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Quelles perspectives pour 2009 ?

2008 est assurément l'année du retournement de cycle à la Bourse de Casablanca.

Quelles perspectives pour 2009 ?
Comme en témoignent presque tous les indicateurs boursiers. En effet, «la contre-performance était respectivement de 13,48% à 10 984,29 points pour le Masi et de 13,41% à 9 061,02 points pour le Madex», tient à rappeler Youssef Benkirane, directeur général de BMCE Capital bourse, lors d'une conférence consacrée à la présentation des résultats des sociétés cotées et des perspectives du marché pour 2009. Le volume d'affaires global, lui, s'est établi à 201,6 Md DH à fin décembre 2008 soit -36,7% par rapport à 2007, limitant la moyenne quotidienne à 638,2 M DH, contre 1 272,8 M DH en 2007. Quant à la capitalisation boursière, elle s'est contractée de 54,6 Md DH pour se fixer à 531,7 Md DH. En outre, des 77 sociétés cotées, quatre accaparent conjointement 51,7% du flux transactionnel sur le Marché central, à savoir Addoha, Maroc Télécom, BMCE Bank et CGI avec des négoces respectifs de 29,6 Md DH, de 22,1 Md DH, de 15,6 Md DH, et de 13,6 Md DH.

Cette contraction du marché en 2008 est due à plus d'un facteur, explique Y. Benkirane. D'abord, l'effet psychologique de la crise financière internationale et du spectre d'un éventuel retournement du secteur de l'immobilier au Maroc. En deuxième lieu, la perte de confiance de la part des investisseurs, notamment des petits porteurs dont une grande partie s'est retirée à perte du marché, accélérant ainsi le mouvement baissier. Troisième et dernier facteur réside dans le manque de dynamisme sur le marché primaire suite au report d'introductions en Bourse de plusieurs sociétés. Il faut dire qu'en raison de sa surévaluation, «la bourse cherchait des prétextes pour se corriger», schématise le directeur général de BMCE Capital bourse. Côté perspectives pour 2009, les analystes de la société de bourse de BMCE Bank se sont appuyés sur plusieurs hypothèses de nature macro et méso-économiques. Il s'agit de la résilience confirmée de l'économie marocaine grâce à la dynamique locale animée par l'accélération du budget d'investissement de l'Etat et des entreprises publiques et les perspectives d'une bonne année agricole. Et ce, en dépit de la dégradation attendue de la balance commerciale et des recettes MRE et du tourisme.

Par conséquent, la croissance du PIB était de 5,4% en 2008 et varierait entre 4,7% et 6,0% en 2009. Dans ce contexte, « les perspectives des entreprises cotées sont mitigées, du moins pour les six premiers mois de 2009 ». Toutefois, une relance de l'activité notamment à travers le retour en force des OPCVM au niveau du compartiment actions (dont l'actif net sous gestion passe de 12,7 Md DH à fin 2008 à 18,7 Md DH au 17 avril 2009) n'est pas écartée. Bien plus, grâce au redressement espéré de l'équilibre financier pour SAMIR et MANAGEM, la croissance bénéficiaire est maintenue à la hausse en 2009. Sur cette base, Y. Benkirane prévoit «un scénario de sortie de crise en dernier trimestre 2009». Pour le moment, «pour intervenir sur le marché, le mieux est de constituer des portefeuilles prudents permettant une meilleure résistance au cycle baissier du marché avec une focalisation sur les secteurs non cycliques tels que l'Agroalimentaire, les Utilities et les Télécoms», a-t-il recommandé aux investisseurs. Et ce en attendant un regain de confiance dans le marché boursier. A cet effet, « les professionnels et l'administration ne sont pas restés les bras croisés », fait savoir Y. Benkirane. En effet, l'Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB) travaille déjà en concertation avec le ministère de l'Economie et des Finances sur un produit d'épargne longue adapté au contexte marocain.

Sur le plan réglementaire, différents textes sont sur le point d'être ratifiés ou en cours d'étude. Il s'agit, entre autres, de la loi sur le marché à terme, qui traine depuis des années, et qui, semble-t-il, avance très bien. Et ce n'est pas tout. Pour donner un nouveau souffle au marché boursier, «le gouvernement marocain dispose d'une autre arme, à savoir la privatisation par ouverture de capital en bourse». Et c'est justement là que ce genre d'opération pourrait retrouver toutes ses lettres de noblesse ! Cependant, «toutes ces actions n'auront qu'un effet limité, si la culture de la bourse ne soit pas développée», laisse entendre Y. Benkirane. Et c'est là que le bât blesse. A cet égard, une comparaison rien qu'avec un pays arabe est révélatrice à plus d'un égard. En effet, dans un pays comme la Jordanie, parmi les neuf millions d'habitants, un million intervient sur le marché boursier. Au Maroc, on en est loin !
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Capacité bénéficiaire des banques

Lors de cette conférence, les analystes de BMCE Capital Bourse, chacun selon sa spécialité, ont passé en revue les résultats et les perspectives des différents secteurs représentés à la bourse de Casablanca. Ainsi, commentant les réalisations des banques cotées en 2008, les analystes constatent que leur capacité bénéficiaire s'est repliée de 4% consécutivement aux éléments non récurrents enregistrés en 2007. Dans les détails, à elle seule, Attijariwafa bank contribue pour près de 50% aux revenus nets du secteur (MAD 3,1 Md), suivie de BMCE BANK et BCP avec une part de 13,2% chacune. Pour estimer l'évolution de cette capacité bénéficiaire en 2009, les analystes ont pris en considération des éléments touchant aussi bien le comportement des banques que le changement de leur environnement surtout réglementaire.

Concrètement, il s'agit du renforcement du dispositif réglementaire de Bank Al-Maghrib à travers le rehaussement du ratio de solvabilité à 10% en 2009 et à 12% en 2010, justifiant ainsi les nombreuses levées de fonds opérées sur le marché via des augmentations de capital ou d'émissions de dettes obligataires subordonnées, la poursuite des efforts d'assainissement se traduisant par la baisse du taux de contentieux, la raréfactions des liquidités sur le marché entraînant une décélération en terme de collecte de ressources et l'accélération des opérations de déploiements à l'international. Sur cette base, la capacité bénéficiaire de ce secteur progresserait en 2009 de +11,4%.
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