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Baisse du loyer de l'argent

Le loyer de l'argent baisse. Le conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a décidé, lors de sa réunion trimestrielle mardi 24 mars 2009, de baisser le taux directeur de 25 points de base. Ce taux passe donc de 3,5 à 3,25 %.

Baisse du loyer de l'argent
Selon Abdellatif Jouahri, wali de BAM, la décision de la Banque centrale vient en réponse aux effets de plus en plus perceptibles de la conjoncture internationale sur l'économie marocaine. En effet le repli de la croissance dans les pays développés, notamment ceux de la Zone euro, principaux pays partenaires du Maroc, en plus de la forte baisse des cours des matières premières, n'a pas manqué de se répercuter sur l'évolution de l'inflation, confirmant l'analyse et les prévisions du précédent rapport sur la politique monétaire.
Selon BAM, l'inflation s'est établie à 4% en janvier, après avoir atteint 4,2% en décembre, tandis que la baisse est plus perceptible au niveau de l'inflation sous-jacente, dont le rythme est revenu de 3,3 à 2,8%. Compte tenu donc de la morosité caractérisant l'économie mondiale, les prévisions d'activité, établies dans le cadre du rapport sur la politique monétaire de décembre 2008, ont été revues à la baisse. C'est ainsi que le PIB devrait progresser en 2008 de 5,8% au lieu d'une fourchette de 6 à 6,5%. En 2009, la croissance économique connaîtrait une légère décélération pour se situer autour de 5%.

Mais Abdellatif Jouahri reste optimiste. Car, selon lui, le fait d'afficher un taux de croissance de l'ordre de 5% dans une telle conjoncture reste «exceptionnel».
Toutefois, le même responsable ne manque pas de relever que la récession dans la Zone euro affecte déjà certains secteurs. Pour lui, la transmission de la crise internationale se fait principalement sentir au niveau de la balance de paiement.
«La crise est là, certes, mais elle touche différemment quelques secteurs. Les secteurs les plus touchés sont notamment l'automobile, le textile, le tourisme et, dans une moindre mesure, les IDE». Pour le haut responsable, le Maroc est touché mais certains facteurs favorables ont arrangé les choses. «Les effets de la crise ont été atténués par une campagne agricole que d'aucuns qualifient d'historique, par la demande interne dans une moindre mesure mais aussi par la soutenabilité budgétaire : le reflux des prix de pétrole et des denrées alimentaires ont donné au gouvernement une plus grande marge de manœuvre par rapport à ce qui a été prévu dans la Loi de finances». M. Jouahri estime donc judicieux de ne pas céder à l'alarmisme. Il faut rester vigilant et lucide et « ne pas verser ni dans le catastrophisme ni dans l'euphorie. Notre situation est enviable par rapport à notre environnement. Quand on voit ce qui se passe dans des pays européens ou d'Amérique du Nord ou au japon, on peut dire que le Maroc est dans une situation privilégiée».

Autre raison expliquant la baisse du taux directeur selon BAM : la décélération du crédit s'est poursuivie, avec un rythme de 21% en janvier et une légère baisse en glissement mensuel, tout en demeurant supérieure à sa tendance de long terme. De plus, selon le même rapport précité, l'analyse de la structure du crédit indique un ralentissement, dans les mêmes proportions, pour l'ensemble des agents non financiers. Cette évolution laisse entrevoir un retour progressif de la croissance du crédit à des niveaux compatibles avec sa tendance de long terme.
Mais là encore, le wali de la Banque centrale se veut rassurant : «le marché interbancaire marche, la confiance est là, le volume du crédit est en croissance malgré une décélération». A présent que BAM a revu à la baisse son taux directeur, quelles seront les conséquences de cette décision sur les clients des banques ? Personne ne peut se prononcer pour l'instant. D'autant qu'en septembre dernier, BAM avait décidé de relever le taux directeur mais avait demandé aux banques de ne pas répercuter cette hausse sur leurs clients, notamment les PME et les bénéficiaires de prêts destinés à l'habitat social.
Il va falloir attendre et voir sur quoi va déboucher la réunion qui aura lieu très prochainement entre les responsables de BAM et ceux des établissements bancaires.
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L'immobilier épargné

Le secteur de l'immobilier a été relativement épargné par la crise, selon Abdellatif Jouahri. Le social et le moyen standing n'ont pas été touchés alors que le haut standing a été affecté du fait de sa dépendance de la demande extérieure. Selon le dernier rapport sur la politique monétaire, malgré une légère décélération de son rythme d'évolution, le secteur du BTP devrait progresser au premier trimestre 2009 de 8%. Les ventes de ciments au mois de janvier 2009 ont totalisé 1,1 million de tonnes en progression de 0,45 % par rapport à janvier 2008 et en expansion de 45 % par rapport à décembre 2008. De plus, selon le même document, ce secteur continuerait de bénéficier de la poursuite de grands chantiers d'infrastructure, notamment publics, et de la forte demande en logements neufs. A fin janvier 2009, environ 45 000 ménages ont bénéficié de la garantie du crédit accordé dans le cadre du Fogarim pour un montant global de 6,5 milliards de DH.
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