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La faillite annoncée de la gestion déléguée

Le président du Conseil de la ville de Casablanca, Mohamed Sajid, a reconnu, jeudi 28 février, lors de la session ordinaire du mois de février, la détérioration du service du ramassage des ordures confié à trois entreprises privées (Tecmed, Segedema et Sieta Al Beida).

La faillite annoncée de la gestion déléguée
«Après un début encourageant, nous remarquons que lesdites sociétés ont «relâché un peu leurs efforts», chose qui se répercute négativement sur la propreté de la ville», a-t-il indiqué.
Il a ainsi appelé à tenir des réunions avec les présidents d'arrondissements et les dirigeants des trois sociétés pour évaluer le travail effectué jusqu'à présent dans ce domaine et éventuellement l'améliorer.

Cette reconnaissance résonne comme un aveu d'impuissance face aux trois sociétés, alors que la ville dispose des moyens de dissuasion pour faire appliquer les clauses des contrats. Aujourd'hui, la situation sur le terrain est plus qu'inquiétante. Plusieurs présidents d'arrondissements ont saisi M. Sajid sur cette question demandant aux trois sociétés de multiplier leurs efforts dans ce sens et de les étendre à l'ensemble du territoire au lieu de les concentrer sur certains points particuliers.

A l'exception, il faut le reconnaître, de certaines artères du centre-ville, les ordures ont «fait leur come-back». Les différentes zones de la métropole sont sévèrement affectées par le ramassage déficient des ordures. On peut y voir des restes de nourriture, d'articles ménagers, des sachets en plastique, des emballages, des canettes abandonnées.... Bref, un spectacle désolant dans chaque coin de rue. Ce n'est donc pas la première fois que Casablanca se trouve dans une situation pareille.

Chaque fois que le ramassage des ordures ne se fait pas à temps par les services concernés, c'est les mêmes images qui reviennent.
«C'est regrettable et dégradant d'avoir des ordures partout», s'indigne un jeune homme. Un avis partagé par plusieurs autres Casablancais, mais qui y voient que la responsabilité est partagée entre les sociétés de gestion déléguée et les citoyens.

«La propreté est nécessaire, il faut traiter le problème dans sa globalité. De la collecte des ordures jusqu'au ramassage des déchets jetés sur les trottoirs. Tout concourt à maintenir un cadre de vie agréable», précise une jeune femme. Et d'ajouter que le comportement de certains habitants est inacceptable. «C'est l'absence de civisme qui rend nos rues sales, malgré les efforts des entreprises de ramassage des ordures», a-t-elle conclu.

Brigade de l'hygiène
«Casablanca a toujours été une ville sale, raconte une jeune. Et l'arrivée des sociétés de ramassage des ordures n'a pas vraiment arrangé les choses. Les détritus s'entassent dans les coins de chaque rue. Et à chaque croisement, des décharges sauvages sont improvisées en dépit du passage quotidien des éboueurs».

Face à ce constat alarmant, plusieurs voix se sont élevées pour la mise en place d'une Brigade préfectorale de l'hygiène et de la protection de l'environnement en charge d'appliquer la loi contenue dans le Dahir du 24 décembre 1958 qui a été modifiée par le Dahir du 9 novembre 1992.

Une telle Brigade aura pour missions de transmettre les valeurs du respect de l'environnement aux citoyens et les inciter à avoir un comportement correct en matière de préservation de l'environnement. Elle peut également taxer tous ceux qui jettent les ordures sur la voie publique. Selon les termes du dahir du 24 décembre 1958 : «Est passible de l'avertissement taxé toute personne auteur d'infraction aux règlements municipaux d'hygiène et de protection des jardins et des plantations sur le domaine public dont les numérations limitatives sont fixées pour chaque ville par un arrêté municipal».
La loi prévoit également de taxer tout propriétaire qui ne clôture pas et ne nettoie pas son terrain non bâti et ceux qui déposent des ordures en plein l'espace public ou privé, pourvu ou non d'une clôture.
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Les termes de la concession

La gestion déléguée de la collecte des ordures à Casablanca a été confiée le 24 février 2004 à trois sociétés : Sieta El Beida, Segedema et Techmed.
Les termes de l'accord portent notamment sur la collecte, le transport et l'évacuation des déchets domestiques vers la décharge publique de Casablanca. Ces sociétés devront également assurer le nettoyage des lieux des ordures et mener des campagnes de sensibilisation et d'information des citoyens sur la propreté de leur ville.

Pour mieux maîtriser la gestion de ce service public, la ville de Casablanca a été divisée en cinq zones réparties entre les trois sociétés adjudicataires de l'appel d'offres international.
Il est à noter que la quantité des déchets au niveau de cette ville est estimée actuellement à un million de tonnes par an.
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