depuis qu'Israël a bouclé la bande de Gaza, son imprimerie a souffert.
Faute de marchandises, il n'a plus beaucoup de travail pour des publicités.
"Rien ne passe, donc cela ne sert à rien de faire des enseignes pour Coca-Cola", dit Hani al-Yazji, pestant contre l'ordinateur en panne à la suite d'une coupure de courant. Jusqu'à la trêve, les portraits des combattants tués représentaient 20 % des ventes et permettaient à l'entreprise de survivre vaille que vaille.
"Si la trêve dure, cela va aider mon affaire, reste à savoir si Israël va respecter ses obligations en ouvrant les points de passage" avec la bande de Gaza, explique-t-il.
Mercredi, Israël a décidé de fermer jusqu'à nouvel ordre les passages pour les marchandises et carburants vers Gaza au lendemain de tirs de roquettes palestiniennes, première sérieuse violation de la trêve. Certains imprimeurs refusent toutefois de produire des posters. "Je n'accepte pas ce genre de travail, car je ne veux pas avoir affaire à des groupes et des hommes armés", affirme l'un d'entre eux qui préfère ne pas donner son nom.
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