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Trois mesures pour soutenir les exportateurs

Trois mesures d'urgence ont été prises par le gouvernement en partenariat avec le secteur privé pour faire face aux aléas de la crise économique mondiale.
La première concerne la préservation de l'emploi.

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De longues discussions ont eu trait au volet social entre l'Exécutif et les acteurs économiques depuis la création de la cellule de veille.

L'Etat a décidé de mettre en place un dispositif d'aide directe sous forme de prise en charge de 20 % des charges salariales. Cette prise en charge va être octroyée semestre par semestre avec un effet rétroactif à compter du premier janvier de cette année. Les professionnels s'engagent, de leur côté, à préserver 95 % des emplois. Le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, estime qu'il s'agit d'un effort important de la part de l'Etat.

Les professionnels avaient demandé, en effet, au gouvernement d'appliquer le principe de proportionnalité. Mais, l'Exécutif a souligné qu'il ne pouvait pas suivre cette logique, car l'Etat apporte des soutiens à travers des deniers publics qui exigent un retour.
La deuxième mesure est relative au volet financier. Elle prévoit, pendant l'année 2009, des aides aux entreprises concernées pour l'amélioration de liquidités, à travers le renforcement des garanties de l'Etat pour le financement des besoins en fonds de roulement. Les banques s'engagent à maintenir en 2009 les lignes de crédit octroyées en 2008 et d'accorder un moratoire d'une année aux entreprises qui le demandent.

Le président du groupement professionnel des banques du Maroc, Othmane Benjelloun, assure que la communauté bancaire ne ménagera aucun effort pour poursuivre son soutien tant aux secteurs exportateurs concernés qu'à tous les secteurs porteurs de projets viables afin de promouvoir l'investissement productif créateur de richesses et d'emplois. Les banques vont recourir aux fonds de garantie à chaque fois qu'elles jugent que c'est nécessaire et lorsque l'entreprise a besoin de ressources supplémentaires en termes de fonds de roulement. Le fonds de garantie va couvrir 65 % des besoins en fonds de roulement des entreprises jusqu'à une limite de neuf millions de dirhams comme prise en charge par l'Etat. La troisième mesure est axée sur le volet commercial pour une durée de deux à trois ans. On prévoit d'octroyer aux entreprises des secteurs concernés des conditions préférentielles lors des opérations d'assurance de leurs exportations ainsi qu'un accompagnement financier dans le cadre de leurs programmes de prospection de marchés extérieurs. Le gouvernement prendra en charge 80 % des frais de prospection. «Nous avons réduit les coûts concernant l'assurance à l'exportation de manière à ce que le coût pour les professionnels soit le moins cher possible », tient à indiquer Salaheddine Mezouar.

L'administration des Douanes et Impôts indirects s'engage, en outre, à permettre aux entreprises concernées de commercialiser au niveau du marché intérieur une partie de leurs produits importés dans le cadre du régime d'admission temporaire et de leur permettre de prolonger les délais et leurs comptes relatifs à l'admission temporaire. Pour l'argentier du Royaume, ces mesures ne sont pas certes spectaculaires, mais plutôt opérationnelles et pragmatiques pour accompagner le contexte actuel. « Nous faisons en sorte que les mesures soient perfectibles. Nous allons tester le système, l'améliorer et le compléter, le cas échéant », dit-il. Pour assurer la mise en œuvre et le suivi des mesures prises, il a été convenu de créer une commission de suivi comprenant les représentants des départements ministériels concernés, de la Caisse centrale de garantie, de la Caisse nationale de sécurité sociale, du Centre marocain de promotion des exportations, de la Société marocaine de l'assurance à l'exportation, de la CGEM, de l'Association marocaine de l'industrie et de la commercialisation des automobiles et de la Fédération des industries du cuir.

Le Premier ministre, Abbas El Fassi, s'est félicité de l'esprit de concertation et de partenariat qui a présidé à l'élaboration de ces mesures, considérant que la crise économique internationale a constitué un véritable test pour l'efficience et la pertinence des réformes stratégiques mises en œuvre.
D'autres mesures seront prises. La cellule de veille va, en effet, continuer de travailler sur d'autres pistes. Il ne s'agit pas de mettre en place des politiques de relance, mais de soutien à la croissance. Ainsi à titre d'exemple, en partenariat avec la CGEM, et les associations professionnelles concernées, on va mettre en place des mécanismes de formation et de logistique. Le gouvernement s'engage à prendre en charge les frais de formation du personnel des entreprises pendant la période concernée. On pense même à des mécanismes de soutien direct en termes de formation pour les personnes qui ont perdu leur emploi.
Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Moulay Hafid Elalamy salue, pour sa part, les efforts entrepris par le gouvernement pour cette première étape. « Certaines mesures ne sont pas totalement suffisantes et acceptées dans l'ensemble.

Mais, je salue l'esprit qui a prévalu pendant les discussions. La crise internationale est préoccupante alors que ce n'est pas encore le cas chez nous, mais personne n'est à l'abri. La cellule de veille a pour tâche d'anticiper et de surveiller l'évolution de ce qui peut arriver », signale le patron des patrons.

Il est à signaler, par ailleurs, que sous la présidence du Premier ministre, Abbas El Fassi, une convention-cadre et neuf conventions d'application ont été signées pour la mise en œuvre des mesures d'urgence prises par le gouvernement pour soutenir certains secteurs industriels exportateurs particulièrement le textile, le cuir et les équipements automobiles qui ont accusé un recul notable d'activité à cause de la baisse de la demande au niveau de leurs marchés traditionnels. Les conventions d'application concernent le soutien de l'emploi pour les entreprises exportatrices dans les secteurs du textile, du cuir et des équipements automobiles.
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