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L'Exécutif maintient le cap de la croissance

Après avoir présenté le projet de Loi de finances aux députés mercredi dernier au Parlement, Salaheddine Mezouar a tenu à en exposer les grandes lignes ainsi que les objectifs lors d'une conférence de presse tenue jeudi dernier à Rabat.

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La démarche du ministre de l'Economie et des Finances procède, selon lui, de la volonté "de fournir tous les éléments objectifs de ce projet de loi sans maquillage".Optimiste mais lucide, Salaheddine Mezouar s'est employé tout au long de cette rencontre à démontrer le "caractère ambitieux de ce projet de Loi de finances qui intervient dans un environnement international défavorable mais qui ouvre de nouvelles perspectivesde croissances à l'économie nationale". Pour lui, il s'agit d'un projet de loi volontariste qui se base sur des hypothèses prudentes : un taux de croissance de 5,8 %, un taux de croissance agricole de 3,2 % et un taux de croissance non agricole de 6,1%."Le secteur agricole doit progresser, qu'il pleuve ou pas. Le plan Maroc Vert a été élaboré dans cette optique", explique l'argentier du royaume.

Pour le taux d'inflation, il sera contenu à 2,9 %. S'agissant des carburants, selon le responsable gouvernemental, le Maroc table sur un cours moyen du pétrole brut à 100 dollars le baril et un cours moyens de gaz à 800 dollars la tonne. "Nous avons été très prudents quant à nos prévisions même si le cours actuellement est au-dessous de 70 dollars. Car les mêmes facteurs qui ont fait que le prix du pétrole soit passé à 147 dollars il y a quelques mois, peuvent se reproduire.
De même, pour les matières premières, ajoute M. Mezouar, nous avons appris une chose, c'est que leurs cours ne sont pas conditionnés par la logique de l'offre et de la demande. La spéculation joue un rôle dans la détermination des prix. Nous devons rester vigilants". Pour le ministre de l'Economie et des Finances, ces hypothèses de croissance restent réalistes car elles reposent sur des données objectives.
Ainsi pour lui, la croissance économique sera tirée par une forte progression de l'investissement public, l'amélioration du pouvoir d'achat, la diversification des sources de croissances et l'amélioration de l'environnement des affaires.
Pour ce qui est de l'investissement public, il sera de l'ordre de 135 MMDH en 2009, contre 116,3 MMDH en 2008, soit une progression de plus de 16%, selon le même responsable. Le gouvernement table également sur la relance de la consommation pour conforter la croissance. Selon M. Mezouar, l'amélioration du pouvoir d'achat jouera un rôle déterminant à cet égard, c'est pourquoi 34 MMDH seront alloués à titre de soutien des prix et 3,5 MMDH aux augmentations salariales.

Le renforcement du pouvoir d'achat passera aussi, selon M.Mezouar par une politique de soutien ciblé aux couches les plus défavorisées, à laquelle le gouvernement consacrera 1,5 MMDH. Il passera aussi par la réduction du prélèvement fiscal sur le revenu qui coûtera à l'Etat quelque 4,8 MMDH. Cette dernière mesure, assure le ministre, permettra l'exonération de 250.000 personnes de cette charge fiscale.

Par ailleurs, l'Exécutif parie sur la diversification des sources de croissance. A ce niveau, il entend mettre en oeuvre de nouvelles politiques sectorielles en matière de l'énergie, de l'agriculture et de l'eau.
Pour l'énergie, la production sera ainsi augmentée à travers le lancement de grands projets (construction d'une centrale thermique à Safi, extension de celle de Jorf Lasfar). Le but est de parvenir à une production de 600 MKW durant la période 2008-2009 pour un coût global de 66 MMDH. Le gouvernement compte aussi réduire la dépendance énergétique à l'égard de l'étranger par le biais du développement des énergies renouvelables et la maîtrise de la consommation.

Le ministre de l'Economie et des Finances n'a pas omis de souligner à cet égard la création d'un fonds de développement énergétique doté de 1 milliard de dollars.
Toujours dans le cadre du développement des politiques sectorielles, le Plan Maroc Vert constituera la locomotive de modernisation du secteur agricole qui verra ses crédits d'investissement augmenter de 2,4 MMDH par rapport à 2008 (+150%). Le secteur des pêches n'est pas en reste. Il se verra allouer une enveloppe de 458 MDH soit plus de 34% par rapport à 2008.

Dans la même optique, le secteur de l'eau et de l'environnement sera doté d'une politique sectorielle visant la mobilisation des ressources hydriques, la rationalisation des ressources en eau, la protection contre des inondations et l'alimentation du monde rural en eau potable.
Une enveloppe de 3,9 MMDH sera débloquée à cet effet, soit une augmentation de 20% par rapport à l'exercice précédent.Toujours dans le but de booster la croissance, le gouvernement entend également renforcer les secteurs exportateurs notamment l'artisanat et le tourisme.
«Il ne s'agit plus de faire des réformettes, nous voulons agir fort pour crédibiliser les efforts fournis en se donnant les moyens de nos ambitions», souligne Salaheddine Mezouar.

Mais la crédibilité des efforts engagés dépend surtout de leurs retombées directes
et immédiates sur la population notamment les couches démunies.
C'est pour cette raison, rappelle le ministre de l'Economie et des Finances, que le projet de loi met le paquet pour venir en aide aux secteurs sociaux prioritaires. Ainsi, le budget de l'éducation sera renforcé de 8,6 MMDH, la santé de 1,6 MMDH, l'habitat de 235 MDH, le milieu rural de 4,5 MMDH et l'INDH de 2,25 MMDH.
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Privatisation de la RAM
S'agissant des entreprises publiques privatisables dont la liste aurait été transmise au Parlement (RAM, Omrane, ADM…) le ministre de l'Economie et des Finances a souligné qu'» il ne s'agit pas de vendre suivant la logique classique qui a présidé aux précédentes opérations de privatisation, mais d'opérer des choix stratégiques pour le pays».

Selon M. Mezouar, L'idée est de donner l'occasion à des entreprises publiques de nouer des partenariats stratégiques en ouvrant leur capital à des proportions raisonnables. Mais l'Etat gardera le contrôle». Evoquant le cas de la RAM, M. Mezouar a indiqué que c'était une entreprise performante mais qui gagnerait à être adossée à un opérateur de référence si elle voulait jouer un rôle au niveau régional ou si on souhaitait faire de notre pays un hub régional. «Il s'agit donc de la doter de moyens adéquats pour se développer davantage et rendre service à l'économie nationale».

M. Mezouar récuse l'idée selon laquelle en privatisant les entreprises publiques, on brade les joyaux du pays car pour lui, «si on n'ouvre pas le capital de ces joyaux, ils se transformeront en cacahuètes vu l'évolution de l'environnement international».
Pour le ministre, il faut se positionner dès maintenant et savoir tirer profit des opportunités qui se présentent.
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