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L'accès à la propriété de plus en plus biaisé

L'évolution rapide des prix de l'immobilier a considérablement impacté la capacité des ménages à accéder à la propriété sans recourir au crédit. Dans ce contexte, les établissements de crédits se sont imposés comme voie de recours incontournable fournissant une panoplie de prêts immobiliers.

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Si les ménages marocains se financent à hauteur des trois quarts auprès des banques et pour le reste auprès des sociétés de financement, ceci est dû à la part prépondérante des crédits immobiliers dans les engagements des banques en faveur de leurs clients. Globalement, les crédits immobiliers servis par les sociétés de financement constituent près des deux tiers des engagements des banques auprès de la clientèle. Au cours des dernières années, le secteur de l'immobilier a été accompagné d'une offre diversifiée en produits financiers et une concurrence entre les intervenants marquée par les baisses sensibles des taux et l'allongement des durées de remboursement.

D'après le Centre marocain de conjoncture, les efforts consentis par l'Etat pour faciliter l'accès à la propriété aux couches défavorisées et les programmes de relogement ainsi que l'apparition de grands groupes immobiliers ont concouru à cet essor du secteur. Globalement, les crédits à l'habitat ont bénéficié à 98 mille clients en hausse de 8% en 2007 contre une progression de 19% l'année précédente. L'engagement moyen des établissements de crédits par dossier a, par contre, marqué une hausse passant de 284.000 DH en 2005 à 216.000 DH en 2006 pour s'établir à 287.000 DH en 2007. Cette évolution recouvre une baisse au niveau des engagements des établissements de crédits dans le cadre des prêts soutenus, puisque l'engagement moyen est passé de 211.000 DH à 162.000 DH, ce qui témoigne d'une nouvelle politique de ciblage des clients qui vise à diversifier le portefeuille.

Les prêts libres ont vu leurs montants moyens passer de 300.000 à 340.000 DH. Bien que la population urbaine du grand Casablanca ne représente que 20,4% de la population totale, elle draine à elle seule 48% de l'encours des crédits à l'habitat. Le reste des engagements consentis par les banques et les établissements de crédit se répartissent entre les autres régions avec démarcation de la région de Rabat. Selon l'Observatoire privé de l'économie marocaine, les régions à forte concentration de MRE semblent enregistrer un faible recours aux crédits immobiliers. Ainsi, des régions comme l'Oriental qui représente 6,4% de la population totale ne draine que 4% des prêts immobiliers. Ceci s'expliquerait par le recours à l'autofinancement.

En terme de durée, les emprunteurs recourent de plus en plus à l'allongement de la durée des crédits. La durée moyenne initiale des crédits a atteint 18 ans en 2007 contre 15,8 en 2006. Les crédits consentis pour moins de 5 ans qui représentaient près de 5% ne constituent plus que 2%. Ceux contractés pour une durée allant de 5 à 10 ans ont constitué 23% en 2007 contre 14% en 2006 et 19% en 2005. L'encours dont la durée se situe entre 10 et 20 ans a représenté 58% en 2005 avant de passer à 56% et 47% respectivement en 2006 et 2007. Quant à celui des crédits dont la durée est supérieure à 20 ans, il a représenté 17% en 2005 pour s'établir à 25% en 2006 et 39% en 2007.
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Coût de la durée du crédit

La durée initiale des crédits à la promotion s'est sensiblement allongée en 2007. 32% des crédits dont la durée est inférieure à 2 ans sont passés de 42% à 32% en 2007. Celle des crédits compris entre 2 et 4 ans a progressé de 2 points pour s'établir à 42%. Les crédits, dont la durée initiale est comprise entre 4 et 6 ans, sont passés de 1% en 2005 à 16% en 2006 avant d'atteindre 25% en 2007. Quant aux crédits dont la durée initiale est supérieure à 6 ans, ils ne représentent que 1% en 2007 contre 2% l'année précédente. La baisse des taux d'intérêt a fortement contribué à la facilitation de l'accès aux crédits immobiliers.

Dans un contexte marqué par une forte liquidité, la concurrence entre les différents intervenants ainsi que la baisse du coût du risque, les taux fixes et variables ont marqué une régression remarquable durant les dernières années. En effet, près de 44% des crédits sont assortis de taux d'intérêts inférieurs à 6% contre 15 en 2006. Les crédits consentis à 8% représentent 21% des engagements des établissements de crédit contre 29% en 2006. Il convient de noter que pour des raisons culturelles liées à la sécurité contre tout changement imprévisible des taux et la stabilité des relations contractuelles, les emprunteurs recouraient aux taux fixes.
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