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La rénovation du FUS, projet porteur pour le club et pour la ville

Délabrement, vétusté et ruines ! L'image n'est ni caricaturale ni métaphorique. Elle inspire une désolation extrême avant tout commentaire. Jamais décrépitude avancée n'a caractérisé, avec autant d'insolence et de gravité, l'état où se trouvent les infrastructures ou ce qui tient lieu d'équipements du prestigieux Club du FUS de Rabat !

La rénovation du FUS, projet porteur pour le club et pour la ville
Jamais aussi, insulte morale n'a été jetée à la face d'une famille entière avec cette dimension misérabiliste et une paupérisation alarmante. Le Club du FUS serait-il ainsi une sorte de souterrain dissimulé dans la pauvreté, suintant et érodé ? N'est-il en réalité qu'un mythe, la face visible d'un immense iceberg de détresse, une «cave sordide» où les chats, planqués à l'abri de la lumière, se pourlèchent tranquillement leurs babines ? Les salles censées abriter diverses activités sont-elles vraiment réduites à cette image sinistrée ?

La réponse à toutes ces questions est à coup sûr : «oui», trois fois «oui» ! Le FUS de Rabat ne se reflète nullement, en tout cas plus à travers l'emblème, fut-il scintillant et prestigieux, que nous lui connaissons et pour lequel, chacun à son niveau, nous vouons admiration, respect et dévotion. Le FUS de Rabat n'est plus ce FUS en bonne santé et performant, ses infrastructures sont d'autant moins existantes qu'elles constituent l'autre face du déclin.

Pour nous en convaincre, nous nous sommes rendus sur les lieux dans le cadre d'une visite organisée pour la presse nationale, suivie d'une rencontre avec les membres du Comité directeur du FUS et les adhérents dont un certain nombre d'anciens dirigeants et joueurs. Nous avons constaté de visu l'état de dépérissement continu des infrastructures, celui de la pelouse du stade de football qui suscite la colère des joueurs et des équipes venues des autres villes, parce qu'elle est tout sauf une pelouse : autrement dit un champ de course hérissé de monticules, escarpé en bosses sur lesquelles le ballon rebondit. Les salles où les membres s'adonnent normalement à leurs activités sportives subissent depuis des années l'effet dévastateur d'une érosion qui laisse de graves stigmates, sur les murs, au plafond, dans tous les coins et jusqu'à une salle de réunion aux fauteuils et tissu ou cuir râpés.

La rénovation du FUS, projet porteur pour le club et pour la ville
Mohamed Mounir El Majidi apporte devant la presse le démenti formel aux propos calomnieux et exige des excuses

Ici, le brancard censé transporter un sportif blessé est tout simplement éventré, son cuir en skye à l'origine blanc, aujourd'hui noirci, est trituré et son support chancelant. Là le plafond de la salle de basket est gravement fissuré, la pluie pénétrant jusqu'à l'intérieur. Là encore, le Centre de formation, qui est au FUS ce que l'âme est à l'être humain, ressemble davantage à une maison d'enfermement sinistre qu'à un foyer d'épanouissement où devraient en principe se croiser les talents, se préparer les performances et se tracer des carrières. Il est inachevé, à moitié construit, abandonné quoi ! Et pour cause ! Le manque de moyens, une gestion calamiteuse l'a relégué au rang de l'inactuel. Les exemples abondent au fur et mesure que se poursuit notre visite dans les lieux, une visite qui s'apparente à une descente aux enfers…

