Ses ryads, ses médersas, fontaines et foundouks tombent en ruine, son cachet architectural ainsi que son environnement se détériorent et des pans entiers de l'artisanat local sont en train de disparaître. Comment préserver cette médina, classée au patrimoine mondial de l'Unesco ? Comment assurer son développement économique et touristique sans toucher à son authenticité ? Et comment relever le défi d'allier les exigences de la conservation du patrimoine culturel avec celles de la modernisation ? Equations difficiles dans un monde de plus en plus ouvert et compétitif, mais pas impossibles pour de nombreux intervenants représentant des autorités locales et des organismes nationaux et internationaux, chercheurs, scientifiques et économistes au colloque international organisé à Fès, sous le thème «La médina de Fès, patrimoine culturel pour un développement durable», les 28 et 29 novembre par la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Fès. Mohamed Ould Khattar, représentant de l'UNESCO, a présenté l'exemple de prise en compte de la dimension culturelle du développement par le système des Nations unies au Maroc. « Dans le cadre de leur programme de coopération avec le Maroc pour la période 2007-2011, les Agences du système des Nations unies ont pris conscience de l'important potentiel que recèlent la culture et le patrimoine culturel marocain comme vecteur de développement.
L'une des priorités ainsi définies est la gestion des patrimoines naturels et culturels en tant que vecteurs essentiels des politiques de lutte contre la pauvreté et de développement durable », explique-t-il. Cet exemple porte par ailleurs sur un programme conjoint de coopération avec le gouvernement marocain auquel participent l'UNESCO, PNUD, ONUDI, UNIFEM et UNFPA et d'autres partenaires de la société civile et du privé. Le programme « le patrimoine culturel et les industries créatives comme vecteurs de développement au Maroc » est financé dans le cadre d'un Fonds des Nations unies pour la réalisation des objectifs du Millénaire qui a été créé grâce à une généreuse contribution de l'Espagne.
Dans son intervention sur le renforcement des capacités économiques de la médina de Fès : cas du PDRT et PDRA, Mohamed Gherrabi, wali de Fès-Boulemane a fait un rappel historique du projet de sauvegarde de la médina dans les décennies 80 et 90, de la lettre royale au lancement des projets pilotes de mécènes et des projets structurants dans le cadre du programme de la Banque Mondiale et du programme menaçant ruine, en passant par l'inscription de Fès sur la liste du patrimoine mondial, l'élaboration de la stratégie de sauvegarde et la création de l'ADER Fès.
Il a également présenté la vision du développement de la médina en tant que patrimoine universel dans le plan de développement touristique PDRT avec entre autres l'acquisition des anciennes maisons pour leur reconversion en hôtellerie de charme, le programme du tourisme chez l'habitant, l'encouragement de l'offre (Maisons d'hôtes), la reconversion des foundouks Achiech et Sagha en des lieux d'hébergement, la reconversion d'autres foundouks en des lieux d'exposition d'artisanat et la réhabilitation des espaces typiques comme le triangle My Driss-Karaouiyine-Sidi Ahmed Tijani, Quartier Ain Azliten et Bin Lamdoun, Medersas, Place Boujloud, Place R'cif et Oued El Jawahir. L'apport du secteur de l'artisanat concerne, dans le cadre du plan de développement régional PDRA, l'appui à la production et à la commercialisation des mono-artisans, la restructuration du tissu PME, la promotion, la formation ainsi que d'autres mesures transversales avec un investissement global, selon le Wali de Fès-Boulemane de près de 1 344 MDH.
Robert Etien, Doyen de la Faculté de Droit, Sciences politiques et Sociales de l'Université Paris 13 a pour sa part, abordé la question de l'efficacité de quelques concepts à la mode tels que le développement durable, le droit des territoires, la nouvelle gouvernance, les prises en compte du patrimoine culturel au sein des Etats, la démocratie locale, la démocratie participative, tourismatique… Pour lui, aux quatre coins du monde, le discours qui porte sur la protection du patrimoine culturel et une nouvelle conception du développement durable est le même. « Cela implique différents acteurs et impose une concertation entre les pouvoirs publics nationaux et locaux, les institutions financières privées, les habitants.
Les pays émergents comme le Maroc se doivent de privilégier le patrimoine culturel qui correspond à l'histoire spécifique de ces Etats, la conception même de la protection du patrimoine exige un nouveau type de comportement qui prend en compte des pratiques nouvelles », explique-t-il. Pendant les deux jours du colloque, la plupart des interventions ont entre autres porté sur les questions relatives au développement économique de la ville, le patrimoine artistique et interculturalité, l'apport historique de la médina de Fès, le développement de la cité, le tourisme et l'artisanat pour sauvegarder la médina, la gouvernance locale des anciennes villes du Maghreb, la préservation du patrimoine maghrébin et appellent à l'urgence de la restauration et de la préservation de ce patrimoine universel.
L'âme et l'authenticité de la médina de Fès comme celle des autres médinas du Maroc et l'identité historique et culturelle de leurs populations, sont plus que jamais aux prises avec les enjeux des évolutions et des changements de l'espace et du territoire.
