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Un plan d'action ambitieux

Un plan d'action ambitieux
Les contours du plan Maroc Vert se précisent. Cette ambitieuse feuille de route qui est proposée pour le développement du secteur agricole national est en train de se frayer les voies à la concrétisation.
Il s'agit notamment de la création de l'Agence de développement agricole (ADA) qui vient d'être dotée d'un organigramme, d'un plan d'action et du budget au titre de l'année 2009. C'est ce qui a été annoncé au début de la semaine à Rabat, lors de la première session du conseil d'administration de l'Agence, présidée par le Premier ministre, Abbas El Fassi. Le plan d'action, présenté par le directeur général de l'ADA, Ahmed Hajjaji, s'articule autour de 16 plans régionaux avec 10506 projets d'une valeur globale de quelque 147 milliards de DH et devant bénéficier à 1,4 million d'agriculteurs.

Ces projets, explique-t-il, concernent toutes les chaînes de produits et sont répartis entre les céréales (222 projets/11 MMDH), les agrumes (54/9 MMDH), l'olivier (314/17 MMDH), les fruits et légumes (244/24 MMDH), les viandes blanches (78/6 MMDH) et les produits laitiers (96/12 MMDH).
Pour le département de l'Agriculture, le chemin est en train d'être balisé pour mener à bien ce travail.

En effet, selon le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, qui a présenté à cette occasion les grandes lignes du plan Maroc Vert, plusieurs réalisations sont accomplies dans le cadre de ce grand chantier, rapporte l'agence de presse MAP.
Il s'agit notamment, précise-t-il, de la mise au point de 16 plans agricoles régionaux, la création de l'Office national de sécurité des aliments, la restructuration du ministère de tutelle, la révision des missions et des attributions des chambres agricoles, la conclusion de contrats-programmes pour la mise à niveau de certaines chaînes de production et la création de l'Agence de développement agricole.

L'objectif est d'affronter les grandes contraintes du secteur. Il s'agit essentiellement des conditions climatiques, de la faiblesse du taux de mécanisation et de la problématique du foncier.
Il est à noter que le secteur agricole représente 15 à 20% du PIB, assurant ainsi l'emploi à 80% de la population rurale et générant 100.000 emplois dans l'agroalimentaire. Il est à rappeler que la nouvelle stratégie agricole est axée sur une approche globale destinée à tous les acteurs selon leurs objectifs, sur la base de deux piliers.

Le premier porte sur le développement d'une agriculture moderne répondant aux règles du marché en s'appuyant sur les investissements privés, à travers le financement de 700 à 900 projets d'un coût total de 10 à 15 milliards de DH annuellement.
Le second pilier concerne le développement d'une approche pour la lutte contre la pauvreté, à travers l'amélioration des revenus des agriculteurs les plus précaires, notamment dans les zones enclavées. Dans ce cadre, il sera procédé au financement de 300 à 400 projets sociaux inscrits dans le cadre d'un plan régional visant la reconversion des agriculteurs précaires dans des activités à haute valeur ajoutée et moins sensibles aux précipitations.

Il s'agit aussi d'encourager les projets de production intensive dans les domaines aussi bien de production animale que végétale, à travers l'encadrement et la qualification des agriculteurs pour avoir un revenu supplémentaire. La dynamisation de ces deux piliers doit être accompagnée d'une refonte du cadre sectoriel par le biais de l'agrégation du foncier et l'adoption d'une nouvelle politique d'irrigation pour la mise à niveau des infrastructures du secteur de l'irrigation moderne, l'amélioration des conditions définissant le cadre du libre-échange dans le domaine d'exportation, en tenant compte des produits à grande sensibilité à l'importation, outre la modernisation du marché national et le renforcement des organisations agricoles et la réforme institutionnelle du ministère de l'Agriculture.

Cette stratégie cible un million d'entreprises agricoles et va générer un produit intérieur supplémentaire de 70 à 100 milliards de DH.

Idées novatrices

Le plan Maroc Vert s'articule autour de six idées se rapportant tout d'abord à une conviction selon laquelle l'agriculture doit être le principal moteur de croissance de l'économie nationale sur les 10 à 15 prochaines années, avec des impacts colossaux en termes de croissance du PIB, de création d'emplois, d'exportation et de lutte contre la pauvreté, a-t-il expliqué.
La deuxième idée considère que l'agriculture doit être pour tous sans exclusive au travers d'une stratégie différenciée adaptée à chaque type d'acteurs, rompant avec la conception classique distinguant entre agriculture moderne et agriculture sociale et prenant en considération la diversité des acteurs et leurs contraintes intrinsèques et socioéconomiques.

Le Maroc se doit, selon la 3e idée, de traiter la problématique de fond de l'agriculture : la faiblesse du tissu des acteurs autour de modèles d'organisation innovants, en suivant des exemples qui ont
fait leur preuve à l'international et au Maroc, comme l'agrégation.
Concernant la 4e idée à la base de la nouvelle stratégie agricole, elle porte sur la nécessité de promouvoir l'investissement privé, accompagné si nécessaire de l'aide publique.

Dans cette perspective, la 5e idée plaide pour l'adoption d'une approche transactionnelle autour de la mise en œuvre concrète sur le terrain de 1 500 projets définis sur la base d'un modèle économique ciblé.
La sixième idée recommande qu'aucune filière de production n'est condamnée au Maroc et que toutes les filières ont leur chance de réussite. Il s'agit de donner aux acteurs le maximum de chance pour réussir cette mutation.
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