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Les jeunes veulent leur Parlement

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Le projet du « Parlement des jeunes Marocains » a été présenté samedi dernier à Rabat. Initié par le Forum des jeunes marocains (FJM), ce projet se veut, selon ses promoteurs, «une structure consultative visant à impliquer les jeunes dans la prise de décision et à renforcer leur rôle en tant que force de proposition capable de contribuer à l'édification d'une société démocratique».
Selon Ismail Hamraoui, président du FJM, c'est l'absence d'une instance s'intéressant spécifiquement aux questions de la jeunesse qui a été à l'origine de ce projet.

«40 % des Marocains sont des jeunes. Nous sommes convaincus que cette tranche sociale possède des énergies qui ne demandent qu'à être libérées. Beaucoup de pays arabes, pourtant moins avancés que nous en termes de liberté et de démocratie, ont déjà un parlement dédié aux jeunes. Pourquoi pas nous? «, se demande M. Hamraoui.
Et d'ajouter qu'en l'absence d'un département gouvernemental supra-sectoriel qui se charge des affaires des jeunes, il était primordial de penser à mettre en place une structure de ce genre.

« Au Maroc le budget du département ministériel en charge du dossier des jeunes ne représente que 0,6 % du budget général de l'Etat. C'est insuffisant comparativement au poids des jeunes au sein de la société. Il était temps de penser à une structure supra-sectorielle qui s'intéresse à nos problèmes, qui s'implique et qui propose «.
Faouzi Chaabi, député PPS et président de l'arrondissement de Rabat-Souissi estime que ce projet est à encourager dans la mesure où il procède de la volonté de lutter contre la désaffection de la politique.
Abderrahim Manar Salimi, politologue et professeur à la Faculté de doits de Rabat, indique pour sa part que le projet repose sur une idée louable, mais il faut «se garder de tomber dans les mêmes erreurs que l'expérience du parlement de l'enfant.

Celui-ci a été vidé de sa substance et a été cantonné dans un rôle protocolaire». Mais si l'initiative est assurément méritoire, sa concrétisation risque de se heurter à certains écueils. La première difficulté, le mode électoral, c'est-à-dire comment les députés qui siégeront dans ce parlement seront choisis.
Le président du Forum des jeunes Marocains semble conscient de cette contrainte. Il sait pertinemment que l'organisation d'élections en bonne et due forme est une entreprise quasiment impossible compte tenu de la lourde logistique et des gros moyens financiers qu'elle nécessite. C'est pourquoi, dit-il, «faute de pouvoir élire selon les règles de la démocratie directe, on va élire selon les règles de la démocratie indirecte».
Il explique : les jeunes désirant siéger dans ce parlement devront présenter leurs candidatures, lesquelles seront soumises à des spécialistes qui vont devoir en choisir mille.

Les mille candidats retenus devront par la suite passer l'épreuve du congrès national, à l'issue duquel seul 99 députés seront élus. Mais selon certains observateurs, la tâche ne sera pas aisée. Et pour cause, plusieurs étapes du processus électoral risquent de poser problème. Sur la base de quels critères les candidatures seront filtrées, comment garantir la transparence de l'opération ? Comment éviter la récupération politique par d'autres formations ? Ou encore où est-ce que le Parlement des jeunes va siéger ? Autant de questions auxquelles il faudrait trouver des réponses précises. A défaut de quoi, le projet restera un vœu pieux !
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Jeu politique

Selon Faouzi Chaabi, député PPS et président de l'arrondissement de Souissi-Rabat, les jeunes ne boudent pas la politique elle-même mais la politique telle qu'elle est pratiquée par les partis.
Les jeunes boycottent, estime-t-il, le jeu politique par ce qu'ils savent que les règles sont biaisées.

Le député PPS a souligné que, selon les statistiques officielles, il y aurait 200 000 adhérents aux partis politiques marocains dont 25 000 jeunes seulement. Chaabi affirme que ces chiffres donnent toute la mesure du désamour entre les jeunes et la chose publique. Cet état de fait s'explique par plusieurs raisons, selon lui: le cautionnement par les partis de candidats véreux, l'absence de la démocratie interne ce qui barre la voie aux générations montantes, la saisonnalité de l'action politique, etc.
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