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Les consortiums d'exportation pour sortir de la crise

La confection et la bonneterie qui représentent près de 90% des exportations marocaines de textile sont en mauvaise posture. A fin août, la confection enregistrait un recul de 5% en valeur et la bonneterie baissait de 13% selon les chiffres de l'Office des changes.

Les consortiums d'exportation pour sortir de la crise
A fin septembre, la situation semble loin de s'améliorer. Les chiffres des exportations de janvier-septembre révèlent un recul de 6% pour les vêtements confectionnés et de 14% pour les articles de bonneterie par rapport à la même période de l'année précédente. La levée des quotas sur les exportations chinoises par l'UE, la recrudescence de la concurrence des pays de l'Asie, de la Tunisie, de la Turquie ou de l'Egypte, la forte dépréciation du dollar face à l'euro, l'augmentation des prix des matières premières et les changements dans les pratiques d'achat des donneurs d'ordre: co-traitance et produit fini, réactivité et produits à plus forte valeur ajoutée en sont les principales raisons.

A cela s'ajoute la crise financière internationale qui jette ses ombres sur l'économie marocaine, puisque les pays européens touchés de plein fouet par la crise sont les principaux clients du Maroc. Que faire donc pour les textiliens ? Céder au catastrophisme ou bien essayer de trouver des solutions pour au moins contourner la crise et sauver le secteur du textile et de l'habillement, à l'origine du tiers des exportations marocaines et 213 000 emplois. Pour Ali Berrada, expert ONUDI, le grand défi pour les entreprises du secteur est de s'adapter à l'actuel contexte mondial, de trouver les solutions appropriées et surtout d'être compétitive pour leurs clients (produits, service, prix…) et pour elles-mêmes en termes de rentabilité suffisante pour survivre et croître. Bon nombre de textiliens cherchent la sortie de la crise à travers un nouveau coup de pouce du gouvernement. Seulement, les entreprises doivent jouer la carte du fast-fashion, de la qualité et se constituer en consortiums d'exportation pour être plus compétitives.

«Ce type de regroupement représente aujourd'hui une bonne solution pour promouvoir les biens et services de leurs membres à l'étranger et de faciliter l'exportation de ces produits grâce à des actions communes. Les PME peuvent aussi pénétrer et se développer sur plusieurs marchés à un coût réduit avec un minimum de risques. En même temps, les membres peuvent accumuler des connaissances sur la façon d'opérer sur un marché étranger ainsi que dans des domaines qui ne sont pas liés à l'exportation telle la mise en œuvre de certains standards techniques, l'organisation de cours de formation et les méthodes de production… Ce type de regroupement d'intérêt économique permet surtout de briser et de rompre l'isolement de la PME marocaine.

Et il est temps que les entreprises s'y mettent surtout qu'ils ont l'appui du gouvernement et d'autres organismes », explique-t-il lors d'une rencontre qui a réuni, le 29 octobre, les opérateurs du secteur à l'Amith Fès. Avis corroboré par des textiliens ayant vécu l'expérience du Consortium. « C'est une véritable clé pour un certain nombre de problèmes que rencontre l'entreprise marocaine en général comme la faible connaissance des marchés étrangers, des instruments financiers pour l'export (systèmes de paiement, assurance des crédits, aides financières publiques, etc.) et du marketing (matériel promotionnel, packaging, actions promotionnelles…). Auxquels s'ajoutent les difficultés liées à la structure elle-même comme la capacitwwé financière, la maîtrise de la logistique, l'approvisionnement d'équipements et d'intrants, le volume de production et les standards de qualité internationaux», témoigne Boubker Idrissi Kaitouni, président du Consortium Mosaic Textile qui regroupe 6 entreprises textiles spécialistes de l'habillement.

Pour lui, un consortium joue le rôle d'accélérateur dans la mesure où il ouvre à ses membres la voie vers des opportunités nouvelles et des actions supplémentaires. Ceci dit, un consortium exige, selon lui, un certain nombre de conditions pour pouvoir le réussir dont le respect des partenaires, la transparence et la confiance. Les facteurs clés du succès résident aussi, selon Ali Berrada, dans l'implication du ministère du Commerce extérieur, la dynamique du Comité de Pilotage composé de : MCE, ASMEX, CMPE, ANPME et des organismes d'appui nationaux et internationaux: ONUDI, CMPE, ANPME, PAE, SMAEX, UPI, GTZ, NBO.
La principale mesure d'appui aux Consortiums consiste en la mise en place par le ministère du Commerce extérieur d'un fonds de soutien au développement des consortiums d'exportation. A cela s'ajoute une subvention à hauteur de 85% du coût des manifestations programmées accordée par le CMPE, la prise en charge par l'ANPME des frais d'expertise nécessaires à la réalisation des actions ciblées de conseil, d'assistance technique et de promotion.

La SMAEX accorde dans la même perspective des avantages spécifiques au niveau de tarification (0,5%), d'assurance foire et celle de la prospection avec un budget garanti plus important et étalé sur une période pouvant atteindre
5 années.

L'ONUDI apporte, de son côté, son expertise en la matière. Ses experts organisent des rencontres de sensibilisation et d'information au profit des opérateurs nationaux et assurent l'accompagnement pendant le processus de développement des consortiums d'exportation (juridique, marketing, organisationnel et financier).
Ils apportent aussi une assistance aux institutions nationales pour la mise en place d'un cadre institutionnel, la mise en relation avec les sources de financement (nationales et internationales) et font la promotion de consortiums d'exportation. L'objectif pour Ebe Muschialli, chargée de programme-ONUD qui a animé la rencontre de Fès, est de permettre aux opérateurs économiques de comprendre le processus des consortiums d'exportation, les appuis et incitations ainsi que l'avantage qu'on peut tirer de l'adhésion à un consortium.

Il s'agit aussi de permettre l'amélioration de l'offre-produit, le renforcement de la capacité compétitive des membres et le développement des exportations et de la diversification des débouchés.
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24 groupements

Le Maroc compte plus de 24 groupements qui sont accompagnés depuis leurs phases amont de conception et de montage jusqu'aux phases aval de gestion et de développement, en passant par l'identification des expertises nécessaires pour la mise en œuvre des objectifs définis et du plan d'action, ainsi que la mise en relation avec les organismes d'appui. Plus de 130 entreprises qui sont impliquées dans le projet appartiennent à 11 secteurs d'activité. Le textile- habillement vient en tête avec 8 consortiums.

Il est suivi par l'agroalimentaire, la mécanique-électronique et le cuir avec respectivement 5 et 2 groupements. Le reste est réparti de manière égale entre le tourisme, matériaux de construction, mécanique et métallurgie, ingénierie, composants automobiles et NTIC. La forme juridique du Groupement d'intérêt économique (GIE) demeure le seul choix des entreprises regroupées en consortiums.
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