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Décélération des moyens de paiement

La création monétaire continuerait de décélérer en 2009, marquant, ainsi, une rupture avec la situation de surliquidité qui prévalait durant les dernières années.

Décélération des moyens de paiement
Cette cadence continuerait d'être tirée, surtout, par la baisse des avoirs extérieurs nets et le ralentissement des crédits à l'économie. Le stock de l'excédent monétaire poursuit son repli, comme en atteste déjà la reprise du financement des banques auprès de Bank Al-Maghrib. Les concours à l'économie évolueraient au ralenti, sous-tendus par le fléchissement attendu de l'investissement et de la consommation. Les réserves de change poursuivraient leur baisse, en raison du recul pressenti des recettes de voyage et des recettes MRE. Globalement, l'année 2009 serait moins liquide, comparée à l'année 2008. Les prévisions établies, pour le premier trimestre, laissent entrevoir une suite des tendances récentes. L'offre des moyens de paiement prolongerait sa décélération. On prévoit, ainsi, une progression annuelle de la masse monétaire de 10,2% au premier trimestre 2009. La diminution de la croissance des crédits bancaires se maintiendrait. Les prévisions laissent présager un niveau des concours à l'économie en hausse de 22,8% à la même période. Les autorités monétaires ont décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 3 points de pourcentage, à compter du 1er janvier 2009.

En effet, à la suite du déséquilibre entre l'évolution des ressources et des crédits, BAM, outre ses propres injections, libère plusieurs milliards de dirhams aux banques, en baissant leur réserve monétaire de 15% à 12%. Cette mesure est de nature à réduire les tensions sur les ressources des banques et à les alimenter en liquidités supplémentaires. En janvier 2009, le déficit des trésoreries bancaires est revenu à 11,1 MMDH en moyenne des fins de semaines, contre 18,3 MMDH un mois auparavant, sous l'effet tant de la baisse du montant de la réserve obligatoire que de la hausse des avoirs extérieurs nets et du reflux de la circulation fiduciaire. Cette évolution a amené Bank Al-Maghrib à réduire le volume de ses interventions, le ramenant, en moyenne des fins de semaines, de 22,8 MMDH en décembre 2008 à 9,2 MMDH en janvier 2009. Les crédits bancaires, toutes catégories confondues, ont ralenti au quatrième trimestre 2008, après avoir évolué sur un sentier de forte croissance. Il est probable que cette période constitue un point d'inflexion quant à l'évolution du crédit et que les phases suivantes seraient marquées par des décélérations successives.

Les crédits de trésorerie ont enregistré une évolution négative pour la première fois depuis plusieurs trimestres. Les crédits d'équipement ont marqué un faible taux de croissance, alors que la progression a été la plus rapide dans l'immobilier. Par ailleurs, le risque encouru sur le crédit global continue de se replier. Dans ce contexte, le taux moyen pondéré du marché interbancaire s'est inscrit
en recul de 11 points de base par rapport au mois de décembre, se situant en moyenne quotidienne à 3,46% soit un niveau proche du taux directeur.
De même, les taux des bons du Trésor à 13, 26 et 52 semaines se sont inscrits en baisse de 3 points de base, ceux à 2 ans et à 5 ans ayant en revanche augmenté, respectivement, de 8 et 27 points de base. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et à 12 mois a enregistré une hausse de 3 points de base en décembre 2008, s'élevant à 4,19%, en liaison avec la hausse de la rémunération des dépôts à 12 mois.

La création monétaire en décembre 2008 continue de refléter la poursuite des réallocations de l'épargne des agents non financiers vers les dépôts à terme. En effet, dans le sillage de la hausse des taux créditeurs, ces dépôts ont augmenté de 23% par rapport à leur niveau de décembre 2007, alimentés essentiellement par ceux des particuliers et du secteur public. En revanche, la monnaie scripturale n'a progressé qu'à un rythme annuel de 7,8%, en dépit d'une forte hausse d'un mois à l'autre attribuable en partie à la constitution par les entreprises d'acomptes au titre de l'IS. De même, la monnaie fiduciaire a continué de croître durant le deuxième semestre 2008 à des taux inférieurs à 10%, revenant en décembre à 6,7%, soit le plus faible accroissement de l'année 2008. Pour leur part, les placements à vue ont maintenu leur orientation soutenue à la hausse, dans le prolongement de la tendance observée depuis plusieurs exercices.

Au niveau des sources de création de la monnaie, le ralentissement de l'agrégat M3 reflète les effets divergents de la hausse des ressources à caractère non monétaire de 29,8%, de la contraction des avoirs extérieurs nets de 5,5% et de la progression du crédit intérieur global de 19,2% en liaison essentiellement avec la hausse du crédit bancaire. Concernant plus particulièrement ce dernier, il a augmenté de 23% en glissement annuel, son évolution laissant apparaître un ralentissement du rythme de croissance annuelle de l'ensemble des catégories de crédit, notamment ceux à l'immobilier et à la consommation, qui se sont accrus respectivement de 27,8% et 27,6% contre 38,2%et 32% un mois auparavant.
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La phase d'inflexion

Amorcée à la deuxième moitié de l'année 2006, la phase de forte croissance des crédits de trésorerie s'est estompée au quatrième trimestre 2008, après avoir enregistré une première baisse. Corrigés des variations saisonnières, les crédits nets ont régressé de 1,1%, après une hausse de 5,2% un trimestre auparavant. Les crédits à l'équipement se sont accrus, tout en accompagnant le rythme des investissements au niveau national. L'ampleur du rythme consistant a débuté dès le troisième trimestre 2006. C'est à partir du deuxième trimestre 2008 qu'une nette décélération a été observée. Quoiqu'en constante évolution à la hausse, la croissance de grande ampleur des crédits immobiliers, amorcée au début 2007, s'est approchée de la fin des rythmes particulièrement élevés. Au quatrième trimestre 2008, ces types de crédit ont poursuivi leur ascension, parallèlement à la bonne tenue du secteur immobilier. La progression trimestrielle s'est située à 12,7%, au lieu de 13,4% à la même période une année auparavant.
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