Un musée en perspective
Le haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération Mostafa El Kitri a annoncé lors de cette rencontrela création à Fès d'un musée régional du mouvement national de la résistance et de l'armée de libération. Il sera hébergé à la maison du feu haj Ahmed Mekouar qui a abrité la signature du manifeste de l'indépendance le 11 janvier 1944. Il a indiqué que la création de musées régionaux et locaux a pour objectif la sauvegarde de la mémoire historique nationale et locale et la diffusion des valeurs et des inspirations de patriotisme et de citoyenneté. Il existe aujourd'hui 16 musées qui comprennent bibliothèque, salle d'exposition et salle audio visuelle.
L'une des priorités ainsi définies est la gestion des patrimoines naturels et culturels en tant que vecteurs essentiels des politiques de lutte contre la pauvreté et de développement durable », explique-t-il. Cet exemple porte par ailleurs sur un programme conjoint de coopération avec le gouvernement marocain auquel participent l'UNESCO, PNUD, ONUDI, UNIFEM et UNFPA et d'autres partenaires de la société civile et du privé. Le programme « le patrimoine culturel et les industries créatives comme vecteurs de développement au Maroc » est financé dans le cadre d'un Fonds des Nations unies pour la réalisation des objectifs du Millénaire qui a été créé grâce à une généreuse contribution de l'Espagne.
Dans son intervention sur le renforcement des capacités économiques de la médina de Fès : cas du PDRT et PDRA, Mohamed Gherrabi, wali de Fès-Boulemane a fait un rappel historique du projet de sauvegarde de la médina dans les décennies 80 et 90, de la lettre royale au lancement des projets pilotes de mécènes et des projets structurants dans le cadre du programme de la Banque Mondiale et du programme menaçant ruine, en passant par l'inscription de Fès sur la liste du patrimoine mondial, l'élaboration de la stratégie de sauvegarde et la création de l'ADER Fès.
Il a également présenté la vision du développement de la médina en tant que patrimoine universel dans le plan de développement touristique PDRT avec entre autres l'acquisition des anciennes maisons pour leur reconversion en hôtellerie de charme, le programme du tourisme chez l'habitant, l'encouragement de l'offre (Maisons d'hôtes), la reconversion des foundouks Achiech et Sagha en des lieux d'hébergement, la reconversion d'autres foundouks en des lieux d'exposition d'artisanat et la réhabilitation des espaces typiques comme le triangle My Driss-Karaouiyine-Sidi Ahmed Tijani, Quartier Ain Azliten et Bin Lamdoun, Medersas, Place Boujloud, Place R'cif et Oued El Jawahir. L'apport du secteur de l'artisanat concerne, dans le cadre du plan de développement régional PDRA, l'appui à la production et à la commercialisation des mono-artisans, la restructuration du tissu PME, la promotion, la formation ainsi que d'autres mesures transversales avec un investissement global, selon le Wali de Fès-Boulemane de près de 1 344 MDH.
Robert Etien, Doyen de la Faculté de Droit, Sciences politiques et Sociales de l'Université Paris 13 a pour sa part, abordé la question de l'efficacité de quelques concepts à la mode tels que le développement durable, le droit des territoires, la nouvelle gouvernance, les prises en compte du patrimoine culturel au sein des Etats, la démocratie locale, la démocratie participative, tourismatique… Pour lui, aux quatre coins du monde, le discours qui porte sur la protection du patrimoine culturel et une nouvelle conception du développement durable est le même. « Cela implique différents acteurs et impose une concertation entre les pouvoirs publics nationaux et locaux, les institutions financières privées, les habitants.
Les pays émergents comme le Maroc se doivent de privilégier le patrimoine culturel qui correspond à l'histoire spécifique de ces Etats, la conception même de la protection du patrimoine exige un nouveau type de comportement qui prend en compte des pratiques nouvelles », explique-t-il. Pendant les deux jours du colloque, la plupart des interventions ont entre autres porté sur les questions relatives au développement économique de la ville, le patrimoine artistique et interculturalité, l'apport historique de la médina de Fès, le développement de la cité, le tourisme et l'artisanat pour sauvegarder la médina, la gouvernance locale des anciennes villes du Maghreb, la préservation du patrimoine maghrébin et appellent à l'urgence de la restauration et de la préservation de ce patrimoine universel.
L'âme et l'authenticité de la médina de Fès comme celle des autres médinas du Maroc et l'identité historique et culturelle de leurs populations, sont plus que jamais aux prises avec les enjeux des évolutions et des changements de l'espace et du territoire.
Un musée en perspective
Le haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération Mostafa El Kitri a annoncé lors de cette rencontrela création à Fès d'un musée régional du mouvement national de la résistance et de l'armée de libération. Il sera hébergé à la maison du feu haj Ahmed Mekouar qui a abrité la signature du manifeste de l'indépendance le 11 janvier 1944. Il a indiqué que la création de musées régionaux et locaux a pour objectif la sauvegarde de la mémoire historique nationale et locale et la diffusion des valeurs et des inspirations de patriotisme et de citoyenneté. Il existe aujourd'hui 16 musées qui comprennent bibliothèque, salle d'exposition et salle audio visuelle.