Une mise à niveau globale des strcutures et modes de gestion

Dix-huit sections, quelque 47.000 membres, un prestige et une histoire à nulle autre pareille, le FUS ne peut pas ne pas s'en prévaloir. Mais, parvenu à une étape d'usure, il est à la croisée des chemins. Peut-il incarner encore les valeurs d'antan, celles d'un nationalisme vigoureux et de la rigueur, peut-il dans l'état où il se trouve dispenser encore une formation qu'il avait su offrir aux milliers de jeunes, transformés tantôt en champions, tantôt en vedettes internationales ? Peut-il enfin redevenir ce qu'il a été ? Autrement dit, un grand Club dont l'enracinement dans la capitale, la tradition de grandeur, un label maintenu dans les mémoires et, surtout, une gestion moderne, peuvent-ils lui rendre ses lettres de noblesse ?
Ce sont de telles problématiques que le Comité directeur du FUS réuni au complet a abordées, dimanche, face à la presse. Réunion salutaire, en l'occurrence pionnière, dictée sans doute par une certaine conjoncture, mais en tout état de cause inédite. On se doit de souligner son caractère à la fois pédagogique et positif. La transparence, la courtoisie appuyée sur une fermeté et une convivialité ont empreint cette réunion qui n'a pas été moins rigoureuse et laborieuse en termes d'échanges et d'explications. MM. Mustapha Bakkoury, Mouatassim Belghazi, Moncef Belkhayat, Abdelmajid Tazlaoui, Ali Fassi-Fihri, Hassan Khyar, pour ne citer que ceux-ci, se sont prêtés avec aisance et sincérité au tour de force d'une presse impatiente, avide de connaître les réponses à ses interrogations. Le Comité directeur sera rejoint expressément aussi par son Président, Mohamed Mounir El Majidi, dont il faut le souligner que c'est la toute première sortie médiatique et dont la sincérité, la force de conviction et d'arguments ont été plus qu'admirables.
Quelque trois heures de débat participatif, franc et spontané. Des questions pertinentes et des réponses plus que convaincantes, parce qu'inscrites dans un souci d'une meilleure information et d'une clarté à toute épreuve. Les membres du Comité se sont relayés, affables, disposés et qui, c'est le moins que l'on puisse dire, et Mohamed Mounir El Majidi y compris, se sont prêtés à l'exercice des questions-réponses avec sérénité et conviction. Les budgets de fonctionnement du Club ? Faibles pour ne pas dire dérisoires. La section de basket-ball, seule privilégiée, bénéficie de quelque 1,5 million de dirhams, tandis que d'autres sections sur les dix-huit qui forment la nomenclature du FUS se débrouillent avec moins de 300 000 dirhams. Quand on pense qu'un club de moindre importance en Tunisie bénéficie comparativement de 5 fois le montant de financement que le FUS ou que les Zamalek d'Egypte de 15 fois, on ne peut qu'être effarés, abasourdis devant les moyens dérisoires du club de Rabat. La CDG, partenaire institutionnel depuis vingt ans, non seulement ne peut plus suivre, mais se trouve forcément en contradiction avec son mode de gestion propre, son critère de sponsoring où interviennent les règles de transparence, la fiscalité et autres exigences.
Le Comité directeur formé autour de Mohamed Mounir El Majidi, élu à l'unanimité fin décembre 2007, a entamé une longue et profonde réflexion pour aboutir à une conclusion et une seule : pour relancer le FUS, il convient de procéder à une révision déchirante, à une sorte de «perestroïka» radicale et à la mise en œuvre d'une autre vision. Celle-ci a imposé une «feuille de route» où ressortent trois objectifs axiomatiques qui sont autant de grands principes philosophiques : une mise à niveau globale aussi bien des structures, des infrastructures que des modes de travail ; une vision politique du Club dont on peut dire sans ambages qu'elle pourrait être le «modus operandi» pour les autres clubs et le sport national en général ; enfin le renforcement du capital image du FUS. Ce triptyque s'appuie sur une autre vision, originale en effet pour la gestion du sport au Maroc, révolutionnaire en ce qu'elle est porteuse d'une profonde et nécessaire transformation à la fois des structures, des mentalités, des psychologies et des modes de gestion.
Il s'agit de la mise en place d'un modèle de financement moderne, indépendant dans ses modalités, ambitieux dans ses finalités, exemplaire dans son exercice.

