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Sérénité pour les finances publiques

C'est aujourd'hui que le Conseil de gouvernement doit se pencher sur la première mouture du projet de la Loi de finances 2010.

Sérénité pour les finances publiques
Toutefois, jusqu'à hier en fin d'après-midi, les informations le concernant filtraient au compte-gouttes. Il ressort généralement une tendance au maintien des grands équilibres macro ainsi qu'une sérénité affichée au sujet des finances publiques. Quant au déficit budgétaire, nos sources ont affirmé qu'il se situerait autour de 3% voire moins. C'est ambitieux dirait-on en ces temps de crise, mais le Maroc affiche d'ores et déjà une santé économique qui se confirmera dans les mois à venir. Dans la région MENA, le Royaume est bien positionné pour entamer une année 2010 en tête de peloton en terme de développement tous azimuts. Cela est visible au niveau de l'endettement extérieur qui ne devrait pas affecter, outre mesure, les projections du pays.

En tout état de cause, l'on assistera à une croissance boostée, notamment, par la demande interne principalement des grands projets structurants. Le gouvernement espère faire mieux que les pronostics qui parlent d'un taux de croissance de 2,4% l'année prochaine. Il se base sur un taux global prévu de 5,7% en 2009 grâce à une campagne agricole exceptionnelle qui s'est traduite par une production céréalière de 102 millions de quintaux. Dans ce même sillage, l'on table sur un taux de croissance de 25% des activités agricoles, tandis que les secteurs secondaire et tertiaire afficheraient des taux oscillant entre 3 et 4% en 2009.

Sur le front du chômage, le gouvernement avance un taux qui ne dépasserait pas les 9,5% en dépit de la perte de 20.000 emplois dont 13.000 dans le seul secteur du textile. Ces mêmes prévisions tiennent compte de celles du FMI qui s'attend à une reprise de l'économie mondiale de 0,6%. Ce qui ne manquera pas de se traduire par un redressement de la demande extérieure adressée au Maroc. Préservation des équilibres fondamentaux, poursuite de la dynamique des réformes structurelles. Comme pour le budget 2009, le projet de la Loi de Finances 2010 ne devrait pas déroger à ces règles. Il s'inscrira plutôt dans la continuité. Intervenant dans un contexte externe assez perturbé, les choix susceptibles d'être arrêtés en matière de politique financière pour 2010 viseraient, sans aucun doute, la stabilité du cadre macroéconomique.

L'objectif restant toujours la consolidation de la situation des finances publiques. En somme, tout laisse à penser que dans ce cadre, on pourrait s'attendre à une reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2009, notamment les dépenses de fonctionnement, celles liées à la compensation et destinées à la subvention des prix et les dépenses d'investissement. Au niveau du secteur privé, il y a fort à parier que l'on s'attellera, comme pour les derniers exercices, à l'amélioration de l'environnement des affaires, tout en confortant l'appui apporté à l'appareil productif, notamment l'allègement de la fiscalité, le développement des zones franches et des zones d'exportation. Ainsi que la mise à contribution du patrimoine foncier de l'Etat et le renforcement du partenariat public-privé. En matière d'inflation, le maintien des prix internationaux des matières premières à des niveaux stables ne devrait pas se traduire par une inflation importée notable. En outre, la poursuite d'une politique monétaire avérée pourrait maintenir les prix à un niveau modéré, ce qui préserverait le pouvoir d'achat des ménages et renforcerait la compétitivité de l'économie nationale. Les projections des finances publiques reflètent ainsi le prolongement des tendances récentes et prennent enconsidération des effets de mesures et actions de réformes déjà en cours ou programmées.

Au passage, il y a lieu de signaler que les réformes fiscales et actions envisagées se sont fixé un double objectif. Au niveau des recettes, la pression fiscale serait allégée à travers l'élargissement de l'assiette, et ce, malgré la réduction des charges fiscales sur les entreprises et les salariés. Parallèlement, l'élargissement de la base serait recherché à travers notamment la réduction des exonérations et la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. Au niveau des dépenses, la maîtrise de la masse salariale serait induite par la limitation des recrutements et un meilleur redéploiement des ressources humaines. Des marges budgétaires supplémentaires au profit de l'investissement pourraient être mobilisées à travers la réforme du système de compensation. Sans nul doute aussi, le projet de la loi de Finances 2010 tiendra compte des nouvelles actions programmées dans les stratégies sectorielles et des mesures prises dans le cadre du Plan anti-crise économique mondiale, visant à atténuer l'impact de la réduction de la demande extérieure sur certaines activités exportatrices. D'autres hypothèses seraient certainement retenues pour ne citer qu'une campagne agricole 2009-2010 «moyenne » devant se traduire par une production céréalière de 60 millions de quintaux. Dans la globalité, le secteur pourrait toutefois mettre à profit le lancement des premiers projets du plan «Maroc vert».
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Prévisions de croissance

Sur le registre des prévisions de croissance, il y a lieu d'indiquer que le Haut commissariat au Plan ( HCP) a retenu, dans le cadre du « Budget Economique exploratoire 2010 » un PIB en légère hausse d'environ 2,4% au lieu de 5,3% estimé pour 2009 et 5,6% enregistré en 2008. Le même organisme table aussi sur des activités non agricoles qui afficheraient une amélioration de leur croissance en s'établissant à 3,9% au lieu de 2,3% en 2009.
Ce rythme de croissance serait atténué par la baisse de la valeur ajoutée du secteur primaire de 5%, étant donné l'hypothèse d'un scénario moyen de production céréalière. Dans cette configuration, l'amélioration de la valeur ajoutée des secteurs non agricoles en 2010 s'explique par une reprise modérée des activités des secteurs secondaire et tertiaire, bénéficiant de la résilience de la demande intérieure, en particulier l'investissement public et la consommation des administrations, ainsi qu'une éventuelle reprise des exportations. Le dynamisme prévu de ces activités serait, également, attribuable aux impacts des stratégies sectorielles sur le niveau de la production et des mesures engagées par le gouvernement pour aider les secteurs touchés par la crise économique à retrouver leur dynamisme. Pour ce qui est des facteurs extérieurs, on s'attend à ce que la demande mondiale adressée au Maroc enregistre une légère hausse d'environ 2% en 2010, après son fléchissement d'environ 7% en 2009. Le cours moyen du pétrole brut serait de 62,5 dollars/baril au lieu de 52 dollars en 2009.
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