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La grève des routiers provoque des pénuries

Le ravitaillement en carburant des avions a été suspendu à l'aéroport de Lisbonne La grève des routiers espagnols et portugais contre le gazole cher, émaillée d'incidents violents, provoquait mercredi à son troisième jour des pénuries encore non généralisées dans la péninsule ibérique, paralysant en particulier l'industrie automobile en Espagne.

La grève des routiers provoque des pénuries
Le ravitaillement en carburant des avions a été suspendu à l'aéroport de Lisbonne, à l'exception des vols prioritaires, alors que des livraisons de carburant sous escorte policière ont eu lieu dans la région de Lisbonne et dans le nord-est de l'Espagne. Après deux jours de blocus, le trafic est revenu à la normale à la frontière franco-espagnole du Perthus, les routiers français en grève ayant levé leurs piquets, tandis que leurs collègues espagnols ont été délogés par la police, libérant le passage à 4 000 poids lourds paralysés.

En revanche, l'autre grande frontière entre les deux pays continuait d'être bloquée au niveau d'Irun et de Biriatou, sur la façade atlantique. Plusieurs chaînes d'hypermarchés portugais ont exprimé leur préoccupation face à la pénurie de produits frais, notamment de lait. En Espagne, où des dizaines de kilomètres d'embouteillages provoqués par des opérations escargots étaient toujours signalés autour des grandes villes, les principaux marchés de gros n'étaient quasiment plus livrés en produits frais. Celui de Madrid a toutefois assuré que sa capacité de réfrigération écartait "dans l'immédiat" tout risque de pénurie.

Le lait, les œufs, la viande fraîche ou le poisson se faisaient rares aux rayons de certaines grandes surfaces, alors que fruits et légumes dataient souvent du week-end et n'affichaient plus la même fraîcheur. Ces pénuries ponctuelles étaient aggravées par le fait que de nombreux consommateurs se sont rués sur les rayons pour faire des provisions. La grève des routiers pénalisait surtout les usines automobiles, qui travaillent à flux tendu et dépendent de livraisons quotidiennes de pièces détachées. Des usines Seat, Nissan, Renault, PSA Peugeot Citroën et Mercedes Benz étaient totalement ou partiellement paralysées mercredi.

Le problème pourrait rapidement s'étendre à des usines d'autres pays européens dépendant de pièces détachées construites en Espagne, selon certaines sources du secteur interrogées par les médias. La grève des camionneurs a été émaillée d'incidents violents ces dernières heures au Portugal et en Espagne, où deux routiers ont été respectivement tués mardi, renversés par des véhicules à des piquets de grève. En Espagne, un routier a été grièvement brûlé dans la nuit près d'Alicante (sud-est) alors qu'il dormait dans son camion incendié avec trois autres poids lourd garés sur une aire de repos.

Une quinzaine de grévistes ont été interpellés mardi lors d'échauffourées avec la police. Au Portugal, deux camions ont été brûlés et d'autres caillassés dans la nuit. Les deux organisations minoritaires de routiers espagnols en grève ont repris mercredi leurs négociations avec le gouvernement. Ce dernier a conclu mardi soir un accord avec les organisations majoritaires non grévistes comprenant 54 mesures pour atténuer les conséquences de la hausse du prix du gazole.

La ministre des Transports, Magdalena Alvarez, a souhaité que ces deux organisations (Fenadismer et Confedetrans) adhèrent à cet accord. Mais le président de la Fenadismer, Julio Villaescusa, a averti mercredi qu'il ne "signera pas un document n'incluant pas notre principale revendication": la fixation d'un tarif minimum pour le transport routier.
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Débrayage en France

La grève à la SNCF, entamée lundi soir à l'appel de trois syndicats (CGT, Sud, FO) contre la réforme du fret, se poursuivait mercredi mais la mobilisation, déjà peu importante mardi, s'est affaiblie alors que la CGT a annoncé "plusieurs" suspensions de mouvement au niveau local. Mercredi matin, la direction de l'entreprise a comptabilisé 2,5% de grévistes sur l'ensemble de ses agents, contre 6,5% mardi, et annoncé un trafic meilleur que prévu notamment en Ile-de-France, avec près de 90% de trains assurés à la gare de l'Est et à la gare Saint-Lazare.

La SNCF avait prévu pour mercredi un TGV province-province sur deux, 60 à 70% des trains Corail, trois Transiliens sur quatre et 70% des TER en moyenne, le reste du trafic n'étant pas perturbé par la poursuite de la grève.
Mardi, un Corail et un Transilien sur deux, et, selon les régions, 50 à 85% des TER avaient circulé. Le mouvement affectait également les TGV Atlantique et Sud-est avec trois trains sur quatre.
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