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Arrêt stratégique de la production

Faut-il vraiment s'inquiéter de l'arrêt des unités de l'OCP qui entame son troisième mois ? Apparemment non, bien que les travailleurs commencent à se poser des questions sur leur sort.

Arrêt stratégique de la production
Ce qui est en tout cas sûr, selon une source syndicale, c'est qu'il n'y aura pas de licenciements économiques comme cela fut le cas aux Etats-Unis par exemple. Dans les prochains jours et sur demande du Syndicat national des travailleurs du phosphate SNTP/CDT, une réunion du comité d'entreprise est prévue pour lever le voile sur la démarche à suivre pour, probablement, arriver à une reprise de la production en ce mois de janvier.

Vu la récession de l'économie mondiale combinée à la chute du prix du baril, ceux du phosphate et ses dérivés épousent la même tangente. Les clients traditionnels de l'OCP ont mis tous ces arguments en avant pour exiger un retour au prix d'achat historique du phosphate brut variant entre 60 et 70 dollars la tonne. Une situation qui n'arrange nullement les calculs de l'Office chérifien qui, depuis presque deux ans, vend ce produit au prix fort de 400 voire 500 dollars la tonne. Cette stratégie a permis à l'OCP de tripler son chiffre d'affaires le portant à presque 6 milliards de dollars en 2008.

En effet, au cours des onze premiers mois de l'année qui vient de s'achever, les exportations de phosphates et dérivés ont évolué de plus de 150% par rapport à la même période de l'année 2007, passant de 19,98 milliards de DH à 50,6 milliards de DH, soit +30,61 milliards de DH. Ainsi, les ventes de phosphates et dérivés interviennent pour 34,8% dans les exportations totales contre 17,7% à fin novembre 2007. Mieux encore, l'Office a atteint ses objectifs de l'année écoulée en juin dernier et aurait pu faire mieux si ce n'est une conjoncture mondiale défavorable qui a jeté sa chape de plomb sur le denier trimestre 2008.
L'Office ne pouvait aussi se plier aux humeurs du marché et casser les prix après s'être investi dans des projets monstres à 40 milliards de DH qui ne prendront fin qu'en 2012 et s'être approvisionné d'un souffre (intrant) au prix fort de 500 dollars la tonne.

Mais l'OCP qui dispose malgré tout d'un stock de qualité, préfère temporiser deux ou trois mois encore. Car, sachant que la saison agricole chez les gros clients comme l'Inde ou le Pakistan débute en mars ou avril prochain, ces pays auront besoin de quantité considérable d'engrais. La demande atteindra alors son faîte et l'Office peut vendre ses produits plus aisément. C'est donc une démarche doublement stratégique portant sur l'écoulement d'une production ciblée et pour revenir sur le marché en force.
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