Fausse controverse

Que l'exigence de « pérennisation des ressources de financement» soit revenue dans la bouche des responsables à plusieurs reprises, n'est pas un hasard. Elle est au cœur de la problématique du renouveau du FUS et, partant, l'objet d'une fausse controverse, d'un procès d'apprentis sorciers prompts à instrumentaliser politiquement tout ce qui bouge et innove. Mouatassim Belghazi et Mustapha Bakkoury, tour à tour, démontreront que le nouveau cadre juridique du sport est là pour justifier leur démarche, mais qu'au-delà il convient de mettre en marche un autre modèle de partenariat et de sponsoring en matière de sports. Un grand club, qui plus est implanté depuis plus de 60 ans au cœur de la capitale du Royaume, ne peut plus être géré à l'ancien mode sous peine de disparaître à moyen et long terme. Et c'est bel et bien pour le sauver, lui éviter cette descente au gouffre que des volontaires, parmi lesquels des cadres et responsables, des dirigeants et des personnalités en vue, des figures emblématiques pour ainsi dire, révoltés devant la si lente et évidente mort du Club, se sont dressés comme un seul homme. Ils ont tous un rapport affectif avec la ville et le Club, ils ne se résoudront aucunement à le voir dépérir dans une aussi ahurissante indifférence.

Créer un modèle FUS de référence et le doter d'un patrimoine

« Nous sommes arrivés, soulignent-ils, à la conclusion qu'il faut réagir immédiatement, relancer le Club et, ce faisant, revoir ses modes de gestion et trouver des partenaires nouveaux et des sponsors » ! Et d'ajouter : « Il faut créer un modèle » ! La proclamation ne sacrifie à aucun fétiche ou à un caprice. Cela entend notamment la mise en place d'une autonomie du Club, des mécanismes d'assurer cette autonomie, par le moyen de financement indépendants, d'Activités génératrices de revenus (AGR) capables de pérenniser ses revenus, de lui assurer un patrimoine qui, conformément aux textes de loi, n'appartienne qu'au FUS.

FUS Développement et FUS Gestion, deux entités pour la relance et l'ancrage dans la modernité

L'objectif ? «Disposer d'un patrimoine financier-et le FUS est propriétaire de son terrain, il demande seulement l'autorisation à caractère urbanistique - ou physique pour financer le développement du Club, lui procurer les ressources, organiser la gestion de celles-ci, mettre en œuvre les dérivés, alimenter les fonds, bref assurer l'autofinancement ». La création de deux entités, FUS Développement» et «FUS Gestion», s'inscrit dans cette optique et une volonté de sérier les paramètres ». Ces deux entités sont détenues à 100% par l'Association FUS Omnisports, elle est représentée au sein des Conseils d'administration par le président Mohamed Mounir El Majidi et les membres du Comité directeur (Mustapha Bakkoury, Mouatassim Belghazi et M. Laraki). De ce fait, le statut juridique de toutes ces personnes qui agissent au nom de l'Association FUS Omnisports, ne leur permet jamais de se prononcer «intuitu personae», ne leur confère aucun intérêt direct ou indirect. Sur ce point précis, levant aussi toute équivoque scabreuse, apportant aussi des réponses claires, cinglantes et sans concession aux tarabiscotages de quelques confrères qui ne se lassent jamais de mettre en doute tout projet porteur au risque de se tromper et de fourvoyer l'opinion, les membres du Comité directeur du FUS ont réitéré que le projet de «réorganiser le Club n'a pas d'autre objectif que l'essor du club lui-même et ses membres, il ne profitera jamais à personne d'autre, il bénéficiera à la collectivité de Rabat, aux jeunes de la capitale du Royaume et de sa région, aux associations voire aux autres clubs voisins avec lesquels une coopération a été mise en œuvre et autres associations qui bénéficieront des effets d'entraînement du développement du FUS ainsi que de ses nouvelles infrastructures».

