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Le sport pour un développement complet

Une famille mange des chips assise sur les fauteuils de son salon. La télévision fonctionne.

Le sport pour un développement complet
A l'écran défilent les images des jeux Olympiques de Pékin. Ce spectacle s'est multiplié des milliers de fois au Maroc et dans le monde, cet été. Le sport est glorifié lorsqu'il s'exprime par des performances tandis que la majorité des individus, y compris les enfants et les adolescents, adopte de plus en plus une vie sédentaire quasiment dépourvue d'activité physique: une erreur nous diront tous les spécialistes. L'éducation physique et sportive est essentielle à la croissance et au bon développement d'un individu. Le sport, lorsqu'il est pratiqué de manière mesurée, est bénéfique à la santé. Il est le meilleur moyen, allié à une alimentation saine, d'éviter l'obésité et toutes les maladies graves qui l'accompagnent telles: le diabète, l'hypertension et les maladies cardio-vasculaires. Le sport permet aussi de renforcer la structure osseuse en pleine croissance en développant la musculature. En allant plus loin, on apprend que le sport et le corps n'ont pas pour seul rapport la bonne santé. Le sport permet aussi le développement chez l'enfant des capacités motrices.

Il apprend à coordonner ses gestes, à courir vite et de plus en plus longtemps. Les exercices d'agilité développent aussi sa souplesse. Par l'éducation physique, il prend conscience de son corps et de ses limites. Des compétences motrices, l'enfant en vient logiquement à tirer de son exercice du sport des compétences cognitives. Car le sport n'est pas une activité qui ne ferait intervenir que les muscles et le corps. Jouer avec une balle par exemple, que ce soit au tennis, au ping-pong, au badminton ou à n'importe quel autre sport, développe notamment la vue. L'individu apprend à réagir de plus en plus vite à un stimuli visuel ; il apprend à évaluer les distances et les vitesses. Les règles qui accompagnent le sport lorsqu'il se déroule sous la forme d'un jeu, notamment de groupe, l'incite à faire travailler son intelligence pour accorder au mieux les gestes qu'il fait avec les fins qu'il poursuit. Il peut ainsi concevoir une stratégie.

Activité complète par excellence, l'éducation sportive aide aussi les enfants à affirmer leur caractère. Qu'ils s'exercent seuls ou en groupe, ils se voient dotés d'un rôle et d'une responsabilité. Le jeune sportif doit devenir autonome, prendre des décisions seul et vite. Il apprend aussi à gérer ses sentiments et ses réactions de sorte qu'ils ne viennent pas entraver sa réussite. Interdit donc de s'effondrer lorsque l'on perd, de stresser de manière excessive à l'approche d'une rencontre sportive, ou de hurler de joie dans les oreilles des perdants. L'éducation au sport offre aussi à l'enfant l'expérience particulière du courage. Le sportif doit prendre des décisions dans un milieu incertain. Il doit savoir prendre des risques s'il veut réussir. Par l'entraînement nécessaire à tous les sports, la répétition de gestes, l'enfant découvre le sens, voire le goût de l'effort. Les parents qui tiennent à éveiller leur enfant par le sport peuvent aussi constater les effets bénéfiques que peut avoir une activité ainsi maintenue sur le long terme sur sa vie quotidienne et ses habitudes. S'il pratique un sport, il comprendra d'autant mieux les conseils et les obligations alimentaires que lui donneront ses parents.

En grandissant, il adoptera, seul, une certaine hygiène de vie qui lui permettra d'être en forme pour faire du sport. S'astreindre à aller régulièrement sur le terrain de football signifie, par exemple, faire son sac de sport la veille au soir, ne pas se coucher trop tard, être à l'heure… En plus de compétences et d'habitudes, l'enfant qui pratique régulièrement un sport se dote d'aptitudes sociales. Cette dimension vaut essentiellement pour le sport de groupes et dépasse largement le seul cadre du sport. Le tout petit apprendra en premier lieu à jouer en coordination avec les autres ce qui signifie savoir attendre son tour. Ensuite l'enfant va devoir s'intégrer dans un groupe plus fortement qu'à l'école puisqu'une équipe joue ensemble dans un but commun. La solidarité, l'esprit d'équipe et le fair play sont donc des notions qu'il apprendra bien vite. Certains diront même que le sport offre, comme d'autres activités parascolaires, une sorte d'initiation à la citoyenneté. Le jeune sportif, tout particulièrement dans de petites structures qui n'ont pas pour objectif premier la recherche de la performance, est tour à tour joueur, entraîneur puis arbitre. L'enfant aborde ainsi plusieurs positions, dont les fonctions et les rôles sont différents. En «se mettant à la place de», il peut comprendre la diversité des points de vue.

Il découvre ce que l'on ressent lorsque l'on gagne dans une équipe et perd dans une autre. De tels changements lui permettront de se montrer plus tolérant et compréhensif. De semblables enseignements, et c'est bien là tout leur intérêt, dépassent la seule activité sportive et bénéficient à l'ensemble de la vie de l'enfant. Pour toutes ces raisons, il est donc très important pour les parents de donner très tôt aux enfants le goût du sport et de l'effort physique. Les bonnes habitudes se prennent tôt et le meilleur moyen de les faire adopter à un enfant est encore, sans doute, de lui montrer l'exemple. Il est aussi important de suggérer les sports qui semblent les plus adaptés à l'enfant. Ainsi on évitera de pousser son petit garçon vers le basket lorsqu'il est plus petit que la moyenne. Une telle attitude lui évitera probablement des difficultés inutiles ou des vexations. D'autant plus que blessé dans son amour propre, l'enfant peut se braquer et refuser obstinément de pratiquer à nouveau un sport quel qu'il soit. Dans le choix du sport, son souhait reste à écouter en premier lieu car il profitera bien peu des avantages nombreux du sport s'il y va en traînant les pieds.
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Aidez-le à choisir son sport

A chaque enfant son type de sport. Pour les plus extravertis, les sports individuels comme la natation ou la danse sont les plus conseillés. En devenant leur propre objet d'expérimentation, ils apprendront à se concentrer. Pour les plus introvertis, il est bon de les confronter aux autres, de les mettre face à la difficulté. Les sports de groupe leur seront particulièrement conseillés. Pour les enfants agités, ceux que rien n'épuise mais qui épuisent tout, les activités les plus fatigantes sont généralement conseillées. Une autre solution existe: les sports en contact avec les animaux, notamment le poney ou le cheval. L'enfant doit apprendre à se contrôler pour ne pas effrayer l'animal, ni le blesser. Il ne parviendra à le guider comme il l'entend seulement s'il sait rester calme. Ainsi, contrairement aux sports qui demandent beaucoup d'énergie, l'équitation aurait plutôt tendance – bien que chaque enfant soit unique – à le calmer, voire à l'apaiser. Enfin pour ceux qui manquent de confiance en eux, les arts martiaux semblent tout indiqués. Par la discipline qu'ils imposent et le mutuel respect qui s'instaure, l'enfant est sécurisé. Il sait de quelle manière se comporter. L'incertitude est réduite et le risque de se voir rire au nez aussi.

*Journaliste stagiaire
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