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Le PNUD ramène l'IDH à sa juste proportion

Alison Kennedy, directrice de l'unité des statistiques au bureau du rapport mondial sur le développement humain à New York, s'est employée jeudi dernier à Rabat à «démystifier» l'Indice de Développement Humain (IDH).

Le PNUD ramène l'IDH à sa juste proportion
Présentant le rapport mondial sur le développement humain 2009, l'experte onusienne a essayé d'expliquer la méthode de calcul de cet indice, sa portée ainsi que les limites des conclusions qui pourraient en être tirées. «Cet indice ne prétend pas être un outil exhaustif et ne donne pas une idée sur les progrès réalisés à court terme», a affirmé Mme Kennedy. Pour elle, l'IDH doit être appréhendé à sa juste valeur : «C'est un instrument qui permet d'attirer l'attention des pays sur un certain nombre de problèmes. C'est un point de départ pour une analyse plus profonde». Mme Kennedy estime que la méthode de calcul de l'IDH est simple et transparente et « les classements ne veulent pas dire grand-chose et prêtent parfois à confusion ». En effet, selon elle, parfois de nouveaux pays s'ajoutent au classement, ce qui fait que d'autres perdent une place ou deux. C'est le cas du Maroc, car on a l'impression qu'il a chuté, passant de la 128e au 130e place.

En réalité il n'a pas changé de place. Sa rétrogradation est due en fait à l'introduction de deux nouveaux pays : le Liechtenstein et l'Andorre. Pour l'experte onusienne, pour une évaluation appropriée du classement, il est plus utile d'examiner les tendances au sein d'un seul rapport. Pour toutes ces raisons, le PNUD a décidé de revoir les critères qui sont à la base du calcul de l'IDH. Alison Kennedy l'avait affirmé jeudi matin lors d'une réunion avec le Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi.
Le même jour dans l'après-midi, il a tenu à le souligner : 2010 qui marquera le 20e anniversaire de l'IDH connaîtrait l'introduction éventuellement de nouveaux critères. «Des consultations élargies sont déjà engagées pour mieux appréhender l'IDH.

D'autres critères pourraient être inclus dans le calcul de cet indice comme la démocratie, l'environnement, la durabilité des ressources et les inégalités sociales». Les explications fournies par Mme Kennedy confortent la thèse du Maroc qui a toujours estimé que l'IDH ne reflétait pas la réalité des progrès réalisés en matière de développement et qu'il fallait l'améliorer.Youssef Amrani, présent lors de la présentation du rapport 2009 a tenu à réitérer la position du Royaume par rapport à ce débat.

Pour lui, le développement humain est un concept complexe qui englobe plusieurs indicateurs et l'IDH est incapable de refléter la réalité dans sa globalité. «Depuis 20 ans, on se base sur une approche restrictive qui ne peut pas cerner les progrès réalisés. Cet indice n'est plus adapté à la réalité d'aujourd'hui» a-t-il souligné précisant que le développement humain a pris une dimension significative au Maroc après le lancement de l'Initiative nationale de développement humain en 2005. « Des résultats positifs et encourageants ont été réalisés en une courte période. Mais malheureusement, ces réalisations ne sont pas reflétées dans le rapport du PNUD », a-t-il déploré, insistant encore une fois sur la nécessité de revoir les critères qui servent de base de calcul de l'IDH. Dans cette optique, Youssef Amrani a réitéré la disposition du Maroc à collaborer avec les experts du PNUD pour explorer de nouvelles pistes afin de pouvoir élaborer des indices de développement humain plus fiables.
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Mesure du bonheur

Selon le Haut commissariat au Plan, l'indicateur actuel est très sélectif et favorise les pays ayant une accumulation du capital physique et humain pendant une longue période ou ceux qui disposent de ressources minières importantes. Il est par ailleurs statique et n'exprime pas la dynamique du développement humain. Le cas du Maroc est flagrant, il est classé 130ème selon l'IDH, alors qu'il se classe 11e en termes de performance durant les 7 dernières années. Selon le HCP, pour appréhender le développement humain dans un pays donné, les calculs doivent nécessairement inclure certaines dimensions liées aux conditions de vie de la population telles que l'équité sociale de la répartition des revenus, la pauvreté, le chômage, l'accès à l'eau, à l'électricité et à la route, la jouissance des droits humains, économiques, sociaux et politiques et tenir compte des priorités et des spécificités des populations locales. La réflexion actuellement en cours sur la mesure du bonheur et du progrès illustre la difficulté de confectionner des instruments de mesure pertinents dans ce sens.
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