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Attention, vente illégale des moules !

Les aliments sont dans la plupart des cas produits et vendus dans des conditions hygiéniques très déplorables. Ces aliments, une fois mangés, peuvent être sources de maladies ou d'intoxication très graves. C'est le cas de la vente illégale des moules.

Attention, vente illégale des moules !
La sécurité sanitaire des aliments englobe toutes les mesures destinées à proposer des aliments aussi sûrs que possible. Les politiques et les mesures appliquées en la matière portent sur l'ensemble de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation. Mais le constat à El Jadida est aujourd'hui amer.

Car, outre les efforts déployés par le gouvernement pour sauvegarder la santé des populations, des individus mal intentionnés, pour des raisons financières, se livrent à des actes qui sont de nature à troubler la santé publique. De même, certains appliquent «la politique de l'autruche» et d'autres la politique «de l'œil de mica». Ainsi, la sécurité sanitaire est totalement bafouée. Le cas le plus édifiant à El Jadida, c'est le ramassage et la commercialisation des moules qui ne sont guère surveillés par les services concernés. Par conséquent, personne n'est jamais à l'abri d'une intoxication. En effet, des femmes et des enfants proposent la vente de moules au su et au vu de tout le monde à l'entrée de la ville d'El Jadida via Casablanca et juste entre le haras et l'hippodrome Lalla Malika. Mais d'où cueille-t-on ces moules? Juste entre le Deauville plage et l'hippodrome Lalla Malika.

Mais le pire c'est que les rejets des eaux usées et des déchets émanant de la zone industrielle se déversent directement dans cette zone. Par ailleurs, la pêche, le ramassage, la vente et la consommation des moules en provenance de cette zone sont interdits. Mais les gens continuent à les ramasser, à les manger et à les vendre. Pour le malheur des amateurs de moules, huîtres et coquillages, en filtrant l'eau de mer, concentrent les polluants. Ainsi, trois types de contaminants s'y accumulent : les résidus chimiques, les pollutions microbiologiques (liés aux dysfonctionnements des stations d'épuration et aux activités agricoles) et, depuis une vingtaine d'années, les substances toxiques produites par certaines espèces de micro-algues. Ces dernières peuvent provoquer des désordres gastro-intestinaux ou neurologiques. En effet, la moule est un animal filtreur qui peut retenir dans ses branchies ou dans sa chair des polluants bactériologiques (d'origine humaine comme les bactéries fécales par exemple) ou chimiques (d'origine industrielle ou naturelle comme certaines toxiques sécrétées par des micro-algues à certaines périodes de l'année).

Elle constitue donc un excellent indicateur biologique; l'analyse de sa chair renseignant sur le degré de pollution de l'eau et sur son évolution dans le temps. L'ingestion de moules crues ou insuffisamment cuites, élevées dans une eau polluée accidentellement, peut provoquer des intoxications alimentaires (vomissements, diarrhées, gastro-entérites, fièvres typhoïdes, hépatites...) ou encore plus graves des troubles nerveux ou des paralysies dues à des toxines naturelles. Pour la consommation des coquillages ramassés, plusieurs principes sont à respecter, comme laver soigneusement les récoltes, les conserver vivants au réfrigérateur (4 degrés maximum) jusqu'à leur préparation, et les consommer toujours le jour même. Et ce, tout en se rappelant que la cuisson de coquillages ne permet pas d'éliminer tous les risques liés aux toxines de phytoplancton ou aux métaux lourds. De plus, la consommation de coquillages reste déconseillée aux femmes enceintes ou aux jeunes enfants. Car les moules sont des aliments particulièrement fragiles. De plus, ils sont la plupart du temps consommés crus.

Ils doivent impérativement être d'une fraîcheur absolue. Celle-ci se vérifie avec : la date de mise en bourriche (sur l'étiquette) ; l'odeur franche, marine sans relent d'ammoniaque ; la coquille bien fermée pour les bivalves ; la pointe d'un couteau, ou encore une goutte de citron ou de vinaigre : le mollusque doit se rétracter. Sinon, c'est qu'il ne vit plus. Il ne faut jamais manger un coquillage mort ou sec ou qui n'a pas une odeur franche de mer. Mais que font les services concernés? Quel est le rôle du Bureau municipal d'hygiène (BMH)? Selon certains spécialistes, les attributions du Bureau municipal d'hygiène (BMH) s'articulent autour de quatre axes : technique, médico-légal, médico-social et administratif. Le contrôle de l'hygiène alimentaire et de la restauration collective, l'hygiène de l'habit, des installations industrielles et scolaires, ainsi que l'hygiène de l'environnement sont les principales tâches qui entrent dans le volet technique des activités d'un BMH d'une collectivité locale. Souvent, des prélèvements sont effectués et envoyés à l'Institut national d'hygiène, à l'Institut Pasteur, aux laboratoires de la gendarmerie ou des délégations du ministère de l'agriculture.

Il est souhaitable que toutes les composantes de notre société se donnent la main pour lutter contre de tel comportement qui nuit à la santé de la population. Car, a-t-on l'habitude de dire que le développement ne saurait se faire sans une bonne santé de la population.
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Systèmes de sécurité sanitaire

Si les risques liés aux aliments existent dans tous les pays, la menace est plus présente dans les pays pauvres ou en développement. À ce propos, l'OMS a indiqué que les seules diarrhées, dont la majorité est d'origine alimentaire, tuent annuellement près de 2,16 millions d'enfants dans le monde, essentiellement dans les pays en développement. Car les faiblesses des systèmes de sécurité sanitaire des aliments peuvent entraîner une incidence plus élevée des problèmes de salubrité et des maladies provoquées par des micro-organismes. Les systèmes de production alimentaire des pays en développement sont confrontés à plusieurs problèmes: la croissance démographique et l'urbanisation, le changement des habitudes alimentaires, l'intensification et l'industrialisation de la production alimentaire et agricole.

Les conditions climatiques, un assainissement médiocre et des infrastructures publiques qui laissent à désirer, aggravent encore ces difficultés. La législation en matière de sécurité sanitaire des aliments dans de nombreux pays en développement est souvent incomplète ou dépassée et ne correspond plus aux exigences internationales. La responsabilité de la sécurité sanitaire des aliments et du contrôle des denrées alimentaires est souvent répartie entre plusieurs institutions. Les laboratoires manquent de matériel et de fournitures essentiels.
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