Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Haute saison pour les commerçants

A l'approche de mois de ramadan, la plupart des artères commerçantes et quartiers populaires de la métropole sont envahis par les marchands ambulants. Les trottoirs et les voies se transforment en une véritable foire commerciale.

Haute saison pour les commerçants
En plus des commerces réguliers dont l'activité se fait plus abondante, les vendeurs ambulants profitent de la frénésie des achats pour le mois sacré et convertissent ainsi leurs activités initiales vers la vente des marchandises qui s'écoulent le mieux durant cette période de l'année. Ils vendent des marchandises et des produits de tous genres : cuillères, louches, bols et assiettes, soupières, et des produits alimentaires notamment des dattes, des figues séchées, des amandes…

L'offre est diversifiée et semble répondre à une demande régulière. Il n'y a pas une marchandise exposée par terre qui ne rappelle pas instantanément le mois de ramadan. Qu'il s'agisse de produits alimentaires ou de simples ustensiles, ramadan est partout présent. Les clients sont également au rendez-vous, au grand bonheur des vendeurs ambulants. Mais cette activité, bien qu'inoffensive en ce qui concerne la vente de vaisselle et ustensiles indispensables au mois de ramadan, elle peut malheureusement parfois se révéler dangereuse en ce qui concerne la vente de produits alimentaires. Jus, laitages, charcuteries, ainsi que d'autres produits généralement provenant de la contrebande, sont librement marchandés par des vendeurs ambulants.

Le commerce de ces derniers échappe malheureusement à tout contrôle, d'hygiène notamment. Ce qui peut constituer un danger réel pour la santé des consommateurs.

Les produits de contrebande posent souvent des problèmes au niveau des dates de péremption. S'ils ne sont pas déjà périmés, ils ne sont qu'à un mois de la date limite de consommation autorisée. Normal, puisque la plupart des vendeurs ambulants saisonniers commercialisent des lots d'invendus. Autre souci du mois de ramadan est le problème de circulation.

En effet, n'importe où les vendeurs ambulants s'installent, ils occupent plus de la moitié de la route. Ils s'imposent sans organisation sur des boulevards qui manquent déjà de trottoir. Il convient de signaler dans ce contexte que la direction régionale du Haut commissariat au Plan a déjà annoncé que la prolifération de ces marchands se répercute négativement sur l'organisation de la voie publique qui est constamment occupée. Chose qui entrave la fluidité de la circulation.
Cela peut paraître insensé mais pourtant c'est la réalité. Certains commerçants réguliers à Casablanca se convertissent en «ferracha» en exposant via des personnes tierces leurs marchandises sur la voie publique.

Une façon pour eux de concurrencer le commerce informel. Le phénomène est beaucoup plus visible à «kissariat Haffari» au niveau de Derb Sultan. A cause de leurs étalages mal organisés, les voitures, bus, taxis et piétons,… forment une file d'attente interminable. «La circulation au niveau de la métropole est assez compliquée. Je crois que l'ajout des commerçants ambulants du mois de ramadan finira par bloquer définitivement les grandes voies de la ville», nous confie un chauffeur de taxi. «Il faudra penser à une solution définitive à ce problème de commerce saisonnier. On ne peut plus supporter le stress et le chaos qui marquent de plus en plus la capitale économique», ajoute un habitant de Derb Sultan.

Un autre son de cloche est entendu chez les commerçants en question. Ceux-ci affirment que c'est leur seule aubaine de vivre. «Le ramadan pour nous est une aubaine en raison de la course des Marocains à l'acquisition des produits de consommation. En dehors de ce mois, on ne fait que chômer», affirme un vendeur d'ustensiles de cuisine. Face à ce chaos, quelques autorités locales ont tenté de sédentariser les marchands ambulants.

Cependant, toutes les mesures entreprises ont été vouées à l'échec. Et pour cause, certains vendeurs refusent de «se caser» dans les marchés pilotes ou espaces restreints afin de toucher une clientèle plus large et pour éviter toute charge supplémentaire. Ainsi, depuis des années malgré les multiples et innovantes tentations de réglementer ce secteur, aucune solution pratique n'est encore trouvée.
---------------------------------------------

100.000 ambulants

Selon les résultats de l'enquête sur les marchands ambulants réalisée par la direction régionale du Haut commissariat au Plan (HCP) en 2007, il existe quelque 128.572 marchands ambulants au niveau de la région du Grand Casablanca, soit 10% du total des personnes actives au niveau de la région. L'analyse de la moyenne du revenu moyen chez ces marchands montre que ce dernier ne dépasse pas 3.000 DH.

Elle précise également que 45% des marchands ont un capital circulant inférieur à 1.000 DH et 22% moins de 500 DH. Seuls 18% ont un capital circulant supérieur à 4.000 DH. L'étude, qui s'est focalisée essentiellement sur la préfecture des arrondissements de Mers Sultan-El-Fida, a estimé que leur nombre dans cette préfecture s'élève à 13.310, dont 80% d'hommes, soit 10% du nombre total des marchands ambulants dans la région.

L'étude relève également qu'ils se concentrent sur 30 points de vente éparpillés sur l'ensemble du territoire de la préfecture. Elle fait aussi ressortir que 86% des marchands ambulants au niveau de Mers Sultan-El-Fida sont des résidents, que 95% n'exercent aucune autre activité et que 85% pratiquent ce commerce depuis plus de 4 ans, ajoutant que la moyenne quotidienne des marchands est estimée à 7.700 personnes.
Lisez nos e-Papers