Organiser de nouvelles infrastructures, mettre en œuvre et sécuriser des «sources de revenus nécessaires et pérennes», ce n'est pas seulement le FUS qui est aujourd'hui le porteur de ce nouveau modèle, ce n'est pas seulement lui qui en bénéficiera, mais les autres clubs et, par extrapolation, nous dirions que c'est le sport en général qui en prendra de la graine et exemple ! Le mode de gestion est un mode moderne, pertinent et convaincant. Il réunit les atouts, au niveau de l'élargissement du champ des sponsors, des partenariats, des contributions diverses et notamment des activités commerciales génératrices de revenus et capables de renforcer l'autonomie du Club et celui de son patrimoine. Les clubs étrangers, de par le monde et notamment où existe une grande tradition de sport, fonctionnent au même mode : en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Espagne et en Italie. Ils sont non seulement autonomes mais leurs performances se mesurent à l'aune des moyens et des modes de financement dont la loi et l'éthique a pris la mesure. A plus forte raison, quand il s'agit du FUS, club vitrine d'une capitale vitrine, la logique est celle de la modernité, de créer comme l'a si bien dit Moncef Belkhayat, un «cercle vertueux ».

Il dira encore que «l'objectif est d'abord d'apporter une vraie passion au club et à une capitale qui sont le porte- fanion», soulignant «le paradoxe de ce même club sans champion et pourtant en vue, qui n'a jamais emporté une coupe, mais dont l'emblème reste une «marque forte». Et de rappeler qu'un Club comme le FC Barcelone dispose de plus de 90 millions d'euros.

La dernière partie de ce point de presse convivial, passionnant également parce qu'il a permis de lever les équivoques, de renouer un dialogue en souffrance entre les membres du Comité directeur du FUS et la presse, aura été consacrée aux attaques infondées, perverses et calomnieuses menées contre Mohamed Mounir El Majidi dans cette affaire, bien entendu, mais au-delà dans d'autres circonstances. On tombe à la renverse lorsqu'on se trouve devant le président du FUS et que l'on se rappelle en même temps les diffamations dont il est constamment l'objet. Modestement, calmement, sincèrement aussi il a fait son «mea culpa» de n'avoir pu communiquer le projet de refonte structurelle du FUS. Il l'a fait non sans une grande modestie et pudeur, face à un parterre de journalistes qui étaient là les yeux rivés. Il a balayé toutes les ignominies, il a surtout démontré que le projet du FUS nouveau n'a pas de but lucratif, sinon que pour le FUS et la famille du FUS, parce qu'inscrit dans le principe de «Tahabouss». «On n'invente pas la roue, dit-il, il n'est que de voir comment fonctionnent les Clubs du Réal de Madrid ou l'Arsenal. Comment comprendre, par exemple, que l'on se plaigne après le retrait du Maroc de la CAN et en même temps que l'on refuse de l'autre le concept de restructuration d'un Club». Venant à la campagne d'hostilité autour du projet, il a répondu calmement :
« En tant que citoyen, en tant que démocrate, j'estime que la seule voie est d'écouter attentivement les membres du Conseil, de voter démocratiquement et d'entériner ensuite tout verdict qui sort du vote. Le Conseil donne son aval, on lance alors.

Je ne comprends nullement les manchettes, fausses, indignes et insultantes mêmes. Je dirais même que s'il est quelqu'un qui est demeuré digne alors qu'il ne cesse de faire l'objet de calomnies, c'est bel et bien moi…» On apprécie le ton, la didactique et la modestie, notamment lorsqu'il affirme que c'est là une « première sortie », la première fois qu'il rencontre la presse aussi directement, cette même presse qui est conviée à mieux le connaître et à mieux le jauger, celle-là dont il dit apprécier le travail et la mission. A Kamal Lahlou, qui a troqué en fin de conférence sa casquette contre celle du président de la Fédération des médias du Maroc (FMM), mandaté par le «Journal hebdomadaire» pour demander «clémence» au président du FUS, celui-ci lui rétorquera avec la même sérénité : «Je n'ai jamais réagi aux attaques, je n'ai jamais attaqué personne. Or, quand il s'agit d'organes qui représentent des partis politiques en l'occurrence, qui attaquent aussi lâchement et aussi bassement, je considère que le moindre des gestes est qu'ils présentent des excuses» ! Et qu'ils rectifient la fausse information surtout au nom de la règle déontologique et de l'éthique professionnelle…
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