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Mezouar passe le grand oral

Mezouar passe le grand oral
L'argentier du Royaume devait présenter hier en séance plénière le projet de Loi de finances 2010 au Parlement qui sera passé au crible, par la suite, par la commission des finances des représentants. Un exercice difficile attend le ministre de l'Economie et des Finances au sein de l'institution législative au cours des semaines qui viennent, notamment en cette conjoncture de crise. Il a encore un long chemin à parcourir avant de faire entériner le projet de Loi. Concrètement, il doit être aux aguets pendant les deux mois à venir.
Les parlementaires de l'opposition affichent déjà leur volonté de proposer bon nombre d'amendements. Ils ne comptent pas lâcher du lest espérant que Salaheddine Mezouar n'usera pas, cette fois-ci, beaucoup de l'article 51 pour faire passer le budget.

On reproche au responsable gouvernemental de trop verser dans l'optimisme alors que la conjoncture s'annonce morose. Ainsi, à titre d'exemple, nombreux sont les représentants de la Nation qui pointent du doigt le chiffre prévisionnel du taux de croissance qui « est très difficile à réaliser».
Abdelhamid Mernissi, parlementaire du Parti Authenticité et Modernité à la commission des finances de la Chambre des représentants, espère que le Maroc aura une bonne pluviométrie cette année pour atteindre le chiffre escompté. Il estime que ce qui a été annoncé par Salaheddine Mezouar ne représente pas la réalité. «Nos prévisions au sein du PAM ne sont pas celles du gouvernement. Il faut être réaliste en n'induisant pas les citoyens en erreur», dit-il.

L'opposition décoche, ainsi, ses flèches. Najib Boulif du Parti de la Justice et du Développement signale que le projet ne dispose pas d'orientation en ces temps de crise caractérisés par la baisse des recettes de l'Etat. Il ne faut pas gonfler les chiffres, dit-il.
En ce qui concerne les 160 milliards de dirhams d'investissements, il affirme qu'il s'agit de 40 % des sommes non investis en 2008 et 2009. Il appelle à déployer davantage d'efforts dans le cadre du projet de Loi de finances pour avancer dans les classements internationaux. S'agissant de la baisse de l'IR, la mesure est certes applaudie.
Mais en parallèle, on tient à préciser qu'une grande partie de la population ne va pas en bénéficier.

Par ailleurs, il est à signaler que la question de la crise économique est présente en force dans les arguments des représentants de la Nation. Il ne faut pas sous-estimer la crise, selon bon nombre de députés, car on ne dispose pas encore de tous les éléments pour la maîtriser.
On signale que certes les indicateurs internationaux démontrent qu'une reprise aura lieu au cours du deuxième semestre de 2010.
Mais, cela ne signifie absolument pas que le Maroc suivra la même tendance vu qu'on note toujours un décalage entre ce qui passe ailleurs et les affaires internes du pays. «Il semble que le gouvernement n'a pas de remède à la crise», tient à souligner El Mernissi.

L'adoption de la Loi de finances en Commission des Finances et du Développement économique s'avère toujours on ne peut plus éprouvante tant pour le ministre des Finances et de l'Economie que pour les parlementaires de la majorité. Du côté de ces derniers, l'optimisme est de mise et l'on tient à retransmettre le discours gouvernemental. Le ministre de l'Economie et des Finances doit mobiliser les parlementaires de la majorité pour qu'ils soient présents en masse lors de l'examen et de l'adoption du texte. L'année dernière, le projet a failli être bloqué au sein de la commission des finances à cause de l'absentéisme des députés de la majorité. Salaheddine Mezouar avait dû user de beaucoup de tacts pour passer le texte à la dernière minute.

Les discussions promettent d'être houleuses comme à l'accoutumée. Mais, jusque-là, l'argentier du Royaume a su tirer son épingle du jeu.

Article 51

L'article 51 stipule que les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la Loi de finances, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique.

Il est souvent invoqué par le gouvernement pour stopper les amendements de l'opposition.
Celle-ci conteste toujours l'utilisation de cet article pour faire passer le texte sans modification.
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