Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Le budget 2009 sera actualisé à fin mars

Les premiers résultats qui ressortent de l'exercice macro-économique 2008 sont plus ou moins rassurants.

Le budget 2009 sera actualisé à fin mars
Alors que le gouvernement prévoyait un déficit de l'ordre de 3%, le budget de l'Etat affiche un léger excédent (0,4%), l'équivalent de 2,7 milliards de DH. L'annonce a été faite par le directeur du Trésor et des finances extérieurs, Zouheir Chorfi, lors d'un point de presse organisé lundi dernier à Rabat. Une très belle performance en somme, surtout si l'on compte l'additionnel de 24 milliards de DH de dépenses engagées et n'ayant pas été initialement prévues par la Loi de finances (15 milliards de DH pour la compensation, 3 milliards sous forme d'augmentation de salaire et 6 milliards dédiés à l'investissement public). Cette austérité budgétaire trouve son origine dans le bon comportement des recettes ordinaires, essentiellement fiscales. Il suffit de savoir que les rentrées de l'impôt sur les sociétés ont doublé en deux ans pour atteindre 46,5 milliards de DH. Par rapport à 2007, la hausse a atteint 55% traduisant ainsi une adhésion croissante à l'impôt et une plus grande transparence concernant les résultats des entreprises.

De leur côté, les chiffres de la dette confortent le Trésor dans sa démarche de gestion active. Même le directeur du Trésor ne s'attendait pas à voir le poids de la dette publique baisser en deçà de 50%. Le ratio dette publique/ PIB est passé de 62% à 48% entre 2005 et 2008. Gagner 14 points de PIB en l'espace de trois ans, c'est énorme. Et c'est cet acquis qui légitime le vœu, exprimé par le gouvernement, d'une révision à la hausse du rating pays auprès des agences internationales de notation. Sur le tableau de bord des finances publiques, entre des dizaines de belles courbes de tendances, un seul constat interpelle le directeur du Trésor : celui des recettes voyages et des transferts MRE. Ensemble, pour la première fois, ces deux composantes n'arrivent plus à financer le déficit du compte courant de la balance des paiements (4,8% du PIB), aggravé surtout par la montée en puissance des importations et les résultats de l'export plombés par les recettes de l'OCP. « La question de la soutenabilité de la balance de paiements est posée », annonce Z. Chorfi.

Quid des perspectives de 2009 ? Face à un contexte international incertain, le FMI ne cesse de réviser à la baisse ses projections de croissance. Chaque jour apporte son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles rendant délicat tout exercice de prévision. Le Maroc, pour sa part, maintient jusqu'à aujourd'hui les prévisions de la Loi de finances. Néanmoins, il existe un énorme décalage séparant les estimations du PIB agricole entre le ministère des Finances et le HCP. Il s'agit, ni plus ni moins, d'une différence d'appréciation de la saison agricole en cours. Bonne ou excellente ? On attendra la sortie du ministère de l'Agriculture. Quant à la partie non agricole, il est clair que le Maroc ne sera pas épargné, particulièrement dans les secteurs dépendant de la demande étrangère. « On ne dispose pas encore de données objectives sur l'impact de la crise. D'ici le 31 mars, on aura une idée sur les premiers acomptes de l'impôt. A ce moment-là, on pourra procéder à une actualisation des hypothèses de réalisation du budget de 2009 », affirme le directeur du Trésor.

Dans une situation de crise semblable à celle que vit le monde d'aujourd'hui, l'exactitude et la précision des objectifs cèdent la place à la logique des scénarios. Interpellé lors du point de presse sur l'opportunité du scénario de la dévaluation, avancé récemment par certains opérateurs et économistes de la place, Zouheir Chorfi estime que ce serait une voie de facilité qui risque de creuser le déficit de la balance commerciale, du fait de la faible élasticité des importations (biens d'équipement, pétrole…) aux variations de change. Selon lui, le dirham n'est pas apprécié d'une manière globale et la dévaluation ne peut être utilisée dans une logique sectorielle. « Le débat sur cette question ne doit pas occulter nos problèmes structurels, liés à la compétitivité de la main-d'œuvre et de l'offre exportable. Ce n'est pas un mécanisme monétaire qui va régler ces problèmes », conclut Z. Chorfi.
Lisez nos e-Papers